On l’écoute à son émission Chants libres à Monique.
Livre: Je ne renie rien, entretiens, 1954-1992, de François Sagan
C’est une auteure que j’ai découverte alors que j’avais à peu près le même âge qu’elle lorsqu’elle a écrit Bonjour tristesse, et j’ai suivi le parcours malheureux de la fin de sa vie dans les magazines comme Paris Match, à la fin des années 1990. Depuis toujours, je suis intéressée par des destins inattendus: on ne s’imagine pas que la gloire, le succès et l’affection du public puissent mener à des fins de vie si tragiques comme la sienne. De Sagan, j’ai tout lu, toutes ses bios… Je ne renie rien est un recueil d’entretiens. Et comme ce sont ses propos, j’ai l’impression en la lisant d’entendre sa voix, la façon dont elle marmonnait, cachée derrière sa frange. Cet été, je suis allée visiter Juliette Gréco, à Ramatuelle. Elle m’a beaucoup parlé de Sagan à l’époque où elles se voyaient à Saint-Tropez. Ça m’a rappelé à quel point j’ai toujours eu l’impression d’avoir un lien avec ces femmes-là. Je suis en quelque sorte une fille de Sagan. Fille d’une génération de femmes libres et très audacieuses, qui vivaient à cent à l’heure. (Publié aux éditions Stock)
Disque: Toutte est temporaire, de Daniel Boucher
Quand j’ai entendu pour la première fois Daniel Boucher chanter La désise tout seul à la guitare, vers 1999, je suis tombée sur le dos. Il y avait eu Richard Desjardins en 1990, mais depuis il n’y avait pas eu beaucoup d’artistes, sauf Jean Leloup, Les Colocs, qui m’ont fait l’effet d’une petite révolution. Et en dix ans ça ne faisait pas beaucoup. Depuis 1992, j’étais à l’attenne et je recyclais le répertoire québecois. J’attendais avec impatience qu’un Daniel Boucher se pointe dans le paysage musical! Je sais que les chemins tortueux de l’inspiration ont fait souffrir cet artiste que j’aime beaucoup ces six dernières années. Visiblement, il est revenu sur la bonne voie. J’ai entendu les deux premiers extraits de son nouvel album, et je suis convaincue que le reste est d’aussi grande qualité. Sur La langue, il remanie et actualise Yvon Deschamps. Je trouve ça magnifique. Et sur Embarques-tu?, je retrouve Daniel tel que je le connais. Il a atteint un âge qu’il lui va bien!.
Cinéma: Wild, de Jean-Marc Vallée
Dallas Buyers Club est une merveille, et que dire de C.R.A.Z.Y. et de Café de flore, deux films qui m’ont touchée droit au coeur. Il y a un an ou deux, je me suis retrouvée, par hasard, voisine de table de Jean-Marc Vallée dans un diner-conférence. Nous n’avons rien vu de ce qui se passait autour de nous; nous avons parlé sans arrêt pendant deux heures! C’est un réalisateur exceptionnel doté d’un talent fou et d’une très grande intelligence.
La sortie en salle de Wild est prévue le 5 décembre.
Découvrez les coups de coeur de la rentrée culturelle de 3 autres animatrices à ICI Musique:
Catherine Pépin
Marie-Christine Trottier
Rebecca Makonnen