La réaliste Eve Gravel

La réaliste Eve GravelMarjorie Guindon

Elle fait du design abordable son créneau depuis déjà 20 ans. « Je crée des vêtements que je veux porter moi-même et je fais en sorte que mes amies puissent se les permettre », dit-elle. À l’image de son style personnel, ses tenues incarnent une certaine nonchalance cool, tout en étant adaptées à la vraie vie. Ça donne des modèles multifonctions, à la frontière entre le look urbain et décontracté. Ses coupes sont déstructurées et rarement doublées, dans une ultime recherche de souplesse. « J’utilise majoritairement des tissus faits de fibres naturelles (parfois écologiques), comme le lin, le coton et la viscose, car ces matières vieillissent bien. »

Sa force : « Je suis une fille de pantalon ! mentionne Eve. Avec le temps, on a raffiné l’art de l’ajustement et de la tombée de ce vêtement qui exige travail et précision. Ça nous permet d’en proposer plusieurs dans chaque collection. »

On aime : ses tissus imprimés exclusifs créés avec des artistes québécoises. Cet été, ce sont les illustrations surréalistes d’inspiration botanique d’Estée Preda qui embellissent la collection.

Eve :
Blouse et pantalon (Eve Gravel, 154$ et 256$).
Bagues à l’annulaire et l’auriculaire gauches (Agile, prix sur demande).
Boucles d’oreilles, autres bagues, bracelets et chaînes (collection personnelle).
Baskets (L’intervalle, 160 $).

Vanessa :
Boucles d’oreilles et chaînes (Pilgrim, 32 $ et 69 $).
Blouse et pantalon (Eve Gravel, 182 $ et 256 $).
Mules (Maguire, 240 $).

La puriste Elisa C-Rossow

La puriste Elisa C-RossowMarjorie Guindon

Niçoise d’origine et Québécoise d’adoption, Elisa a étudié le design à Paris. « Ironiquement, j’ai lancé ma marque il y a 15 ans parce que je déteste la mode et son cycle de tendances éphémères. Je me concentre donc sur des basiques qui ne sont ni à la mode ni passés de mode », affirme-t-elle, amusée. Ça donne une collection d’essentiels dépouillés de garnitures, offerts uniquement en noir et blanc cassé. Une esthétique pour une clientèle avisée qui apprécie les coupes rigoureuses et les détails inattendus. Un peu comme ces pliages textiles, rappelant l’art de l’origami, qui confèrent de la personnalité à plusieurs articles. Dans un souci constant de faire des choix sensés pour la planète, l’entrepreneure utilise des matières durables, produit en petits lots et recycle même des retailles de tissu pour les transformer en étiquettes pour ses vêtements.

Sa force : des vêtements minimalistes, géométriques, qui traversent le temps. « Je réinvente à ma façon des classiques dont on a toutes besoin : la petite robe noire, la veste structurée, le t-shirt, etc. »

On aime : sa robe L123, un must à emporter dans sa valise pour voyager léger cet été, puisqu’elle se porte autant par-dessus un maillot à la piscine que sous une veste plus habillée en soirée.

Elisa :
Veste, camisole et pantalon (Elisa C-Rossow, 995$, 245$ et 425$).
Sneakers (La Canadienne, 350 $).

Vanessa :
Manchette d’oreille et bagues (Jenny Bird, 110 $, 115 $ et 135 $).
Débardeur et jupe (Elisa C-Rossow, 160 $ et 395 $).
Sandales (Black Suede Studio, 368 $).

La poétique Noémiah par Noémie Vaillancourt

La poétique Noémiah par Noémie VaillancourtMarjorie Guindon

Délicat, poétique, éthéré, aérien : tous ces qualificatifs correspondent à l’ADN de cette griffe, pourtant inclassable. On l’a d’abord connue il y a 15 ans grâce à ses bijoux ludiques. C’est d’ailleurs ce hobby d’étudiante qui a orienté le changement de cap de Noémie, qui se destinait initialement à l’enseignement de la littérature. Bonne nouvelle pour nous, car ses créations sont uniques… et sa façon de concevoir le vêtement l’est tout autant ! « Je pousse la réflexion pour minimiser les surpiqûres, éviter l’entoilage et les fermetures à glissière, afin de réduire son empreinte écologique », explique-t-elle. Passionnée du travail artisanal, Noémie fait les choses à la manière d’une petite maison de couture, la sienne étant nichée quelque part dans la forêt laurentienne.

