Jacob Tierney a le chic pour nous emballer avec ses projets singuliers. Après le super rafraîchissant The Trotsky, sorti en 2009, il nous propose cet été le film noir Good Neighbours, adapté du roman Chère voisine, de Chrystine Brouillet. On y suivra un petit groupe de voisins montréalais (Jay Baruchel, Anne-Marie Cadieux, Emily Hampshire, Scott Speedman) qui voient une série de meurtres se produire dans leur quartier, le tout sur fond de référendum de 1995.
L’acteur et réalisateur incarnera aussi, plus tard cet été, un Américain venu apprendre le français au Québec dans la comédie French Immersion (en salle en octobre), réalisée par son père, Kevin Tierney, et mettant en vedette Karine Vanasse et Colm Feore. Après quoi, le Montréalais de 31 ans retournera à son adaptation du roman The Good Terrorist, de Doris Lessing, qu’il compte tourner d’ici deux ans. «Je vais situer l’action à Montréal, pendant la crise d’Octobre. On s’intéressera à un groupe de jeunes anglophones qui souhaitent grossir les rangs du Front de libération du Québec», dit celui qui n’a pas eu peur de «brasser la cage» l’été dernier en déclarant que le cinéma québécois laissait peu de place aux immigrants et aux anglophones. Comme les questions politiques et linguistiques ponctuent immanquablement ses projets, on pourrait croire qu’il existe chez lui une volonté de jeter des ponts entre les «deux solitudes». On aurait tort. «Je n’observe pas de réelle division entre les anglophones et les francophones. J’aborde simplement la ville de Montréal avec ma réalité. Je vis dans les deux langues, et c’est ce que je transpose dans mes films, c’est tout.» Le genre d’ouverture qui nous plaît.
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