Qu’est-ce qui fait l’originalité de ELLE QUÉBEC parmi les magazines de mode?
On essaie de donner une vision de la mode dans laquelle toutes les femmes vont y trouver leur compte. Il y a du rêve, oui! Mais aussi une vision plus réaliste, avec des vêtements et des styles plus abordables. C’est aussi par la qualité graphique et stylistique que ELLE QUÉBEC se distingue, car nous avons des équipes de photographes, de stylistes et de maquilleurs parmi les plus talentueux du Canada.
Et vous, quelle est votre définition personnelle de la mode?
La mode est une façon d’exprimer notre personnalité et nos états d’âme. On ne doit surtout pas la prendre au sérieux! On l’aime, on la déteste, on y prend ce qu’on veut, on joue avec. En tant que rédacteur en chef mode, je dois présenter à la lectrice les styles sur le marché à une période précise, mais c’est à elle de choisir ce qui l’inspire. Je n’aime pas une femme «qui est à la mode», je préfère une femme qui se connaît et se sert de la mode pour souligner sa personnalité plutôt que de se dépersonnaliser pour être à la mode. À la lectrice de juger ce qu’elle aime parmi ce qu’on lui propose.
Les lectrices, justement, ont souvent l’impression que les pages de mode dans les magazines, c’est du rêve sur papier glacé, trop cher ou difficilement accessible…
La particularité de la mode a toujours été de se faire détester avant de se faire adopter! Tout ce qui est nouveau fait réagir, on préfère souvent nos bonnes vieilles pantoufles… Moi, je trouve pourtant que la mode est plus banalisée aujourd’hui: les créations que l’on voit sur les podiums de Paris ou Milan sont copiées quelques heures après les défilés et vendues à moindre coût à des milliers d’exemplaires dans les grands magasins. Le rêve peut donc être touché par tous.
Que vous inspire la mode cette saison?
Je l’aime beaucoup. Il y a d’abord le grand retour du noir, toujours très classe. On note une nouvelle sobriété, avec des vêtements simples aux coupes impeccables. J’aime aussi le style «russe-bohémien» avec ses riches broderies, ses matières nobles hyper-féminines. Nous vivons une période romantique dans la mode, mais pas un romantisme mielleux comme dans les années 70. Un romantisme affirmé et libre, où la féminité reprend ses droits.
Quel est votre vêtement coup de coeur cette saison?
Le manteau. On en trouve de très féminins: taille marquée, d’inspiration militaire, en tweed coloré un peu rétro ou encore bordés de fourrure, vraie ou fausse…
Diplômé en design et ancien illustrateur de mode, Denis Desro a aussi travaillé en publicité de mode à Milan, New York et Paris. Il a créé sa propre collection dans les années 80… avant de retourner en pub comme directeur artistique et, par la suite, dans la presse magazine. Il est aussi rédacteur en chef mode pour ELLE CANADA.