Le designer Nicolas An dreas Taralis, originaire de Toronto, est en train de se tailler une place de choix à Paris grâce à ses collections, à la fois portables et pointues, qui rendent folles d’envie les modeuses adeptes d’un style épuré, de noir ou de blanc pur. Attention: une étoile est née!
Nous avons joint par téléphone Nicolas Andreas Taralis, 36 ans, à Paris. Il parle d’une voix douce et s’exprime dans un français parfait. «Pourtant, lorsque je suis arrivé dans la Ville lumière, à 17 ans, je ne comprenais pas beaucoup cette langue, dit-il en riant. Je me sentais comme un touriste.» Et quels souvenirs précieux conserve-t-il du Canada? «Les vastes espaces et la notion de liberté.»
Grâce au soutien de ses parents (une mère allemande et un père grec), ce designer a réussi un tour de force: s’établir et, surtout, percer à Paris, ZE capitale de la mode. Il a fait ses classes dans les meilleures écoles et auprès de créateurs-cultes. Aujourd’hui, ses collections figurent dans les plus grands magazines de la planète (Vogue, Elle, etc.) et sont vendues en ligne sur les sites branchés (LN-CC, Antonioli…)
Il entreprend ses études au campus parisien de l’école Parsons et les poursuit à New York. Il rencontre ensuite une des grandes pointures de la planète mode: Helmut Lang, qui lui enseigne à l’université des arts appliqués, à Vienne. De 1999 à 2003, il travaille comme assistant designer du célèbre Hedi Slimane, chez Dior Homme. Après avoir créé sa propre griffe en 2004, il est appelé par le géant japonais Uniqlo à concevoir une collection capsule (minicollection hors collection) en juillet 2006. Le mois suivant, il est nommé directeur artistique chez Cerruti 1881. Il met un terme à cette association en octobre 2007 et revient à sa propre marque.
Depuis, ses défilés sont scrutés par les rédactrices mode les plus cotées. À preuve, Nicole Phelps, du site Style.com, a souligné les talents de tailleur de Nicolas Andreas Taralis qui, selon elle, propose des pièces faciles à porter (
street-ready) pour sa collection du printemps 2012. Les tenues estivales du designer se distinguent par leurs drapés et leur style déconstruit, magnifiquement maîtrisé. Elles lui ont été inspirées entre autres par le film de science-fiction
THX 1138, de George Lucas – «un film que j’aime bien», dit Nicolas. De plus, la légèreté des matières de certaines des tenues tranchent avec l’austérité des bottes-sandales à l’esprit futuriste. «J’aime revisiter certains détails de finition et détruire pour mieux reconstruire», fait remarquer cet adepte des contrastes.
À cet effet, toute sa collection de la saison se décline en blanc immaculé et en noir intense. «Si j’ai le choix entre la couleur et le noir, je pencherai toujours pour le noir, confie-t-il. C’est la couleur la plus profonde, l’accumulation de toutes les couleurs. Quant au blanc, il a une beauté dérangeante, entre la pureté et l’aspect clinique.»
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