«Quand j’ai adopté le voile, dit Fadoua, j’ai eu droit à trois types de réactions. Des personnes ont continué à me considérer comme avant. D’autres se sont montrées surprises de voir mon foulard, puis ont fait l’effort de passer par-dessus. Enfin, certaines n’ont plus vu que lui, et avec elles, le contact est devenu difficile. J’ai perdu une de mes amies québécoises, et d’autres copines m’ont dit: « Pourquoi tu cherches le trouble? T’étais bien, avant! » Pourtant, je suis restée la même, je pense. Malheureusement, il existe des gens pour qui ce voile représente vraiment un obstacle.»
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«Comme je ne voulais subir l’influence de personne, je n’ai jamais parlé de ma démarche à quiconque, raconte Suad. Du coup, ma mère a eu un choc lorsqu’elle m’a vue sortir voilée, un matin. Depuis, elle a accepté ma décision, mais pas mon père. Lui est athée et réprouve complètement mon choix. Il ne me parle plus depuis un an et demi. Au CLSC où je travaille, ça a aussi causé tout un émoi. Mes supérieurs ont appelé un avocat pour discuter de mon cas et ils m’ont mise en observation pendant six semaines pour voir si mon travail allait en pâtir. Heureusement, tous mes clients, y compris les nouveaux, ont continué à se montrer satisfaits de mes services, et personne ne s’est plaint de quoi que ce soit. Après ça, on n’a plus reparlé de foulard… jusqu’à la charte.»
Qui sont les femmes qui ont participé à la table ronde?
Comme elle est entourée de femmes voilées, Salam n’a pas vécu la même chose de la part de sa famile. «Ma mère me trouvait trop jeune pour prendre cette décision. Elle avait peur que je devienne victime d’intimidation. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé. J’ai subi beaucoup de discrimination, car les gens infantilisent les jeunes et n’acceptent pas qu’ils puissent penser par eux-mêmes.»
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LE VOILE, PARLONS-EN!
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