C’est une incursion dans l’espace, qui nous permettra d’explorer la Station spatiale internationale grandeur nature, à l’aide, notamment, de la réalité virtuelle. Rencontre avec deux des membres de l’équipe de direction de création de ce projet d’envergure, Phoebe Greenberg et Marie Brassard, qui nous promettent un déconfinement jusqu’aux étoiles.

Quel a été le plus grand défi dans la mise sur pied de cette exposition unique en son genre?

Phoebe Greenberg: Le fait que nous n’avions pas d’artéfacts comme dans une expo traditionnelle. Nous avions seulement le contenu exclusif de Felix & Paul Studios, qui avait été filmé dans la Station spatiale internationale. Il fallait donc trouver une porte d’entrée pour que les visiteurs aient la sensation d’être véritablement à bord, alors qu’ils ne pouvaient toucher à rien de tangible. Dans toute cette exposition immersive, nous voulions aussi faire ressentir la poésie que représente la conquête de l’espace, une curiosité presque artistique.

Marie Brassard: Il y a quelque chose d’universel dans le fait d’être touché par l’immensité de l’univers: l’exploration spatiale nous permet de comprendre un peu mieux d’où l’on vient, où l’on s’en va, le sens de notre existence. Ç’a été un défi en soi de s’attarder à ces questions de façon naturelle pour que l’expérience soit bouleversante et formatrice, et qu’elle transforme le spectateur.

Est-ce que le confinement qu’on a vécu dans la dernière année changera la perception des visiteurs sur cette exposition, qui nous transporte très loin de nos quatre murs?

P.G.: Oui, surtout que c’est du jamais vu. Une installation en réalité virtuelle qui rassemble 100 personnes qui vivent la même expérience en même temps. Les visiteurs sont à distance, mais ils vivent la même chose au même moment. Ça rappelle certainement la dernière année.

M.B.: Nous avons dû réinventer notre approche et mettre au point de nouveaux concepts à cause de la pandémie, et ça a donné naissance à des concepts artistiques originaux – notamment grâce à la réalité virtuelle. Le trajet de l’expo est très poétique: il se déroule dans un lieu configuré pour que les gens puissent circuler ensemble, en ayant l’impression d’être avec les autres – et avec les astronautes – tout en étant éloignés les uns des autres.

Il s’agit de la première mondiale de cette exposition. Où pourra-t-on la voir par la suite?

P.G.: Nous serons ensuite au Texas (à Houston, ville de la NASA) et ensuite en tournée nord-américaine, puis au Massachusetts et en Californie! Ce qui est génial dans cette expo, c’est qu’elle est en constante évolution, parce que les caméras sont toujours activées sur la Station spatiale internationale!

L’infini est une installation expérientielle et multisensorielle qui fait découvrir la vie dans l’espace comme jamais auparavant. Les visiteurs déambulent librement dans un vaste lieu (12 500 pieds carrés) où a été reconstituée virtuellement la Station spatiale internationale, en grandeur réelle. Ils peuvent y voir, entre autres, des enregistrements inédits, captés par les astronautes pour le documentaire immersif Space Explorers: The ISS Experience. Du 21 juillet au 7 novembre, à l’Arsenal art contemporain. the-infinite-experience.com/fr

Lire aussi:
À la découverte de Winnipeg
Deux expositions Picasso à voir cet été à Québec
Caroline Monnet : douce revendicatrice