De nombreuses célébrités féminines reprennent le contrôle de leur narratif, et expriment haut et fort la manière dont l’industrie les a brisées, humiliées — et à quel point elles en ont eu assez. Basta. Elles remettent les pendules à l’heure, pour elles et pour toutes celles qui les suivront.

De Megan Fox à Pamela Anderson, en passant par Millie Bobby Brown, sans oublier Britney Spears, elles sont nombreuses à témoigner de l’impact qu’a eu l’hypersexualisation sur leur carrière. Emily Ratajkowski en a d’ailleurs fait un essai, intitulé My Body, dans lequel elle dénonce toute une industrie basée sur l’exploitation du corps des femmes, en avouant y avoir participé allègrement. Elle dit: «Je suis prête à révéler toutes mes erreurs et mes contradictions pour toutes les femmes qui ne peuvent pas en faire autant, pour toutes les femmes qu’on a traitées de muses, sans même connaître leur nom, dont le silence a toujours été interprété comme un consentement. Pour en arriver là, c’est sur leurs épaules que je suis montée.» On découvre dans son essai une femme lucide qui mène une opération de réappropriation de son corps, même si elle a toujours considéré qu’exposer ce corps était une prise de pouvoir.

D’ailleurs, ce pouvoir, Madonna continue de le revendiquer. À ses détracteurs qui ont critiqué son apparence lors de sa présentation au dernier gala des Grammys, la madone de 64 ans a publié le message suivant sur son compte Instagram: «Je ne me suis excusée d’aucun de mes choix artistiques, ni de ce dont j’ai l’air ni de la façon dont je m’habille, et je ne vais pas commencer maintenant. J’ai été dénigrée par les médias depuis le début de ma carrière, mais je comprends que tout ça est un test, et je suis heureuse d’ouvrir la voie, afin que ce soit plus facile dans les années à venir pour les femmes qui viendront après moi.» Go, Madonna, go!

«Je ne me suis excusée d’aucun de mes choix artistiques, ni de ce dont j’ai l’air ni de la façon dont je m’habille, et je ne vais pas commencer maintenant.»

Dans le documentaire Pamela, a love story, sur Netflix, l’actrice de 55 ans Pamela Anderson, qui a encaissé les commentaires misogynes des animateurs de talk-show de fin de soirée et reçu des tonnes de critiques sur son apparence physique pendant des années, assume complètement ses décisions. «Je ne suis pas une victime, je ne suis pas en détresse. J’ai fait mes choix et ça a créé qui je suis: une femme et une mère forte.» À travers ce projet, l’actrice canadienne remet en perspective sa carrière, son image, ses idées. Et elle change notre point de vue, du même coup.

Ces femmes qui ont été malmenées par les médias sont courageuses. Qu’elles publient un livre, qu’elles participent à un documentaire, qu’elles publient sur Instagram ou qu’elles se confient dans les pages d’un magazine, donnons-leur l’attention — et le crédit — qu’elles méritent enfin. Amplifier leur voix, leur message, c’est une des façons de leur rendre justice… et d’aller de l’avant en faisant mieux. 

ELLE QUÉBEC - AVRIL 2023

ELLE QUÉBEC - AVRIL 2023 D. Picard

Photographie D. Picard. Direction de création et stylisme Olivia Leblanc. Maquillage Ronnie Tremblay (Folio, avec des produits Lancôme). Coiffure Steven Turpin (avec des produits Moroccanoil). Production Pénélope Lemay. Assistant à la photographie Pascal Fréchette. Assistantes au stylisme Indianna Bourassa et Juliette Bourbonnière. Assistante à la production Sandrine Cormier.

Pour Sophie Banford.
Photo Andréanne Gauthier
Stylisme Laura Malisan
Mise en beauté Virginie Vandelac

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