Je suis de la génération X. Mes parents sont des boomers. Je suis maman d’un Z – aussi appelé génération native – et d’un alpha, né avec une tablette greffée dans les mains. Au bureau, je passe mes journées entourée d’un beau mélange de tout ça. Dans le reste de ma vie aussi.

Ça ne fait pas de moi une experte en la matière ni quelqu’un qui croit que c’était donc mieux dans son temps.

C’était juste une autre époque. Mes parents ne se métamorphosaient pas en G.O. familial la fin de semaine pour me divertir. Lorsque j’étais adolescente, ils ne transformaient pas leur sous-sol pour m’organiser des partys pyjamas. Ils ne se cassaient pas la tête pour gérer ma vie sociale. J’allais jouer dehors et j’allais cogner à la porte de mes amies pour les inviter à se joindre à moi. Quand un film familial sortait en salle, c’est-à-dire environ deux fois par année, on allait au cinéma, et c’était tout un événement! Star Wars, E.T., Superman, Indiana Jones… C’était bien avant qu’existent les jeux d’évasion et les grands centres de jeux intérieurs. Quand j’étais petite, je n’avais pas de tuteur et je n’allais pas chez la psy. Rien n’est parfait.

J’ai fini mes études en 1993. Le chômage était à un taux record de 14 %. J’ai travaillé très fort pour me trouver un boulot qui payait à peine plus que le salaire minimum, après un baccalauréat et un certificat d’études supérieures. J’avais des dettes d’études à rembourser et un appartement à payer. C’était avant les téléphones intelligents. Il fallait se «parler» pour se donner rendez-vous à une heure fixe dans un endroit précis. Je n’ai jamais magasiné mes chums en «swipant» sur mon écran.

Je suis quand même contente d’être née à cette époque-là, d’avoir découvert Xanadu, Simon Templar (le Saint) et l’émission Chips. Mais même en ayant eu Jon Baker et Frank Poncherello dans ma vie, j’avoue que j’envie un peu les jeunes de la génération qui me suit. Le milieu de travail se préoccupe de leur bien-être et de leur perfectionnement. Ils sont sensibles aux idées nouvelles, ils ont des possibilités inouïes et ils trouvent continuellement de nouveaux mentors. Ceux que je côtoie sont allumés, informés, ouverts, engagés. Comme l’a dit Barack Obama lors de son récent passage à Montréal: «Le simple fait qu’on regarde et qu’on écoute cette génération, qu’on parle à ces jeunes comme à des adultes fait qu’on leur enseigne que tout est possible. Ils peuvent trouver de l’inspiration auprès de modèles venant des quatre coins du globe.»

À la question «Qu’est-ce qui vous rend optimiste en ce moment?», Barack Obama a répondu: «Les jeunes. Parce que c’est une génération sophistiquée, innovante, à l’aise avec la diversité, qui embrasse les nouvelles idées et ne se sent pas menacée par la différence.» Je suis totalement d’accord avec lui (comme toujours!). Et c’est exactement pour ces raisons que l’équipe du magazine vous présente dans ce numéro 10 filles qui seront les stars de demain. Elles font partie d’une génération inspirante, qui sait que si elle veut que les choses bougent, elle n’a pas le choix, elle doit foncer. Elle se sent libre de vivre comme elle l’entend.

Bien sûr, cette génération n’est pas parfaite. Mais la nôtre et celles qui l’ont précédée ne l’ont pas été davantage, elles non plus…