Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette île est atypique. Avec une superficie d’environ 90 km2, elle n’accueille pas moins de 120 nationalités différentes et partage son territoire entre deux pays. Pas étonnant qu’on l’ait baptisée la Friendly Island! D’un côté, il y a Saint-Martin, une communauté d’outre-mer appartenant à la France. De l’autre, St-Maarten la Néerlandaise, un état autonome du Royaume des Pays-Bas. Les deux cohabitent sur le même îlot, bordé par les eaux de la mer des Caraïbes et de l’océan Atlantique, mais chaque territoire possède son propre gouvernement, ses lois, son système de santé et même son système électrique. Heureusement, on n’a pas besoin de passeport pour traverser la frontière… Bienvenue à Saint-Martin!

Marigot, capitale animée

Capitale de l’île, Marigot accueille un grand marché en plein air, théâtre de l’effervescence et de l’hospitalité de ses habitants. C’est là qu’on s’approvisionne en produits de saison, en poissons fraîchement pêchés et en pièces de viande à déguster en grillades. On peut aussi y dégoter une foule d’objets artisanaux: tableaux, sculptures, vêtements et bijoux ornés de la fine pierre bleu pâle d’origine dominicaine qui fait la fierté des Caraïbes, le Larimar. Quant aux fruits et légumes qu’on trouve sur le marché, ils proviennent des îles voisines, car rien ne pousse à Saint-Martin, le sol pauvre et sec étant peu propice à l’agriculture. Les restaurateurs et les épiceries du coin peuvent également compter sur l’importation de produits français, régulièrement livrés par avions cargos.

Lolos à Grande Case

Pour goûter aux saveurs de la cuisine locale, c’est à Grand Case qu’il faut aller. Là-bas, les lolos, sortes de bouis-bouis traditionnels, sont cordés le long de la rue principale et se comptent par dizaines. C’est un lieu de rassemblement incontournable et sans prétention. On y mange sur des tables à pique-nique, dans des assiettes en carton, parmi les effluves qui émanent des barbecues fumants. Dans ces kiosques à ciel ouvert, on grille des côtes levées, la spécialité de Saint-Martin,et du poulet qu’on déguste avec les doigts. Délicieux!

Vamos à la playa… Côté français

Si Saint-Martin est une destination aussi populaire, c’est surtout pour ses plages. Le survol de l’île offre un premier constat: la côte française est nettement plus sauvage. Le premier arrêt incontournable est la belle étendue de sable fin de la Baie Orientale, située sur la côte nord-est, face à l’océan Atlantique. Là, on est loin de la quiétude de la mer des Caraïbes; les vagues, emportées par la houle, viennent se briser sur les rochers, ce qui n’empêche pas cet endroit public de figurer parmi les plus fréquentés de l’île. Scindée en deux, la plage est en grande partie nudiste. Vous voilà prévenues!

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À Grand Case, la longue plage de sable blanc, protégée du vent, longe la rue principale bordée de maisonnettes colorées et pittoresques. Le quai, planté sur la mer tranquille des Caraïbes, accueille les pêcheurs qui étalent leurs prises du jour. Les Saint- Martinois aiment raconter que tous les habitants ont appris à nager à leurs dépens en plongeant de ce quai… souvent poussés par un membre de leur famille. Une simple légende? Pourtant, on a envie d’y croire. Un des plus beaux endroits pour le farniente au soleil est sans contredit l’Anse Marcel. Cette baie recluse, située au pied d’une petite montagne, vaut le détour. Calme, peu fréquentée et, surtout, à l’abri du vent, elle est l’écrin idéal de moments de répit.

Saint-Martin et ses secrets, vus de la mer


Pour explorer le littoral, rien de tel que de s’aventurer en mer. Rhino Safari propose une excursion en motomarine biplace qui nous mène à la découverte des secrets de l’île. Ce périple de deux heures débute à la marina de Simpson Bay, située en terre néerlandaise. En traversant le port, on navigue entre les yachts amarrés au quai et les kayaks, vulnérables embarcations perdues dans cette mer de bateaux colossaux… Mais ici, tout le monde cohabite aisément! Puis, on se faufile le long d’un canal étroit qui ne laisse pas présager la suite: la vue qui se dévoile dès qu’on débouche dans la mer, à mi-chemin entre la baie Nettlé et la baie de Marigot, est spectaculaire! Là, luxueux catamarans et voiliers plus modestes baignent dans des eaux émeraude… On croit naviguer en plein film, du genre James Bond. Une belle mise en bouche pour partir à l’assaut des merveilles que recèle l’île.

