Douze mois en montagnes russes, au sein d’un vrai cirque. Souvent, en lisant les journaux ou en faisant défiler mon fil d’actualité, je me suis dit: «Voyons, on est en 2022; vous n’avez pas eu le mémo?» On fait collectivement de grands pas en avant sur toutes sortes d’enjeux, mais les comportements de plusieurs (je m’inclus là-dedans, car on a tous un travail à faire pour se dépêtrer de nos biais) nous font traîner de la patte. Je pense que 2023 sera plus douce si on laisse derrière…

… les commentaires sur le poids, l’apparence ou le style des gens — peu importe qui ils sont. «All bodies are good bodies», on le répète depuis si longtemps.

… les généralisations concernant des générations entières. Millénariaux comme ci, Gen Z comme ça. On a même lu un chroniqueur anglais boomer dire que «tous les gens de sa génération pensent comme lui au sujet de Meghan Markle». Heu, pardon?

… les faux alliés de tout acabit, qui utilisent des mots-clics et des concepts de justice sociale pour ne faire avancer que leur propre agenda ou pour remplir leur portefeuille. On vous voit.

… la glorification de la masculinité toxique, dans les chansons, les balados, les émissions de télévision, les médias sociaux. Soyons tous des Greta Thunberg devant les Andrew Tate de ce monde!

… l’infantilisation des femmes en situation de pouvoir (comme demander à deux premières ministres si elles se rencontrent seulement parce qu’elles ont le même âge) et le sexisme ordinaire en milieu de travail. «Peux-tu m’aider avec ça, ma belle», c’est out!

… la banalisation des propos antisémites, racistes, homophobes ou transphobes tenus par des personnalités, juste parce qu’on aime leur art, leur musique, leur style. (Oui, c’est toi qu’on regarde, Kanye.)

… le non-respect du consentement, partout, tout le temps. Les excuses qu’on invente pour minimiser les gestes des abuseurs. Les comptes en banque qu’on remplit d’argent pour faire taire les victimes.

Je pourrais continuer longtemps! Comme le dit si bien Michelle Obama, «When they go low, we go high.» Continuons à cultiver l’empathie, l’écoute, la curiosité. Essayons d’accueillir la différence, la vulnérabilité, l’authenticité. Si tout le monde se donnait la mission de lutter un peu plus pour l’égalité, notre bilan des prochaines années serait sûrement plus reluisant, plus lumineux, plus… humain. On s’y met?

Bonne lecture et bonne année!