Tu as un penchant certain pour la mode. As-tu une icône de style que tu admires?
Iris Apfel! Je trouve qu’elle transcende les tendances. Chaque look qu’elle créé ressemble à une œuvre d’art. Elle n’a aucun problème à mixer des pièces de designers et des vêtements dénichés au marché aux puces, et surtout, elle n’a pas peur des qu’en-dira-t-on. Pour moi, le style, c’est ça. Iris Apfel m’inspire à développer ma propre identité, et si ça choque les gens, ce n’est pas de mon ressort. Avec les médias sociaux, je reçois beaucoup de commentaires négatifs. Il y a eu une époque durant laquelle je n’avais qu’une envie, c’était de rentrer dans le moule pour qu’on arrête de parler de mes vêtements. Je ne voulais plus déranger, mais je me suis rendue compte que je m’ennuyais et que ça affectait non seulement ma créativité, mais aussi mon estime de moi-même et mon niveau d’énergie. J’ai décidé de ne plus contenir qui je suis. La mode, pour moi, est devenue une forme d’expression.

Comment as-tu trouvé ton style?
Je ne l’ai toujours pas trouvé. (rires) Ça va être un travail de toute une vie… Je suis passée par tellement de phases! Lorsque j’étais jeune, mes parents me donnaient un budget pour m’habiller: ça me permettait de faire des erreurs tout en apprenant à développer mon propre style. J’allais dans les sous-sols d’église et je revenais avec un énorme sac de vêtements. Même si je n’en portais pas la moitié, je m’amusais avec. Encore aujourd’hui, il m’arrive de passer des heures dans ma garde-robe, avec un verre de vin, et de tester de nouvelles façons de porter mes pièces. Ça me permet de renouveler ma penderie sans rien acheter de nouveau.

Ton style a-t-il changé depuis que tu t’es rasée les cheveux pour le Défi têtes rasée Leucan?
Les accessoires ont pris plus d’importance: je m’amuse avec les chapeaux et les boucles d’oreilles. À l’inverse, j’aime aussi embrasser des tenues épurées. Mon rapport à la féminité a changé: je me permets de jouer avec des vêtements aux coupes androgynes, alors qu’avant, j’avais tendance à porter surtout des jupes patineuses. J’ai fait le ménage de ma garde-robe et je n’en ai gardé que deux! Et puis, moi qui pensais mettre du vernis et du rouge à lèvres pour affirmer ma féminité une fois la boule à zéro, je me suis mise à moins me maquiller. Je me suis acceptée telle que je suis et ça m’a donné un boost de confiance en moi!

Quelles sont tes boutiques de mode préférées?
À Montréal, j’adore faire un tour à Want Apothecary, pas très loin de chez moi, où je trouve des marques comme Acne Studios. Certes, les pièces sont dispendieuses mais ce sont des classiques qu’on garde longtemps, et il y a des soldes intéressants. J’aime aussi me rendre à Stock Markt, la liquidation de Want. Par ailleurs, je trouve que Les Étoffes, sur Saint-Laurent, a une belle sélection de vêtements et d’accessoires pointus. Côté souliers, L’Intervalle propose des chaussures au style décalé avec un rapport qualité/prix imbattable! J’aime aussi remonter le boulevard Saint-Laurent et entrer dans les friperies, il y en a tellement! Quant au magasinage en ligne, mon site chouchou, c’est SSENSE. Depuis quelques mois, la sélection est de plus en plus fine. Et puis, au niveau du service, c’est vraiment pratique: la livraison se fait très rapidement!

Et pour les designers d’ici, qui fait battre ton cœur?
Quand on a des sous pour acheter une pièce de créateur, je trouve que c’est bien de choisir quelqu’un de local, comme Rad Hourani ou Denis Gagnon, qui ont un savoir-faire prouvé et bien établi. J’ai aussi un faible pour les sacs de Jérôme Bocchio. Pour moi, l’histoire d’une marque est importante, et il est en train de créer la sienne. Il voyage, il s’inspire et il y a une âme dans ce qu’il fait. Ces trois créateurs, qui sont devenus des amis avec le temps, ont été de belles rencontres pour moi.

Ton appartement est sublime. Quels sont tes magasins de meubles et de déco préférés au Québec?
J’achète souvent des objets sur Etsy, il y a tellement de trouvailles à faire! Je suis aussi une grande fan de meubles scandinaves, et la boutique Montréal Moderne est un incontournable en la matière. En ce moment, j’ai aussi un faible pour les tapis et les éléments de décor au style marocain, que je trouve chez Baba Souk et Un peu plus loin.

En parlant de déco, quelle est ta trouvaille préférée?
Selon moi, les plantes sont la plus jolie des décorations. Un cactus ou une plante tropicale apporte tout de suite une touche de couleur et de vie à notre intérieur!

Quel artiste aimerais-tu accrocher à tes murs?
La liste est longue! Je reviens de Tokyo, au Japon, où j’ai pu admirer une rétrospective de l’artiste contemporaine Yayoi Kusama. Je ne dirais pas non à l’une de ses toiles colorées chez moi, tout comme je rêve d’avoir une maison de l’architecte Pierre Thibault. Il sait intégrer des bâtiments à leur environnement comme peu de gens.

Montréal regorge de restaurants. Où vas-tu pour…

… boire un verre? Le Vin Papillon a une sélection de vins incroyable, à un jet de pierre de chez moi. Je suis accro à leur assiette d’esturgeon fumé. Un must si on va là-bas!

… prendre un café? Lili & Oli, sur la rue Notre-Dame Ouest. On peut y emmener notre chien, et il y a parfois un perroquet qui grignote au bar. Pour vrai!

… bruncher? Salmigondis. C’est frais et savoureux!

… un lunch d’affaires? Le Cadet, sur Saint-Laurent. C’est le petit frère du Bouillon Bilk, plus décontracté et tout aussi bon.

… un souper en amoureux? Le Mousso, mon resto préféré.

… un souper entre amis? Au Agrikol, un établissement haïtien qui sert du ti-punch et du griot. C’est la recette parfaite pour que le party lève!