Il y a quelques semaines, les journaux nous apprenaient qu’une école secondaire située en Thaïlande a inauguré une salle de bain pour travestis afin de venir en aide aux 200 adolescents de l’établissement qui vont à leurs cours habillés en femmes. Les pauvres ne savaient plus où aller se soulager. Quand ils se rendaient dans les toilettes des filles, celles-ci n’étaient pas contentes. Et quand ils choisissaient les toilettes des gars, ceux-là n’étaient pas contents. On a donc construit des lieux d’aisance juste pour eux, afin qu’ils puissent uriner en paix sans déranger personne.

Tout cela est bien beau, et on salue l’ouverture d’esprit de la direction de l’école, mais que fait-on pour la piscine? Les travelos doivent-ils se changer dans le vestiaire des gars ou dans celui des filles? Et qu’en est-il des femmes qui s’habillent en hommes?

Peuvent-elles utiliser les toilettes des hommes qui s’habillent en femmes, ou devraient-elles avoir des salles de bain juste pour elles? Vous voyez, ce n’est pas simple…

Il y a quelques années, je me suis abonné à un club sportif. (Ça m’arrive de temps en temps. Quand je ne me sens pas en forme, je regarde ma carte de membre, et ça va mieux…)

J’aimais beaucoup l’endroit, à l’exception d’une chose: des gais utilisaient ce club comme cruising bar. Je n’ai rien contre les homosexuels. Mais comme je ne joue pas dans leur équipe, j’étais tanné de me faire regarder le derrière quand je me promenais dans le vestiaire et de me faire «cruiser» quand j’allais dans le bain tourbillon.

J’ai donc eu une idée: pourquoi ne pas ouvrir des gyms pour gais et d’autres pour hétéros? Vous me direz que c’est discriminatoire et que ça va à l’encontre de notre belle Charte. Pourtant, certaines chaînes ont ouvert des gyms unisexes afin de desservir les femmes qui en avaient ras le bol de se faire zieuter le popotin quand elles allaient faire du spinning. Pourquoi ne pas élargir ce concept à l’orientation sexuelle?

Il y aurait des gyms pour gais, des gyms pour lesbiennes, des gyms pour gars hétéros, et des gyms pour femmes hétéros qui ne veulent se faire regarder le derrière ni par des gars ni par des lesbiennes. Cela dit, il y a un problème… On fait quoi avec les transsexuels qui ne sont pas encore passés sous le bistouri? Ils ont à la fois des seins et un pénis. Techniquement, ils ne pourraient aller ni dans un gym pour gars ni dans un gym pour filles. Il faudrait qu’ils en aient un juste pour eux.

Sur AlterHeros.com, un site pour les personnes qui ont une «sexualité alternative», on peut lire le témoignage d’un homme qui 1) a pris des hormones pour se faire pousser des seins; 2) refuse de se faire enlever la zigounette; 3) a des relations sexuelles avec des femmes; 4) se considère comme une femme dans sa tête.

Bref, cette personne (attachez votre tuque avec de la broche) est une transsexuelle hermaphrodite lesbienne! Elle ne pourrait pas aller dans un gym pour lesbiennes, car elle a un sexe masculin. Elle ne pourrait pas aller dans un gym masculin, car elle se perçoit comme une femme. Et elle ne se sentirait pas à l’aise dans un gym pour transsexuels, car les transsexuels sont des gars qui se transforment en femmes pour coucher avec des gars, alors que cette personne s’est transformée en femme pour coucher avec des femmes! Et là, on n’a même pas abordé la question des bisexuels…

Vous n’avez pas mal à la tête, vous, des fois?

Article publié originalement dans le magazine ELLE QUÉBEC

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