« Al-Gharb, à l’ouest », disaient jadis les occupants arabo-musulmans pour désigner le territoire occidental de la péninsule ibérique. « Au paradis! » disons-nous aujourd’hui pour référer au même coin de pays, l’Algarve.

En effet, quel paradis que cette côte et sa campagne aux blancs villages! Nous y avons identifié d’excellents camps de base propices à l’exploration comme au farniente. En route!

Faro et l’UNESCO

Carrefour aéroportuaire de l’Algarve, la capitale régionale est une jolie ville, dont le cœur historique est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. On en explore les petites venelles bordées d’orangers, de cette espèce qui sent si bon. On se passionne pour son époque romaine en visitant les ruines de Milreu, réputées pour leurs mosaïques. Puis on file, en bateau, vers le parc naturel du Rio Formosa, un labyrinthe de canaux, de lagunes et d’îlots qui accueille une riche faune marine. Ilha Deserta est enchanteresse! Tout cela creusant l’appétit, qu’est-ce qu’on mange? Mais une cataplana (un mijoté) de fruits de mer, bien sûr!

Une randonnée à faire dans les environs : du côté du parc de la Fonte Férrea, à São Brás de Alportel. L’intérêt? La balade dans l’arrière-pays pour se rendre à destination est pittoresque et sur place, on peut voir des arbres centenaires, ces fameux chênes qui donnent le liège et dont le Portugal est le premier producteur mondial.

Carvoeiroooh!

En route vers l’ouest, on passe par Albufeira, une superbe bourgade victime de sa popularité (lire… hypertouristique). Ainsi, on posera plutôt ses pénates au-delà, à Carvoeiro, un village mignon comme tout. Et puis, waouh, le paysage de falaises de karst aux mille formes sur fond de flots bleus!
Le bon plan? S’installer à l’hôtel Tivoli Carvoeiro, qui surplombe le Vale Covo, l’une des « sept vallées suspendues » jalonnant ce formidable bout de côte. Cet établissement de 248 chambres et suites jouit d’un emplacement tout simplement exceptionnel, à flanc de falaise. Il est de plus posé entre le fameux sentier de crête des vallées et celui de l’ensemble naturel Algar Seco, deux options de promenades panoramiques, accessibles depuis l’hôtel.

D’autres de ses atouts : un belvédère, évidemment avec vue, où un pique-nique romantique peut être organisé juste pour nous; un service d’animation pour les petits; un service de transport en voiturette de golf pour aller soit au village de Carvoiero, soit à la plage da Marinha; et le SkyBar, incontournable à l’heure de l’apéro et jouxtant un nouveau bar à sushi sur le toit-terrasse. Mention spéciale ici au chef Arisio Junior pour ses petits plats délicats, beaux à croquer, qu’on grignote en sirotant des vins du terroir pendant que le soleil couchant colore le ciel en rose. Inoubliable!

La croisière à s’offrir : celle menant aux grottes de la côte, dont Benagil, spectaculaire. On lève l’ancre à la plage de Carvoeiro et on navigue vers la praia da Marinha, que CNN a mise, en 2018, à son palmarès des 20 plus belles plages avec falaises au monde. Des haltes baignades sont au programme.

Lagos, la fêtarde!

Poursuivons notre voyage de rêve vers Lagos, troisième et ultime étape. En route, arrêtons-nous à Ferragudo, impérativement! Outre sa seule et unique rue fleurie instagrammable, ce véritable village de pêcheurs ne met rien d’autre en scène que… la vie locale. Quel plaisir alors d’arpenter ses venelles!

De l’autre côté du fleuve Arade, c’est Portimão et la réputée plage da Rocha. Elle figurait à notre ordre du jour, mais un bouchon de circulation nous a rapidement fait réviser nos plans…

Et voici Lagos et sa vieille ville intramuros, ses ruelles joliment pavées, ses grandes places et restos-terrasses, archi bondées le soir, sans oublier sa longue promenade le long du Bensafrim. Côté plages, celles du secteur Ponta da Piedade sont fa-bu-leu-ses. Nos préférées : Dona Ana et Camilo. (Psitt : un sentier à fleur de falaises permet d’ailleurs d’aller de l’une à l’autre, puis jusqu’au phare et au-delà.)

Base logistique des expéditions des grands voyages maritimes organisés par le prince Henri, Lagos a vu partir, en 1415, ses premières caravelles. Au fil des expéditions de plus en plus lointaines des navigateurs, le Portugal s’est grandement enrichi, notamment grâce au commerce d’humains. Le premier marché des esclaves en Europe a d’ailleurs eu lieu ici, en 1444. C’est le chapitre tragique de l’ère des Grandes Découvertes, et il est sobrement raconté au Musée de la route de l’esclavage qu’on se doit de visiter par devoir de mémoire.

La virée à ne pas rater : le cabo de Saõ Vicente au coucher du soleil. Battu par le vent, ce cap, dernier repère des explorateurs qui s’aventuraient vraiment vers l’inconnu, nous fait sentir carrément au bout du monde. Frissons!

*On y va avec TAP Air Portugal via Lisbonne, ce qui permet de faire un saut dans la capitale en passant!

*Pour en apprendre davantage : on consulte Visit Portugal et on met un exemplaire du guide Les meilleures expériences au Portugal (Lonely Planet, 2022) dans ses bagages. Cette nouvelle collection se concentre en mots et en images sur l’essence même des destinations qu’elle présente, histoire de nous les faire vivre authentiquement.

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