Programmes de formation, campagnes de recrutement, rémunérations élevées: à Montréal, le troisième plus important centre en aérospatial au monde après Seattle et Toulouse, c’est toute une industrie qui fait actuellement de l’œil aux femmes. En effet, plus de 230 entreprises présentes ici et ailleurs espèrent pouvoir les attirer en grand nombre, puisque 38 000 emplois seront à combler au cours des dix prochaines années.

Afin de répondre à cette demande, Montréal s’est d’ailleurs doté de nombreux centres de formation, dont l’ENA, la plus importante maison d’enseignement en aérotechnique au monde. Aucun doute, le ciel n’est plus la seule limite, quoi qu’en dise le dicton. Pour les quatre femmes interviewées ici, le domaine aérospatial représente une chance unique de voir leur passion rayonner à l’international et aux confins de l’espace.

Élodie Caufriez Gingras,
Chef de développement logiciel, Défense et Sécurité
CAE

Elodie Caufriez Gingras

À sa sortie de l’Université Laval, bac en génie mécanique sous le bras, Élodie a tout de suite fait le saut chez CAE, un leader mondial en technologies de formation pour l’aviation civile, la défense et la santé qui «offrait un programme rémunéré de deux ans où les nouveaux diplômés peuvent travailler dans quatre secteurs différents pour découvrir leurs forces». Rejointe au téléphone dans une base militaire (on n’en saura pas plus), Élodie fait l’éloge de cette initiative qui lui a permis de trouver son X. «Au-delà de la gestion d’équipe, je travaille à la création de simulateurs de vol qui servent à l’entraînement de pilotes.» Un de ses rêves? «Voir plus de femmes choisir ce beau milieu qui valorise l’innovation et la créativité.» C’est pourquoi elle a accepté d’être porte-parole du concours Canada’s Top Employers for Young People qui récompense les meilleurs employeurs auprès d’une jeunesse assoiffée de défis.

Danielle Ghaleb,
Ajusteuse-monteuse aéronautique
Airbus

danielle ghaleb

Depuis cinq ans, Danielle Ghaleb fait partie de l’équipe assurant la finition intérieure des Airbus A220, un métier qu’elle ne voudrait changer pour rien au monde: «Tous les jours, je rentre au travail dans un avion! C’est un vrai terrain de jeu, même si ça demeure sérieux.» Une manuelle dans l’âme qui désespérait sur les bancs d’université, Danielle a plutôt choisi de suivre une formation accélérée à l’École des métiers de l’aérospatial de Montréal (EMAM). Neuf ans plus tard, la nouvelle ambassadrice en santé-sécurité à l’usine Airbus de Mirabel sait tout installer dans un avion et le fait chaque fois «avec un profond sentiment d’accomplissement». Elle aussi rêve de voir plus de femmes pratiquer son métier: «J’ai toujours dit que si tu es capable de monter un meuble Ikea, c’est l’emploi pour toi!»

Larissa Njejimana, Ing., Ph. D.
Ingénieure-conceptrice numérique, systèmes satellitaires
MDA Space

Larissa Njejimana

Du Burundi au Québec, Larissa Njejimana a consacré sa vie au génie numérique et, désormais, aux satellites gravitant au-dessus de nos têtes. «Mon travail consiste à concevoir toutes les fonctionnalités dont un satellite aura besoin pour réaliser sa mission dans l’espace, que ce soit au service de gouvernements ou d’entreprises de télécommunications.» Également chargée de cours à l’Université de Sherbrooke, elle avoue voir «peu de filles dans les classes, ce sont souvent juste des garçons. Les femmes se dirigent plus vers les sciences de la vie et le génie médical». Mais ça commence à changer! «C’est fascinant de pouvoir travailler sur des projets comme le bras canadien, l’arrivée de l’Internet au pôle Nord ou le 6G (eh oui!) qui permettra à nos téléphones intelligents de communiquer directement avec les satellites.»

Marion Thénault
Étudiante en génie aérospatial
Université Concordia

Marion Thenault

Vive les satellites, puisque c’est d’un café Internet au Utah que Marion Thénault nous a jasé de la passion qu’elle voue au génie aérospatial: «J’ai toujours été fascinée par la NASA, j’aimais la science, surtout la physique. Par contre, je voulais avoir un impact concret sur le monde, bâtir plus que des équations.» Elle doit par contre suivre ses cours à distance autant que possible puisque, au quotidien, cette médaillée olympique jongle avec une deuxième passion: le ski acrobatique! «J’ai de la difficulté à rester sur terre», avoue-t-elle en riant, si bien que son bac arrivera sûrement… mais lentement. D’ici là, elle réseaute avec les autres membres du Regroupement Relève d’Aéro Montréal qui œuvre à stimuler l’intérêt des jeunes pour l’aérospatiale. Et pense déjà à sa maîtrise (ou sa future médaille d’or).