Un chiot à vendre pas cher?

Au cours de la dernière année, le Centre antifraude du Canada a répertorié deux fois plus de victimes qu’en 2019. Près de 40 000 personnes ont ainsi été pillées d’une manière ou d’une autre. Du nombre, plusieurs stratagèmes frauduleux concernaient la vente d’un chien, les animaux de compagnie étant plus populaires que jamais en temps de pandémie.

« Quand c’est trop beau pour être vrai ou qu’on nous demande de réagir dans l’urgence, c’est un gros indice que c’est louche », rappelle le chroniqueur techno Pascal Forget. Cette annonce d’un chiot offert à « prix d’ami » alors que les listes d’attente s’étirent et que les prix explosent chez les éleveurs réputés devrait donc nous mettre la puce à l’oreille.

Les cyberfraudeurs s’inspirent d’ailleurs souvent de l’actualité. « J’ai vu beaucoup d’arnaques passer à propos de minimaisons », ajoute la journaliste Camille Lopez, spécialiste de la désinformation.

Un appel à l’aide louche

Les fraudeurs ont plus d’un tour dans leur sac. C’est ainsi qu’ils arrivent maintenant à pirater des profils Facebook pour nous soutirer de l’argent. Un exemple? On reçoit un message privé d’une amie Facebook. Elle est trop gênée d’en parler en personne, mais elle a besoin d’argent rapidement et nous demande de lui envoyer une carte cadeau pour l’aider… et de n’en parler à personne.

« Si l’escroc a piraté le compte de quelqu’un, il peut accéder à toutes les conversations précédentes, indique Pascal Forget. Le message peut donc contenir des détails très personnels qui rendent le tout plausible. » Comment alors savoir s’il s’agit bien de notre amie? En validant autrement son identité, par exemple en lui téléphonant pour prendre de ses nouvelles avant d’envoyer toute somme d’argent, surtout si la personne suggère un paiement en cartes cadeaux électroniques ou en bitcoins.

Une célébrité qui recherche notre amitié

Les personnalités n’ont pas l’habitude de contacter directement leurs abonnés dans la messagerie privée « pour jaser ». Cas documenté parmi d’autres : un faux compte de l’actrice américaine Jennifer Lawrence. En se faisant passer pour l’interprète de Katniss Everdeen, les cyberfraudeurs tentent de gagner notre confiance, puis, éventuellement, nous demandent de contribuer à une « cause ».

On peut relativement facilement savoir s’il s’agit d’un faux profil, révèle Camille Lopez. « La date de création de la page en dit beaucoup, avance-t-elle. Si elle a été créée la veille, on peut avoir des doutes. » Seconde recommandation : y a-t-il des fautes d’orthographe dans le nom de la personne ou de la marque? « J’ai récemment vu une fausse page de Tim Hortons identifiée Tim—Horton », affirme la journaliste.

Enfin, on s’assure que la page ou le profil a été vérifié. S’il s’agit de la page officielle de l’artiste, de la marque ou du média en question, Facebook l’indiquera grâce à une icône bleue. Twitter et Instagram utilisent aussi le même genre de certification. Pas infaillible, mais très utile pour nous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.

Un concours qui ne fait que des perdants

De nombreux escrocs du web organisent aussi de faux concours. L’exemple type : on reçoit un message qui nous annonce qu’on a remporté un prix fabuleux. Pour le recevoir, il nous suffit de payer les frais d’envoi. C’est louche, surtout si on n’a participé à aucun concours. Il va sans dire qu’une fois nos 10 $ ou 20 $ envoyés, on n’en entendra plus jamais parler (ou bien on se sera inscrit sans s’en rendre compte à un abonnement récurrent).

D’autres formules des plus créatives sont utilisées non pas pour nous soutirer de l’argent, mais bien pour amasser une foule d’informations sur nous. Un exemple : pour participer à un concours, on nous demande de remplir un petit questionnaire amusant. Quel est votre animal favori? Sur quelle rue avez-vous grandi? Quel est le prénom de votre mère? Prudence! Ce sont là certaines des questions de sécurité qui nous permettent de récupérer nos mots de passe.

« Tout ce qu’on dévoile peut être utilisé contre nous par la suite », avertit Pascal Forget.

Les recours possibles

Si on est tombé dans le panneau, pas de panique. Surtout, on n’efface pas les messages compromettants et on en fait plutôt une copie afin de dénoncer la fraude auprès des autorités compétentes, comme le Centre antifraude du Canada. « Même si on a l’impression qu’il n’y a rien à faire, on devrait signaler les arnaques, ne serait-ce que pour les informer les nouvelles arnaques », croit Pascal Forget.

On devrait peut-être en profiter aussi pour télécharger un antivirus et vérifier si notre ordinateur a été infecté, recommande Camille Lopez.

Dans le cas où les fraudeurs sont en possession de certaines données sensibles, il vaut mieux contacter sa banque, voire des organismes comme Equifax ou TransUnion, qui pourront nous aider à prévenir les vols d’identité.

On a payé par carte de crédit? On pourra peut-être faire une demande de rétrofacturation à notre institution financière. Selon l’Office de protection du consommateur, on dispose de 60 jours pour faire une demande de remboursement à l’émetteur de la carte.

Renommées, les marques de KO Média peuvent elles aussi être la cible d’intentions malveillantes. Si des personnes qui se disent liées à nos équipes vous contactent personnellement sur les réseaux sociaux, sur Instagram ou Facebook, par exemple, nous vous recommandons de vérifier directement auprès de nous grâce aux formulaires de contact que vous trouverez sur nos différents sites web. On n’est jamais trop prudent!

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