La peau est un organe vivant facilement contrarié par les changements dans son environnement, comme en témoignent le fameux bouton qui apparaît à la veille de nos menstruations, la sécheresse cutanée qui s’installe durant l’hiver glacial ou le teint terne qui résulte d’une nuit trop courte. L’été apportant son lot de particularités – chaleur, humidité et ensoleillement, entre autres –, il est primordial d’adapter notre rituel de soins en conséquence. Pour cibler les bons gestes à adopter, on écoute sagement les conseils de nos quatre pros.

Ménage du printemps

À la fin d’une journée d’été, seul un nettoyant émulsifiant peut venir à bout de la transpiration, de la pollution, du maquillage et de la crème solaire. «Si on se démaquille avec une eau micellaire, on doit tout de même poursuivre avec un nettoyant à base d’eau, comme un gel, une crème ou un lait, et terminer en rinçant abondamment, nous dit le Dr Jean-François Tremblay, dermatologue et directeur médical de la clinique d’esthétique montréalaise MédIME. Toute impureté tenace peut provoquer des réactions inflammatoires et mener à un vieillissement cutané prématuré.»

Faire peau neuve

Pour dire adieu aux vestiges de la sécheresse hivernale, le Dr Tremblay recommande une exfoliation enzymatique bihebdomadaire: «Les acides de fruits délogent doucement les cellules mortes à la surface de la peau qui empêchent les actifs de nos autres soins de pénétrer adéquatement; ils éliminent aussi le sébum et les autres impuretés susceptibles de bloquer les pores durant l’été. Les exfoliants mécaniques, à l’opposé, risquent d’érafler la peau et de la rendre plus vulnérable aux facteurs stressants dans l’environnement.»

Consolider son armure

Le pire ennemi de la peau ? Le stress oxydatif. Le pire ennemi du stress oxydatif ? Les antioxydants ! «En appliquant un soin enrichi de vitamine C sous notre écran solaire, on “booste” du même coup les fonctions protectrices et réparatrices de la peau», affirme le Dr Tremblay. Et si notre été est un peu olé olé, les suppléments de collagène s’avèrent d’une aide précieuse, indique Jennifer Brodeur, stratège de la peau: «Il suffit d’être un tant soit peu stressée, déshydratée ou de manquer de sommeil pour déclencher une réaction inflammatoire interne qui ralentit les processus de réparation du corps, notamment la guérison des coups de soleil.»

Garder pour plus tard

«On met de côté jusqu’à l’automne les ingrédients photosensibilisants, comme les huiles essentielles et les fragrances à base d’alcool, note Jennifer Brodeur. Ils sont peu inquiétants à une concentration de moins d’un pour cent, mais l’effet cumulatif, si on les combine à d’autres soins de notre routine, augmente le risque de brûlures.» Sans être photosensibilisant, le rétinol pose également problème pendant l’été, prévient le Dr Jean-François Tremblay: «Il amincit la couche cornée, ce qui rend la peau plus vulnérable aux rayons UV.» L’idéal est de se tourner vers des options plus douces, comme l’extrait de rose ou le bakuchiol, tout en jurant fidélité à notre écran solaire.

Garder la tête froide (ou plutôt, fraîche)

L’été menace la crinière, de la racine jusqu’aux pointes… littéralement. «Quand l’humidité fait gonfler le cheveu, ses cuticules se soulèvent et l’exposent davantage aux agents stressants dans l’environnement, dit Rachel Zipperian, scientifique principale pour Herbal Essences. Mais la pollution, le cuivre qui se trouve dans l’eau et les rayons UV s’accumulent également dans les follicules du cuir chevelu, endommageant les nouvelles fibres capillaires dès le début de leur croissance.» On remédie à la situation avec des soins riches en antioxydants, par exemple un shampooing purifiant qui déloge les impuretés et un revitalisant qui lisse les cuticules.

Prendre les choses à la légère

On troque nos crèmes riches contre des soins plus légers à base d’ingrédients émollients comme la glycérine et l’acide hyaluronique, qui aident à retenir l’humidité dans la peau. Le Dr Tremblay conseille d’ailleurs de profiter de la saison estivale pour bâtir une routine plus flexible, donc plus durable: «L’idée est de miser sur les actifs de sérums, car leurs textures fluides s’utilisent à l’année. Ensuite, on l’habille d’un hydratant adapté à la saison ou aux conditions climatiques. On obtient ainsi une bien meilleure stabilité de traitement!»

Se protéger avec style

«Le meilleur produit de protection est celui qu’on va réellement utiliser», affirme Nour Dayeh, docteure en sciences médicales, spécialiste du développement médical aux Laboratoires Vichy. «Si sa texture est collante, que son odeur nous embête ou que notre voisin de bureau peut observer son reflet sur notre front, le produit risque d’accumuler la poussière sur les tablettes. En plus d’un spectre large et d’un FPS 30 minimum, un écran solaire doit convenir à notre type de peau et à notre style de vie: les filtres physiques (aussi appelés minéraux) sont mieux tolérés par les peaux sensibles, certaines formules matifient les peaux grasses avec brio, et les soins teintés peuvent être facilement appliqués de nouveau, même si on porte du maquillage.»

Lire aussi:
Shopping beauté: 10 produits en bâtons
Comment (bien) se sécher les cheveux naturellement pour un résultat canon
Cosméto sans eau: 5 marques qu’on aime