«I have learned that my image, my reflection, is not my own.» Cette phrase, écrite par la mannequin, actrice et autrice Emily Ratajkowski dans son article Buying Myself Back: When does a model own her own image?, qui a été publié sur le site du New York Magazine en septembre 2020, m’a marquée.

Je connaissais Emily de nom; j’avais vu défiler ses photos sur Instagram et sur les sites à potins, rien de plus. Cet article — qu’on retrouve dans son premier livre, My Body, un recueil de textes lancé en 2021 — était un premier pas vers la reprise en main de son narratif: elle y raconte le moment où elle a réalisé que des photos d’elle avaient été vendues,achetées et diffusées sans son consentement, notamment par un photographe qu’elle a accusé d’agression sexuelle. «J’avais envoyé une première version de mon bouquin au magazine,  et c’est sur cet extrait que le choix de la rédaction s’est arrêté. Au début, j’étais extrêmement nerveuse, car j’entretenais une relation complexe avec ce texte en particulier. Je trouvais qu’il m’exposait trop et je craignais la réaction des gens», confie-t-elle. Pourtant, la réponse a été plus que positive: cette année-là, c’est l’article qui a été le plus consulté sur le site du New York Magazine. «Ç’a été une libération. J’étais assise chez moi et je pleurais de joie.»

Cette vague n’a fait que continuer après la publication de son recueil. Des femmes l’abordent régulièrement dans la rue pour lui parler, ou elles l’interpellent sur les réseaux sociaux pour lui mentionner qu’un passage en particulier les a touchées. Mais le plus important, c’est qu’Emily sent qu’elle a enfin pu partager SA vérité, de manière concrète et, surtout, définitive. «Maintenant, les gens peuvent me  juger s’ils le veulent, mais ce livre existe pour que je puisse passer à autre chose.» Comme l’instrumentalisation de la beauté, entre l’objectivation et l’empowerment, est au centre de ses écrits, je ne peux m’empêcher de lui demander de quelle façon sa relation avec son apparence — alors qu’elle répond à tous les critères de beauté de notre société — a évolué au cours des dernières années. «Avec l’âge, ma conception de la beauté est devenue beaucoup plus ouverte et moins liée à cette espèce d’idéal à la Victoria’s Secret, qui est dicté par le male gaze. Ça me permet d’apprécier ma beauté différemment, de comprendre davantage mon unicité», reconnaît la jeune femme de 31 ans. 

My Body, d'Emily Ratajkowski

My Body, d'Emily RatajkowskiÉd. Metropolitan Books

Elle se réjouit d’ailleurs de pouvoir exprimer son côté affirmé, dans le rôle d’égérie de Kérastase, qu’elle occupe depuis 2018. «Auparavant, quand je publiais mes réflexions, personne ne s’en souciait: l’attention était toujours dirigée vers mes photos en bikini. Mais Rosa [Carriço, présidente mondiale de Kérastase] a compris. Elle a vu la personne que j’allais devenir, avant même que j’en sois moi-même consciente», déclare Emily, émue. L’initiative Power Talks de la marque, qui mise sur le mentorat afin d’accroître la confiance en soi des femmes et de  réduire l’écart qu’elles ont sur ce plan par rapport aux hommes, lui tient visiblement à cœur. «On dit toujours qu’il faut faire mieux pour aider les filles, mais souvent, l’angle choisi pour y arriver est trop vague. Je trouve que le créneau de la confiance, c’est concret.»

Malgré son livre, maintenant un best-seller, et son balado, High Low with EmRata, lancé en 2022, où elle aborde avec ses invités différents sujets sous un angle féministe, Emily n’est toujours pas à l’abri de commentaires désagréables sur réseaux sociaux. Les photos qu’elle publie sur son compte Instagram, suivi par plus de 30 millions de personnes, sont invariablement scrutées. Que ce soit une photo d’elle seule ou celle d’un moment doux en compagnie de son fils de deux ans, Sly, tout est source de débat. «Lors de chaque controverse, je me dis que je ne mettrai plus jamais rien en ligne, surtout en ce qui concerne mon enfant… mais je suis une maman, et j’ai aussi envie de partager spontanément des parcelles de ma vie», dit Emily. Comment fait-elle pour ne pas être submergée par tout ça? «J’ai compris que même après avoir écrit mon livre, je ne contrôlais toujours rien; donc, à quoi bon? Plus je vieillis, plus j’essaie de lâcher prise. Et ça, ça m’apporte beaucoup de bonheur.»

TÊTE D’AFFICHE

«Je ne suis pas très habile pour me coiffer; donc, tout doit passer par une bonne routine de soins capillaires. J’utilise le shampooing et le revitalisant Extentioniste, de Kérastase. Quand j’y pense, je me fais un masque. J’applique aussi l’huile Elixir Ultime sur mes pointes encore humides quelques fois par semaine.»

Retrouver sa voix avec Emily Ratajkowski

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