Pas étonnant que la course à pied fasse tant d’adeptes. Ce sport relativement peu coûteux et accessible a de nombreuses vertus: courir aide à cultiver l’envie de se dépasser et permet de profiter du beau temps à l’extérieur, sans oublier l’ivresse du coureur (runner’s high), une poussée d’endorphines qui procure un sentiment d’euphorie aux athlètes après une séance d’activité intense. Cela dit, qu’on s’apprête à s’initier à la course à pied pour le simple plaisir ou qu’on vise un objectif précis, il faut garder à l’esprit que c’est un sport à fort impact, qui exige un certain degré d’investissement et de préparation.

Au même titre que sauter à la corde ou à cloche-pied, courir est un mouvement locomoteur qui fait appel à la capacité du corps à se déplacer d’un point à un autre. On appelle «contact initial» le moment où le pied touche le sol. Ce sont les articulations, les tendons et les ligaments qui absorbent alors l’impact et utilisent cette énergie pour propulser le corps vers l’avant. Étant donné la vitesse à laquelle on bouge quand on court, les articulations de chaque jambe encaissent de deux à cinq fois notre poids à chaque foulée. Plus on s’entraîne à courir, plus notre capacité à supporter une telle charge de façon soutenue augmente. Pour mieux comprendre l’impact de l’entraînement physique sur la course à pied, il faut tenir compte de la «tolérance structurale», c’est-à-dire de la capacité de l’organisme à tolérer le travail et la fatigue musculaires.

Si on compte se mettre sérieusement à la course à pied, c’est une bonne idée d’intégrer d’autres types d’entraînement à son programme. Ainsi, les exercices de résistance contribuent à renforcer les articulations et les muscles sollicités par les mouvements répétitifs de la course à pied. Par exemple, les exercices pliométriques, comme les sauts sur boîte ou les sauts latéraux, aident à gagner en force explosive — autrement dit, à courir plus vite. En plus de diminuer le risque de blessures, le fait de travailler les groupes musculaires du bas du corps permet d’augmenter l’intensité des séances de course, sans nécessairement les rallonger. On peut aussi intégrer des squats et des ponts à son entraînement. On améliorera du même coup sa performance dans d’autres aspects associés à la course, comme la vitesse et l’inclinaison.

Pratiquer la course à pied régulièrement permet d’augmenter progressivement la capacité aérobique du corps, c’est-à-dire la quantité maximale d’oxygène que celui-ci peut consommer pendant un entraînement donné. La capacité de l’organisme à oxygéner le sang varie en fonction de sa tolérance aux efforts physiques intenses. C’est sur la base de cette mesure qu’on évalue la santé cardiovasculaire. Et puisque l’exercice aérobique contribue à réduire le risque de développer des maladies chroniques, telles que le diabète et les troubles cardiaques, il n’est pas étonnant que la course à pied serve depuis longtemps de baromètre pour évaluer la condition physique d’une personne. À l’école secondaire, peut-être avez-vous subi le supplice de la course navette, qui consistait à courir d’un point à un autre à un rythme de plus en plus infernal, dicté par des bips? Ce test d’évaluation de la condition physique, mis au point à l’Université de Montréal dans les années 1970 par le Dr Luc Léger, a en fait été conçu pour tester la capacité aérobique du plus grand nombre de personnes possible sans avoir à recourir à des examens en laboratoire. Ce test demeure aujourd’hui un excellent moyen de mesurer les progrès personnels en matière d’entraînement physique.

Avec le retour des beaux jours, on comprend facilement le fort potentiel de séduction que représente la course à pied, qui permet de profiter du grand air tout en gardant la forme. Et ce ne sont pas là ses seuls avantages. Son caractère accessible a donné naissance à une véritable communauté où l’on tisse des liens autour de cette passion commune. Dans le même ordre d’idées, comme les fans de course à pied sont du genre à se fixer des objectifs, ce sport donne souvent lieu à des événements de grande envergure, visant par exemple à rallier un grand nombre de personnes au profit d’une cause. Bref, la course à pied réunit les gens, à une époque où l’on en a plus besoin que jamais. À vous de lui donner l’importance et le sens que vous voulez: quand on court, on est maître de sa destination — et du chemin pour y parvenir. À vos marques, préparez-vous, partez!

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