Sa force : des coupes oversized et l’utilisation de matières fluides, parfois transparentes, comme la soie ou l’organza. « Même si j’ai un faible pour les coupes amples, j’ai toujours le souci d’équilibrer la silhouette. »

On aime : suite logique dans l’évolution de la griffe Noémiah, la designer signe maintenant une collection romantique et moderne pour la mariée, qui s’appuie sur le même état d’esprit que son prêt-à-porter.

Noémie :
Boucles d’oreilles (Nina Janvier X Noémiah, 380 $).
Robe et bracelet en soie (Noémiah, 510 $ et 95 $).
Soutien-gorge léger (bralette) et cuissard (Atelier B, 54 $ et 75 $).
Sandales (Maguire, 255 $).

Vanessa :
Boucles d’oreilles (Nina Janvier X Noémiah, 290 $). noemiah.com.
Blouse et robe (Noémiah, 245 $ et 430 $).
Bagues (Sofia Zakia, 955 $, 830 $ et 1230 $).
Sandales (Maguire, 195 $).

L’immuable Nadya Toto

L’immuable Nadya TotoMarjorie Guindon

Figure emblématique de la mode locale, Nadya Toto roule sa bosse depuis trois décennies avec sa griffe ultraféminine, qui allie confort et raffinement. « La vie n’est pas toujours facile, alors mieux vaut la vivre dans des vêtements extensibles et confortables », dit-elle en riant. On la connaît avant tout pour ses robes taillées dans du jersey ou du jacquard (dont elle crée elle-même les motifs) de grande qualité. Des matières faciles à vivre qui voyagent bien et se lavent à la machine. « Je cherche toujours à trouver le bon équilibre entre la coupe et les qualités de la matière. » La designer est inspirée par les tricots texturés ou à motifs qui, selon elle, agissent comme un trompe-l’oeil flatteur pour magnifier toutes les silhouettes.

Sa force : la longueur midi (entre le genou et le mollet). « À mon avis, cette longueur de jupe rime avec haute couture. Elle est à la fois élégante et edgy. »

On aime : sa robe Diva, une création polyvalente à motif floral, qui passe du jour à la tenue de soirée avec l’ajout d’un long jupon évasé.

Nadya :
chaîne et boucles d’oreilles (Beblue, 200 $ et 155 $).
Bague (Pilgrim, 48 $).
Tunique et pantalon (Nadya Toto, 350 $ et 325 $).
Sandales (L’intervalle, 138 $).

Vanessa :
boucles d’oreilles et bague (Pilgrim, 59 $ et 59 $).
Pull et jupe (Nadya Toto, 240 $ et 198 $).
Mules (Black Suede Studio, 428 $).

Marjorie Guindon

Quel a été ton premier contact avec la mode locale ?

« C’était il y a longtemps déjà. Je me rappelle avoir reçu des pièces signées Betina Lou après un shooting avec la marque. C’est avec ces vêtements que j’ai saisi la notion de démarche artistique, de qualité des matières et de la confection », souligne-t-elle. « Je crois qu’on vote avec nos dollars. Ce qui est cohérent pour moi, c’est de soutenir cette communauté créative québécoise. Quand je porte des vêtements faits ici, je m’y sens plus connectée. Résultat : j’en prends soin et j’ai envie de les porter longtemps. Et ça, ça rejoint ma philosophie de consommation durable. »

Robe et ruban de soie (Noémiah, 445 $ et 65 $).
Boucles d’oreilles (Pilgrim, 59 $).
Bague main droite (Mademoiselle Jules, 100 $).
Bagues main gauche (Sofia Zakia, 955$, 830$ et 1230$).

Ses actus

On l’a connue à Salut Bonjour, où son énergie n’a laissé personne indifférent. Et ses plus récents projets d’animation sont branchés sur ses valeurs et ses champs d’intérêts. Dernièrement, on a pu la voir dans la chouette docuréalité Chante-moi la pomme (sur Véro.tv), une histoire de famille et de rénos, et dans À boire et à manger (telequebec.tv). Elle lancera sous peu son balado L’école de la vie, un projet personnel pour mieux naviguer dans l’expérience humaine (sur toutes les plateformes d’écoute).

Photos Marjorie Guindon
Stylisme Farah Benosman
Mise en beauté Alper Sisters

Note : Tous les vêtements, bijoux et chaussures du reportage proviennent d’entreprises locales. 

Cet article a été publié sur veroniquecloutier.com.

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