Tout récent, ce petit hôtel-boutique de la Plaza de Isabel II, à un jet de pierre de Puerta del Sol, place emblématique de la ville, est magnifiquement bien situé pour qui veut aller d’un barrio branché à l’autre. Sa philosophie? « Recréer l’esprit de la côte, de la plage, à la ville! » me dit Aitana Calvo, responsable des ventes. Un esprit festif, d’où le fût de bière à la disposition des hôtes des suites avec terrasse, dont on peut se servir à l’heure de l’apéro – car en ce pays, on trinque à la caña (au demi)! D’où les tourne-disques rétros et LP de Rosalia dans certaines chambres. D’où le sublime rooftop avec piscine! Un autre atout : la cour intérieure attenante au restaurant et au bar, qui s’avère un bien joli endroit où planifier sa soirée!

Tout nouveau, tout beau, ce grand magasin, qui loge dans un ancien hôtel de luxe, entend révolutionner le secteur de la vente au détail. Comment? En offrant le meilleur de tout : de la mode locale et internationale aux articles de sport en passant par les objets décos, les gadgets technos et les produits cosmétiques. « En combinant aussi le shopping en ligne au shopping sur place », explique la styliste Pilar Arana, qui m’entraîne d’un étage à l’autre, d’une mise en scène à l’autre. Par exemple, au deuxième, magie d’un plancher interactif aidant, on a l’impression de défiler sur une passerelle!

On le remarque aisément, sur les portants, on trouve peu d’exemplaires d’un même vêtement, mais un grand choix de marques. « Pour nos clients, il est important de savoir qu’ils porteront un modèle exclusif qu’ils ne verront pas ailleurs », dit encore la styliste. Mon coup de cœur? Les imprimés, les tricots et les maillots rétros de l’Espagnole Celia B.

Les deux derniers étages sont réservés au restaurant Penthouse, où on peut choisir de s’attabler au boudoir/studio d’enregistrement, dans la chambre/salle de bain ou à la terrasse. Mais peu importe la zone choisie, le personnel nous sert en pyjama, et c’est bien une première en ce qui me concerne!

Cette année, l’Espagne commémore le décès, il y a 50 ans, du plus grand peintre du XXe siècle: Pablo Picasso. À Madrid, il séchait ses cours aux beaux-arts pour aller étudier les toiles d’El Greco et de Vélasquez au musée du Prado. Il en a d’ailleurs été le directeur, en télétravail avant la lettre, de 1936 à 1939, alors que la guerre d’Espagne et son orientation politique lui avaient fait prendre le chemin de l’exil en France. Au Centre d’art Reina Sofia, allons admirer une de ses oeuvres phares, Guernica, une toile monumentale qui dénonce les horreurs réalisées au nom des dictatures. Les musées majeurs de la capitale présentent tous des expositions d’envergure. À Buitrago del Lozoya, dans la grande région métropolitaine, celle des oeuvres qu’a réunies le barbier de l’artiste, Eugenio Arias, au fil d’une relation d’amitié s’échelonnant sur 26 ans, intrigue au plus haut point!

Au nord-ouest du centre de Madrid, « Malasaña est le quartier de ces gens de 37 ans qui vivent comme s’ils en avaient 27, encore chez leurs parents, véganes souvent et qu’on appelle hipsters », explique le guide Ángel González, sourire en coin. Cafés sympas comme le Cafe de la Luz dans un secteur où on fabriquait autrefois des lampes, restaurants différents dont Ojalá (faut voir sa « plage » à la cave!), friperies, boutiques d’objets design telle El Moderno, façades taguées par un Banksy local… Oui, ces rues, qui ont vu fleurir la Movida, mouvement culturalo-débridé post-Franco, ont de la personnalité! Mon adresse coup de cœur : la galerie d’art La Fiambrera, qui représente 16 artistes de la culture pop dont Óscar Brandariz et Danny Heller. Comme on y trouve des œuvres originales de même que des sérigraphies, on peut s’offrir une pièce qui nous fait envie sans crainte de se ruiner.

Voisin du gai quartier Chueca, très animé le soir, Salesas donne plutôt dans la coolitude bourgeoise. Ici, chics pâtisseries de jadis côtoient de réputées galeries d’art comme La Caja, propriété d’un architecte, installée dans un bel appartement, et boutiques insolites, telle celle d’Olivier Bernoux, qui vend des éventails tout sauf trad. Il arrive toutefois qu’un commerce en cache un autre… C’est le cas de la boutique Piamonte 12 (c’est aussi son adresse) : son arrière-boutique abrite un bar à karaoké où on peut prendre un verre et s’époumonner en privé! On ira ensuite terminer la soirée chez San Ginès, une véritable institution où le rituel chocolat-churros est indissociable du paysage nocturne madrilène depuis 1894!