Dans la Baie de Potence, un peu au nord de Marigot, on contourne l’épave rouillée d’un paquebot échoué, vestige du passage de l’ouragan Luis, qui a balayé l’île en 1995. Sur le trajet, on croise la plus petite des 37 plages de Saint-Martin, bien cachée dans une crique, à l’abri des regards, et très justement nommée la Plage des amoureux. On dit qu’elle doit son surnom à sa taille, si minuscule qu’elle ne peut accueillir que deux personnes à la fois, le temps d’échanger un baiser. L’Anse Heureuse porte bien son nom! Arrivées sur cette étendue de sable blanc, doux et fin, on se dit qu’en cet instant, on ne désirerait être ailleurs pour rien au monde. Mais pas le temps de paresser: d’autres petites merveilles nous attendent, notamment du côté de Crowl Rock, proche de la baie de Grand Case. Là, c’est le moment d’enfiler palmes, masque et tuba pour une plongée dans les eaux chaudes et cristallines où les poissons-clowns évoluent par centaines. Certains chanceux apercevront des raies et des tortues (mais pour nager au milieu de ces dernières, c’est à l’Îlet Tintamarre, un magnifique site sauvage et protégé, qu’il faut aller). La boucle est bouclée et le retour au port en motomarine se fait à grande vitesse en glissant sur l’écume.

Découvrir Philipsburg, la capitale néerlandaise

Autre «pays», autre ambiance. Indiscutablement plus développée, la côte néerlandaise compte 13 casinos, des commerces haut de gamme et des complexes hôteliers qui s’alignent au bord de l’eau. Philipsburg, la capitale, accueille dans son port des bateaux de croisière qui accostent le temps d’une escale de quelques heures. Pourquoi? En partie pour que les croisiéristes puissent arpenter les rues commerciales, dont les boutiques proposent des produits hors taxes. Sur Old Street, au 116, on s’arrête sans hésiter chez Banane Vanille, un petit commerce local qui propose les produits Ma Doudou, soit une grande sélection de rhums aromatisés, de sauces et d’épices, tous embouteillés dans de jolies fioles décorées à la main par des artisans locaux. Un conseil: ne repartez pas sans vous procurer une bouteille de Guavaberry, produite à partir de ce fruit des Caraïbes du même nom, mélangé avec du rhum vieilli et du sucre de canne. C’est non seulement la liqueur traditionnelle de Saint-Martin, mais c’est absolument délicieux.


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C’est à l’Ouest de la capitale hollandaise que se trouve la plage dont tout le monde a entendu parler: Maho Beach. Ça ne vous dit rien? Elle constitue pourtant un attrait touristique mondialement reconnu. Et pour cause, allongées sur une serviette, on voit les avions qui atterrissent à l’aéroport international Princess Juliana passer à quelques mètres seulement au-dessus de nos têtes! Impressionnant, certainement! Bruyant? Euh… oui. Pas idéal pour faire une sieste au soleil, mais incontournable pour rapporter une photo de vacances qui sort un peu de l’ordinaire.

Dormir

À l’hôtel RIU Palace Saint-Martin, un complexe rénové à la suite de son acquisition récente par l’enseigne espagnole RIU et situé 
à l’Anse Marcel. On a été charmées par les buffets et les plats au menu, frais et savoureux, une rareté pour un hébergement en formule tout inclus.

Se déplacer

Sur une seule et unique route principale qui fait le tour de l’île. Il faut compter environ une heure pour effectuer la boucle… sans trafic. Dans le cas contraire, pas d’autre issue que d’attendre, sans compter que certaines portions du trajet sont en montagnes russes, et quelque peu éprouvantes. Bref, il faut parfois s’armer de patience.


Y aller

De préférence entre décembre et mai, pendant la saison «sèche». Le climat demeure clément le reste de l’année, avec quelques périodes de pluie soutenue difficilement prévisibles.


Voler

Sur les ailes de Sunwing, qui offre l’aller-retour au départ de Montréal avec service au champagne deux fois par semaine (jeudi et dimanche), à partir de novembre. Il faut compter environ quatre heures de vol.


Magasiner

Avec le dollar américain, qui est accepté sur l’ensemble de l’île. Du côté français, c’est tout de même l’euro qui prévaut, au même titre que la langue française. Dans la partie néerlandaise, on parle surtout anglais, et le florin des Antilles néerlandaises (NAF) – ou guilder – est la monnaie officielle. Sachez que la langue anglaise est parlée partout.

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