L’histoire vraie du « tueur de bikinis »

Scénarisé par des spécialistes du polar British, le Serpent n’en reste pas moins inspiré de l’incroyable vie de Charles Sobhraj, naît en 1944, à Saïgon, en Indochine Française. Motivé par une féroce envie de revanche sociale, il s’imagine un grand destin. C’est ainsi qu’il devient expert en magouilles, puis trafiquant de pierres précieuses, pour enfin tuer et détrousser des touristes hippies en Asie. Une spécialité qui lui vaudra d’ailleurs les surnoms de « tueur de bikinis » et de « Serpent » dans la presse. C’est au moment où il devient ce monstrueux assassin que la série commence. On ne sait pas si le vrai Sobhraj, toujours en vie, a vu la série. Mais il semblerait que même derrière les barreaux au Népal, et âgé de plus 70 ans, son sourire de miel suscite toujours la pire des méfiances.

Une québécoise dans le premier rôle féminin

Ce n’est pas uniquement l’histoire du Serpent mais aussi celle de sa complice, Marie-Andrée Leclerc. Une secrétaire médicale, originaire de Lévis, qui a croisé la route de Charles Sobhraj lors d’un voyage touristique. Au fil des épisodes, la naïve Marie-Andrée se révèle en redoutable femme d’assassin et, bascule dans le mal, en administrant elle-même le venin du Serpent. Interprétée par l’actrice britannique Jenna Coleman, il faudra juste passer au-dessus d’un accent québécois peu crédible.

Le style très seventies

Des bikinis en crochet aux lunettes carrées, en passant par les tailleurs colorés, la série reprend les codes vestimentaires des années 70. Le personnage de Marie-Andrée, en particulier, incarne parfaitement cette époque. Plus elle devient monstrueuse, plus ses choix vestimentaires s’affirment. Elle se découvre d’abord dans un esprit bohème, puis ose d’audacieux imprimés géométriques soyeux à la Gucci. Grandement inspirées des muses de l’époque comme Bianca Jagger ou encore Jane Birkin, la styliste Rachel Walsh a su redonner vie à un look seventies qui redevient follement tendance. Il se pourrait même que le jean flare refasse surface dans nos gardes robe à l’issue de cette série.

Un voyage en Asie

Le lieu principal n’a rien de charmant, il est même très cliché : une guesthouse thaïlandaise avec des voyageurs aux sacs à dos aussi lourds et volumineux qu’eux, des fêtes improvisées autour d’une piscine, des colliers de perles autour du cou, etc…Tout y est ! On croirait presque ressentir la moiteur de Bangkok, entendre les klaxons de New Delhi et apercevoir les montagnes népalaises. Bref, le dépaysement est garanti, sans même se déplacer de son canapé. Plutôt pratique lorsque les frontières sont fermées !

Pour le jeu d’acteur de Tahar Rahim

Après avoir percé dans le Prophète (2009) de Jacques Audiard, Tahar Rahim apparaît sur les écrans, tous les écrans, petits et grands. Il fait partie de cette génération qui n’a jamais boudé les plateformes, il est vu dans The looming tower  sur Amazon en 2018, puis The Eddy en 2020 sur Netflix, avec sa compagne l’actrice Leïla Bekhti. L’année 2021 marque le début de son envol international avec le Serpent et bientôt dans les salles avec le film hollywoodien Désigné coupable. Pointilleux dans le choix de ses films, il souhaitait sortir des rôles dans lesquels on voulait l’enfermer. C’est chose faite avec le Serpent, personnage romanesque qui le passionne depuis l’adolescence.

Une mini-série rapidement engloutie

Avec le rythme haletant de la série, vous aurez de la peine à interrompre le visionnage. Heureusement les producteurs n’ont imaginé ce bout de vie que sur huit épisodes, de moins d’une heure. Ils s’avalent presque d’une traite, vous serez donc bientôt libérés des crocs du Serpent. Tant mieux, car la saison 2 de Lupin ne va pas tarder à revenir sur Netflix!