Le mot s’est d’abord répandu sur Twitter. Résultat, le 12 février 2009, des milliers de personnes étaient au rendez-vous, au même moment, dans 202 villes à travers le monde. Le but? Participer à une collecte de fonds pour soutenir un organisme de charité qui cherchait à améliorer la qualité de l’eau potable en Afrique et en Inde. C’était le premier «Twestival Global» (ou «Festival Twitter»), un événement philanthropique qui se sert de la populaire plateforme de microblogging pour diffuser ses campagnes de financement. Aujourd’hui, ce premier Twestival a fait des petits. À Montréal, la première collecte de fonds de ce genre a eu lieu au Bain Mathieu, le 25 février 2010. Approchée pour devenir la porte-parole et l’organisatrice en chef du Twestival montréalais, la journaliste Gina Desjardins n’a pas hésité: «Défendre une bonne cause en utilisant les réseaux sociaux était tout à fait dans mes cordes.» La chroniqueuse techno s’est ensuite servi de sa connaissance du Web 2.0 pour organiser un événement d’envergure (plus de 350 invités) et attirer de grands noms, comme David Usher pour animer la soirée. Bilan? Près de 8700 $ ont été amassés au profit de Concern Worldwide, un organisme voué à l’amélioration du niveau de vie des plus pauvres dans le monde.

Fini l’époque où l’on faisait du porte-à-porte et distribuait des flyers? Chose certaine, les associations caritatives commencent à comprendre l’utilité des médias sociaux. Selon Guillaume Brunet, directeur principal des médias sociaux du groupe Optimum relations publiques (Cossette), il y a eu un vrai boom dans leur utilisation après le séisme en Haïti: «Des dons par SMS ont été organisés, des gens pris sous les décombres ont été sauvés en twittant leur emplacement avec leurs cellulaires, et plusieurs organismes ont commencé à diffuser leurs informations et leurs actions sur le terrain via Facebook et Twitter. L’enthousiasme et l’engagement tant des particuliers que des organismes s’est fait ressentir partout sur la toile,» raconte-t-il.

L’ère de la cyber-philanthropie des individus

Elle est bien là, la nouveauté qu’apportent les médias sociaux dans le paysage caritatif: autrefois chasse gardée des organismes professionnels, les collectes de fonds deviennent de plus en plus faciles à organiser… pour n’importe qui! Plus besoin d’être la Croix-Rouge ou Médecins sans frontières pour faire avancer une cause qui nous tient à cœur: des individus, souvent des jeunes professionnels qui connaissent bien les médias sociaux, s’en servent déjà pour faire du bénévolat. «Facebook et Twitter sont d’excellents moyens pour promouvoir des causes sociales ou humanitaires et attirer des gens à des événements, à moindres coûts, estime Gina Desjardins. C’est très accessible! Les médias sociaux donnent aussi accès à des stars qui auraient été plus difficiles à joindre de façon traditionnelle.»

Les initiatives créatives ne manquent pas. La journaliste cite l’exemple d’une de ses amies qui a décidé, à la naissance de sa fille, de troquer les cadeaux de naissance traditionnels contre une offensive plus… humanitaire. «C’est une associée dans une bonne compagnie qui en était à son deuxième bébé et qui n’avait besoin de rien, raconte Gina. Elle a donc créé une page UNICEF et a demandé aux gens d’y faire un don au nom de sa fille.» D’autres idées? On peut créer des pages Facebook de soutien pour différentes causes ou faire appel à des organismes, comme CanaDon, pour créer des collectes pour la fondation de notre choix. «L’avantage sur le Web, c’est que lorsqu’on fait un don en ligne, on voit tout de suite le montant total récolté. On a l’impression de voir le résultat en direct!» affirme Gina Desjardins. Une techno tendance qui engendre des effets réels en bout de ligne…

 

 
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