UNE VITRINE SUR LE MONDE
C’est une première pour Renata Morales, excitée à l’idée que ses vêtements attirent des acheteurs internationaux venant d’horizons très différents: «J’ai eu beaucoup de visiteurs des pays arabes, intéressés par mes vêtements longs, et puis des Japonais qui ont flashé sur les affaires plus flyées, les robes en chiffon, les gros pantalons larges, et surtout les ensemble imprimés», explique la créatrice.

Renata vend déjà quelques pièces dans des boutiques parisiennes et compte poursuivre sa percée en Europe, mais pas nécessairement en exposant chaque année au Salon Prêt-à-porter Paris. «Je prends cela comme une expérience et une bonne source d’information. C’est génial de voir le travail des autres créateurs, regroupés sous un même toit, mais les contacts professionnels peuvent se faire aussi autrement», constate-t-elle. «Et puis je ne suis pas manufacturier… Morales est une structure trop petite pour inonder les marchés internationaux. Pour l’instant, je préfère une clientèle restreinte avec laquelle je peux faire un suivi personnalisé. Cela dit, à l’avenir, après tout, pourquoi pas penser plus grand?»

Une fois l’événement terminé, Renata espérait profiter de son séjour parisien pour découvrir le nouveau Musée du Quai-Branly, dessiné par l’architecte Jean Nouvel. «J’adore faire les boutiques mais là, après le salon, j’ai plutôt envie de voir les galeries et musées que de faire du magasinage!», lance-t-elle.ANDY PRÊT POUR L’EUROPE
Andy Thê-Anh expose pour la deuxième fois au Salon Prêt-à-porter Paris. «C’est une belle vitrine pour s’ouvrir à des marchés autres que nord-américains», explique-t-il, ne cachant pas son désir d’être plus présent en Europe. «On a un pied dans la porte, maintenant il nous reste à l’ouvrir en grand!». Depuis peu, Andy collabore avec un agent à Londres, une nécessité «car c’est trop difficile à gérer à distance. Nos collaborateurs sur place, qui connaissent bien le marché, deviennent donc essentiels». Justement, l’Européenne a-t-elle en général des goûts très différents de la Nord-Américaine, et la Québécoise, en particulier? «Un peu. Pour vendre ici, il faut proposer une mode très avant-gardiste, qui sort de l’ordinaire car l’offre est très grande», observe Andy.

Comme Renata, le créateur montréalais vend déjà ses pièces dans quelques boutiques parisiennes. «Ce que les gens apprécient, je crois, c’est le bon rapport qualité-prix de mes vêtements. On n’est ni dans la catégorie des Gucci et autres marques très coûteuses, ni dans celle du prêt-à-porter à large diffusion».

MONTRÉAL, C’EST IN!
Les acheteurs connaissent-ils les créateurs de mode québécois? «Assez peu… Pour l’instant, nous sommes une découverte», répond Andy. «On n’est pas très connus mais Montréal, oui! Des journalistes de plusieurs chaînes télé et magazines sont venus à mon kiosque pour m’interviewer parce que je viens de Montréal. Ils adorent la ville, qui se distingue surtout pour sa cuisine et sa musique», renchérit Renata Morales. Gageons que bientôt, ils raffoleront aussi de la mode montréalaise!