En France, on connait cette pratique sous le nom de « méthode 369 », mais le manifesting trouve ses origines outre-Atlantique, où il existe des spécialistes de cette pensée positive. Prenons un exemple. Pour « manifester » quelque chose, comme l’âme-sœur ou l’appartement exposé plein sud (avec balcon) de vos rêves, il faut se répéter machinalement que ce petit miracle peut arriver. Un peu comme un rituel que l’on récite en boucle. Ce n’est pas pour rien si cette tendance est associée à une « spiritualité new age », comme le définit le New York Times dans un article dédié au sujet. Par exemple, d’après Amanda Clayton, une coach présente sur TikTok, il faudrait répéter cette phrase pour que votre partenaire déclenche une obsession pour vous : « Qu’importe ce qu’il fait, qu’importe avec qui il se trouve, il pense constamment à moi. »

Aux États-Unis, plusieurs best-sellers font l’éloge du manifesting, cette convocation presque magique d’accomplissements personnels. Comme The Secret, de l’autrice Rhonda Byrne, paru en 2006. Depuis quelques mois, le concept envahit TikTok et YouTube, où il est repris par des millions de personnes. En France, on parle plutôt de « loi de l’attraction ». En développement personnel, elle est considérée comme une façon de reprendre le contrôle sur les choses qui nous échappent et de faire en sorte d’attirer la positivité dans notre vie. Vous avez dit perché ?

Le manifesting et ses effets indésirables 

Pour Gabriele Oettingen, professeure de psychologie à l’Université de New York à l’origine d’une étude sur le sujet, penser trop positivement nous éloignerait de la réalité. Les résultats montrent même que cela nous éloigne même de nos objectifs. « Nos résultats montrent que plus les gens fantasment positivement sur le fait de se retrouver avec quelqu’un, moins ils sont susceptibles de démarrer une vraie relation amoureuse avec cette personne un mois plus tard. » La raison pour laquelle « manifester » une relation, une transformation physique ou un nouvel emploi aura des effets contraires est que plus nous fantasmons, moins nous mettons d’efforts pour essayer d’atteindre nos objectifs. En fait, notre cerveau est trompé par un faux sentiment d’accomplissement, explique l’édition américaine de Marie Claire dans un autre article sur le sujet. « C’est très agréable sur le moment d’imaginer que vous faites toutes ces choses », explique le Dr Oettingen, mais le problème est que ces fantasmes sur l’avenir zappent notre énergie.» 

Cette loi de l’attraction est une pseudoscience, qui n’est pas fondée sur des principes scientifiques. Mais le New York Times  rappelle qu’il existe des thérapies cognitivo-comportementales et de la pleine conscience ayant des effets tout à fait similaires. En ce qui concerne l’amour, la psychologue Monica Johnson estime qu’essayer de raviver une relation défectueuse au lieu d’en faire le deuil n’est pas une si bonne idée. On y pensera deux fois lors de la prochaine incantation pour reconquérir notre ex toxique.

Cet article a d’abord été publié sur Elle.fr. 

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