«On dirait que nous portons le même bandeau! C’est mon dada, ces jours-ci!», s’exclame d’entrée de jeu Helen Mirren lorsque nous nous connectons pour notre tête-à-tête Zoom (il n’y a pas plus 2020-2021 que ça). Elle a beau être une des plus grandes actrices de ce monde, avoir conquis autant les planches que les écrans, être la seule personne à avoir accompli le fameux Triple Crown of Acting aux États-Unis (Academy Award, Emmy Award et Tony Award) et en Grande-Bretagne (BAFTA Film Award, BAFTA Television Award et Laurence Olivier Award), et avoir reçu le titre de Dame, on sent tout de suite que l’actrice britannique est profondément vraie et accessible. Elle s’empresse de recommander les serre-tête de l’entreprise Headbands of Hope, «parce que pour chaque bandeau vendu, l’entreprise en remet un à un enfant malade». Ce désir de faire une différence auprès des autres teinte d’ailleurs le reste de notre conversation. Lorsqu’elle parle de son rôle d’égérie pour L’Oréal Paris, qu’elle joue depuis déjà sept ans maintenant, son enthousiasme est contagieux. «Dans ma vingtaine, il aurait été impossible de penser qu’une femme mature puisse devenir l’ambassadrice d’une marque de cosmétiques. Quand je suis arrivée dans la grande famille L’Oréal Paris, je craignais de ne pas être assez belle ou d’être trop vieille pour être à la hauteur. Je me sentais carrément inadéquate, mais on m’a accueillie à bras ouverts en me répétant que j’avais été choisie pour la personne que je suis.»

Cette ouverture vers une image diversifiée de la beauté, selon Helen Mirren, qui vient tout juste de souffler ses 76 bougies, est le miroir fidèle des transformations profondes qui s’opèrent dans notre société. «La vie ne se transforme pas du jour au lendemain; la plupart du temps, les choses évoluent petit à petit sans même qu’on s’en rende compte. Puis, un jour, on regarde derrière soi, et on voit tout le chemin parcouru, sur les plans tant personnel que sociétal et culturel. Les changements que j’ai pu observer au cours de ma vie sont incroyables, bien qu’il reste du travail à faire. C’est une des raisons pour lesquelles je veux vivre longtemps: je ne veux rien manquer de ce qui s’en vient!» dit-elle, les yeux brillants. Elle insiste aussi sur l’importance de la représentation pour la suite des choses. «Chaque fois que j’écoute les nouvelles et que des enjeux mondiaux importants sont discutés avec des spécialistes, que ce soit à propos de la COVID-19 ou de la santé des océans, par exemple, et que je vois que la personne invitée à en parler est une femme, je me réjouis, car ce n’était pas le cas il y a 30 ans. Les jeunes filles voient ça et prennent conscience qu’elles aussi peuvent le faire. Plus tard, elles entrent sur le marché du travail en se disant: “Bien sûr que je peux accomplir ceci ou cela!”, ce qui est absolument fantastique. Par contre, il manque encore cruellement de femmes en politique – c’est un des domaines de notre société où la parité n’est pas atteinte, alors qu’il devrait refléter le ratio hommes-femmes de notre population.»

Bien que l’actrice soit incontestablement une belle personne, à l’extérieur et à l’intérieur, elle n’est pas la plus grande fan du mot «beauté». «J’adore les tapis rouges, les talons hauts, les robes somptueuses et les maquillages élaborés, mais je pense que l’industrie de la beauté devrait plutôt s’appeler l’industrie du swagger. Parce que ce n’est pas tout le monde qui est beau, au sens où on l’entend habituellement, mais absolument tout le monde peut avoir du swagger!», dit-elle en s’esclaffant. De toute façon, l’endroit où elle se trouve la plus belle reste à la maison: «Là où je vis, je suis entourée par la nature, et il y a quelque chose de très sécurisant à être simplement qui je suis en plein cœur de celle-ci – sans maquillage, en fait! (Rires) De sentir que je fais partie de la belle planète dont on a hérité, et de me concentrer sur mon espoir d’un avenir vert et lumineux.»

«Sans blague, je traîne toujours au moins un de ces bâtons dans mon sac à main, parce qu’ils s’appliquent aisément sans que j’aie besoin d’un miroir. C’est comme un baume coloré. Fabuleux!»

«C’est toujours un défi de dénicher un fond de teint formidable, alors que c’est la base d’un beau maquillage. J’ai celui-ci depuis quelque temps, et vraiment, je le trouve fantastique!»

Lire aussi:
Kate Winslet : sans filtre
Rencontre avec Aja Naomi King, égérie L’Oréal Paris
Kate Winslet devient ambassadrice pour L’Oréal Paris