Contrairement à ce que certains semblent croire, les femmes ne naissent pas avec un talent inné pour marcher en hauteur. À mes yeux, cet exercice s’apparente plutôt à un sport extrême qui requiert équilibre, force musculaire et endurance. Mais bon, puisque je suis toujours prête à relever de nouveaux défis, j’ai accepté celui de chausser des talons hauts pendant une semaine.

Je commence mon périple en me rendant (hum, en espadrilles) dans un magasin de souliers dont la vitrine, remplie d’escarpins, m’avait toujours laissée indifférente. Un brin téméraire, je demande à José, le vendeur, sa paire de stilettos la plus vertigineuse. Après avoir enfilé des échasses de six pouces, me voilà aussi inclinée que la tour de Pise! Je me résous à revoir mes attentes… à la baisse. Ce sera un défi de quatre pouces.

Mon choix s’arrête finalement sur des escarpins noirs avec comme seule fantaisie une fermeture éclair à l’arrière, ce qui donne à mes pieds un look rock, mais discret. Après avoir noté les recommandations de José – coussins plantaires et conseils de maintien -, je suis prête à arpenter le bitume.

Ma première journée se déroule péniblement… jusqu’à ce que j’enfourche un vélo. J’avais toujours jugé sévèrement celles qui pédalent en escarpins, mais je réalise maintenant qu’il est beaucoup plus facile de rouler que de marcher en talons hauts!

Un de mes préjugés se confirme durant la promenade du chien: ce type de chaussures est une invention machiavélique pour empêcher les filles de courir. Au mieux, je sautille. D’où l’urgence de convaincre mon toutou de ralentir le pas. Mais en voyant un rottweiler de l’autre côté de la rue, il s’élance et passe à un cheveu de me jeter à terre… Heureusement, j’ai mes jambes de guerrière, que je dois aux vertus du yoga.

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Au bout de quelques jours d’entraînement, je découvre un truc efficace pour éviter de ressembler à un bébé girafe: garder la hanche nonchalante, mais la cheville ferme. Je sais maintenant m’adapter à plusieurs types de sols. Par exemple celui de la terrasse, où je jardine en esquivant les fentes entre les planches, ou encore le gazon du parc à chiens, où il est plus facile de faire comme si on marchait sur la pointe des pieds.

Je constate avec étonnement que les gens prêtent plus attention à nos pieds qu’on le croit! C’est d’ailleurs la première chose que mes amis remarquent quand j’arrive à un brunch. Il faut dire qu’avec mon allure négligée du weekend – cheveux gras et visage sans maquillage -mes pieds sont clairement overdressed. Je réalise que c’est le jugement des autres qui constitue pour moi le plus gros défi. Avant chaque sortie, ma principale angoisse ne concerne pas tant le nombre de pas à effectuer que la réaction des gens.

Ma conclusion au terme de cette expérience? Le corps humain s’habitue à tout (je regrette presque d’avoir flanché devant un talon de six pouces!). Mais on ne se refait pas… Et si on est ce qu’on chausse, je suis alors plus du type Converse que Louboutin.  

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