La promesse d’Irena raconte l’histoire vraie d’une infirmière polonaise de carrière : Irena Gut Opdyk. Durant la Deuxième Guerre mondiale, elle sauve courageusement la vie de douze personnes juives en les cachant dans la demeure d’un haut gradé allemand pour lequel elle travaille comme domestique. Entretien.

Sophie, le film La Promesse d’Irena a été tourné en Pologne, au début de la guerre en Ukraine. Comment ce conflit armé a-t-il teinté le tournage du film ? 

Ça a été particulièrement émotif, très difficile à jouer. C’est certain que la guerre en Ukraine a apporté une couche de réalisme encore plus importante à cette histoire. La Pologne partage une frontière avec l’Ukraine, donc on ressentait les effets immédiats de la guerre. On apercevait des camps de réfugiés au cœur de la ville. On croisait régulièrement des soldats qui résidaient à notre hôtel. Ça a ajouté une note d’importance à ce qu’on faisait.

Jusqu’à quel point connaissais-tu l’histoire d’Irena ? 

Au départ pas beaucoup, mais j’ai lu le roman qui a été écrit sur son histoire. Je sais aussi qu’il y avait une pièce de théâtre sur Broadway qui s’est tenue pendant plusieurs années, que je n’ai malheureusement pas pu voir. J’ai donc essayé de trouver le plus de contenu possible sur YouTube.

La promesse d’Irena

La promesse d’IrenaEntract Studios

C’est difficile d’imaginer que des gens ont réellement vécu toute cette peur ? Qu’ils ont vraiment existé ? As-tu pu rencontrer certains survivants ?

Quand j’ai présenté le film au Festival du film de Toronto, j’ai eu la chance de rencontrer Romain Haller. Le fils d’un des couples qu’Irena a cachés. Le couple a eu ce bébé pendant la guerre et il a grandi parmi les bombardements. Il a été très ému et touché par le film. J’ai aussi rencontré la fille d’Irena, Jeannie qui a voué sa vie à raconter l’histoire de sa mère. C’était stressant quand même, parce que sa mère a été tellement inspirante. Je voulais être à la hauteur dans mon jeu.

Comment a-t-elle réagi au film ? 

Je pense que le plus beau compliment, c’est qu’elle m’ait dit c’est que j’étais rayonnante comme sa mère, que j’étais la représentation exacte de la femme qu’elle a été. Ça m’a beaucoup touchée.

Tu joues une Polonaise, a-t-il fallu que tu travailles l’accent en plus de jouer en anglais ?

Oui, j’ai un accent polonais. Ça n’a pas été si difficile à faire. J’ai suivi des cours pendant le mois précédent le tournage. J’avais une coach de dialecte et chaque fin de semaine on se rencontrait sur zoom, puis on repassait mes scènes de la semaine. Je pense que la difficulté était davantage de ne pas basculer vers l’accent russe parce que c’est quand même similaire. Je ne sais pas si les Polonais vont trouver que je sonne Polonaise… je serais curieuse de savoir ! Mais, je pense que le public général va trouver que c’est crédible.

Est-ce qu’il y a des scènes que tu as trouvé plus difficiles à tourner sur le plateau ?

Oui, entre autres, une scène de pendaison. Même si c’est du cinéma, c’est terrible de voir des infrastructures nazies avec dix personnes qui ont une corde au cou, dont un enfant de 4 ans. Tu te dis, il y a vraiment des gens qui étaient dans les mêmes chaussures que moi, qui ont vu les mêmes atrocités. C’est troublant.

Heureusement, avec Louise Archambault, la réalisatrice, on décrochait entre les scènes. Il fallait qu’on rende l’atmosphère plus légère. Ça a été un grand coup de foudre entre nous deux. On a le même genre d’humour. Elle est devenue comme ma deuxième maman et ma meilleure amie en même temps.

La promesse d’Irena, en Salle le dès 19 avril

La promesse d’Irena, en Salle le dès 19 avrilEntract Studios