Il y a quelques semaines, on apprenait dans les journaux que, dans la région de Montréal, 60 femmes enceintes sur 100 se font avorter. Vous avez bien lu: 6 femmes enceintes sur 10!

Peut-on s’inquiéter de ce chiffre astronomique sans passer pour un catho de droite qui s’ennuie du bon vieux temps où les femmes avortaient avec des aiguilles à tricoter? Je ne suis pas catholique. Je ne suis même pas croyant. Je trouve que la légalisation de l’avortement est un acquis social que nous devons tous défendre et protéger.

Après tout, une fille qui veut se faire avorter VA se faire avorter, que la loi le permette ou pas. Il vaut mieux que l’intervention soit effectuée par des spécialistes compétents que par des charlatans armés d’un aspirateur.

Reste que ce chiffre est énorme. Comme l’a dit en 1974 la ministre de la Santé Simone Veil, en France, lorsqu’elle a présenté à l’Assemblée nationale son projet de loi pour la dépénalisation de l’avortement: «L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue.» Je m’excuse, mais 60 % des grossesses qui se terminent par un avortement, ce n’est pas une exception. Ça commence drôlement à ressembler à une règle. Dans les communautés où le sexe hors mariage est vu d’un très mauvais oeil, les filles doivent préserver leur virginité jusqu’au GRAND JOUR. Résultat: celles qui sont actives sexuellement, même si elles ne sont pas encore mariées, n’utilisent pas de contraceptifs de peur d’alerter leurs parents. Elles font l’amour, tombent enceintes et recourent à une interruption volontaire de grossesse. C’est plus discret que des condoms ou des pilules dans leur sac à main.

La solution? Lancer des campagnes de sensibilisation qui ciblent directement cette clientèle à risque. Mais qui oserait dire tout haut que les femmes issues de communautés
ethniques se font TROP avorter? Personne. Les groupes de pression grimperaient dans les rideaux et crieraient au racisme. Alors personne ne dit quoi que ce soit… Et les choses continuent comme avant.