Je ne sais pas si c’est l’hiver qui s’étire et nous épuise, l’impression de tourner en rond avec les trois mêmes personnes (confinement oblige), la fatigue et la lassitude face à la pandémie qui s’éternise, ou encore les trop nombreuses heures passées sur Instagram, mais j’observe une dégradation de la gentillesse chez les gens.

Les klaxons derrière nous qui nous tapent sur la tête quand on a le malheur de laisser passer un piéton, les méchancetés sur les réseaux sociaux à l’égard de certaines personnalités (allô, Safia!), les critiques qui déboulent, peu importe les décisions du gouvernement (alors qu’on sait pertinemment que ça ne doit pas être simple du tout de diriger le pays en temps de pandémie!), la délation pratiquée un peu partout, le mécontentement généralisé des amis, des ex, des collègues, des voisins… On dirait que tout le monde a la mèche courte.

On peut dire que le niveau de stress collectif est élevé. Et ça se comprend. Mais ça ne fait pas ressortir le meilleur de nous. Selon plusieurs études scientifiques, on devrait pourtant prendre exactement le chemin inverse. Il vaudrait mieux être gentil pour apaiser notre anxiété: les recherches en neurosciences prouvent que la gentillesse nous procure un sentiment de bien-être, car elle a un impact sur la quantité de sérotonine libérée dans le cerveau, ce qui aide à réguler l’anxiété. Elle libère aussi de la dopamine – une forme de «drogue naturelle» qui nous offre une gratification lorsqu’on a un comportement altruiste. C’est sans oublier la petite dose d’ocytocine, qui rapproche les gens. Bref, la gentillesse entraîne la gentillesse! Un chausson avec ça?

Et ça va plus loin (au cas où vous ne seriez pas encore convaincue!). Les chercheurs ont découvert que manifester de l’empathie à un jeune âge est un marqueur de succès futur. Les enfants apprennent en grande partie par mimétisme, et lorsqu’ils voient leurs parents agir en faisant preuve de gentillesse, ils apprennent à développer cette qualité. Il est donc inutile et contreproductif de leur demander d’arrêter de crier… en criant!

Dans son livre Une terre promise, Barack Obama raconte que sa mère lui a un jour expliqué qu’il y a, dans le monde, deux types de gens. Ceux qui ne pensent qu’à eux-mêmes et qui ne se soucient pas de ce qui arrive à autrui tant qu’ils obtiennent ce qu’ils veulent; et qui rabaissent les autres pour se sentir importants. Et il y a ceux qui sont capables d’imaginer ce que les autres doivent ressentir et qui savent éviter de les blesser.

Elle l’a ensuite regardé dans les yeux et lui a dit: «Alors, Barack, quel genre de personne veux-tu être?»

J’ai ma réponse. Quelle est la vôtre?

Le numéro d’avril d’ELLE Québec avec Cœur de pirate en couverture sera disponible ce jeudi 11 mars, en kiosque et en version numérique. Offert aussi en abonnement.

ELLE QUÉBEC AVRIL 2021

ELLE QUÉBEC AVRIL 2021Carlos + Alyse

Photographie Carlos + Alyse. Stylisme Patrick Vimbor. Direction de création Annie Horth. Maquillage Nicolas Blanchet. Coiffure Geneviève Lenneville. Production Estelle Gervais. Coordination Laura Malisan. Assistante au stylisme Sophie Forget. Béatrice porte une robe Zimmermann (chez Holt Renfrew), des boucles d’oreilles et un collier ORA-C.