Bienvenue sur les Champs-Élysées de Lisbonne ! L’un de ses premiers hôtels 5 étoiles, Tivoli Avenida Liberdade, y a pignon sur rue. C’est un très bel établissement de 285 chambres où on se pose pour son emplacement hyper central, sa piscine extérieure au cœur d’un écrin de verdure et son réputé spa Anantara, mais aussi pour la convivialité qu’offre son resto-bar sur le toit. L’accès au Sky Bar se fait par une rampe impressionnante de laquelle le regard embrasse un panorama éblouissant. Le restaurant Seen est le rendez-vous des amateurs de sushi. J’avoue que j’ai rarement mangé un carpaccio de pieuvre aussi goûteux, le regard perdu jusqu’au Tage en prime !

L’an dernier, le célèbre artiste conceptuel et dissident chinois s’est réfugié dans l’Alentejo (une région rurale idyllique située au sud de Lisbonne). Il s’y est installé pour créer en toute quiétude. Dans la capitale et l’immense Cordoaria Nacional, il présente Rapture, une rétrospective de son travail (85 installations monumentales, documentaires, sculptures et photographies), ainsi que certaines œuvres réalisées au Portugal. À voir pour mieux saisir l’ampleur de la crise des réfugiés à travers le monde et de l’engagement politique de l’artiste. Jusqu’au 28 novembre prochain.

Derrière l’hôtel Tivoli se déploie ce secteur artsy dont un pôle majeur est Embaixada, un ancien palais néo-mauresque du XIXe siècle reconverti en une galerie marchande hors du commun. Sa particularité ? Chacune des pièces abrite les produits d’une marque locale comme Ecolã, réputée pour sa laine qui provient tout droit des moutons de la Serra da Estrela. Bref, c’est une vitrine de la crème de la création. « Vêtements, bijoux, objets d’art et même gin lisboète, il y a de tout et ça change tout temps puisque c’est en fait une collection de boutiques éphémères », explique Fabio Passos, directeur de service au Tivoli et ex-concierge. Ensuite, on descend doucement la rue Dom Pedro V vers le Chiado et le Tage, en s’arrêtant au belvédère São Pedro de Alcântara pour admirer la vue sur les toits de la ville et le château Saint-Georges. Chemin faisant, on entre chez Benâmor, l’adorable boutique de produits de beauté naturels d’un apothicaire dont les délicieux emballages Art déco séduisent tout autant que leurs contenus et ce, depuis 1925 et la reine Amélie elle-même !

Un peu plus loin, la chocolaterie artisanale Arcádia est un autre must, selon notre source. Elle est réputée pour ses langues de chat (linguas de gatos). De retour au bercail, au s’attable à la Cervajaria Liberdade pour savourer le meilleur bœuf tartare qui soit.

Un petit creux se fait sentir ? Cap sur Manteigaria, l’adresse préférée de Fabio pour les pasteís de nata. « J’imagine que chacun a sa pâtisserie de quartier préférée où se procurer son pastel, à grignoter avec le café de la pause du matin ou de l’après-midi… », dit Fabio. Ah, voilà donc pourquoi il y en a à tous les coins de rue… Pastéis de Bélem est une adresse super connue, historique, qui prépare ses tartelettes aux œufs selon la recette traditionnelle de ses moines de voisins. En passant, fans de Fernando Pessoa, un géant de la littérature portugaise, peut-être aurez-vous envie d’aller vous recueillir sur sa tombe, située dans l’enceinte du monastère.

Que voici une belle adresse d’initié : Red Frog, un speakeasy super intime qui loge à même un autre bar, le Monkey Mash. « C’est fou, on n’y fait jamais le même cocktail deux fois ! » s’exclame Fabio. Il propose aussi un lieu que j’adore dans Cais do Sodré, Pensão Amor, mais après vérification, il s’avère qu’il est temporairement fermé. Doigts très, très croisés pour que cet ancien bordel reconverti en bar rouvre. Pour l’heure, l’endroit le plus couru de tout Lisbonne au coucher du soleil, après le Sky Bar de l’hôtel Tivoli évidemment (!), est Park (Calçada do Combro, 58 : cherchez le parking !). « On sirote son verre au sommet d’un vrai garage multi-étagé, où on peut presque toucher le mur de l’église voisine. »

Muito obrigada à Fabio Passos de l’hôtel Tivoli qui m’a rafraîchi la mémoire et fait d’excellentes suggestions, toutes testées! On en veut plus? On consulte le guide Lonely Planet Quelques jours à Lisbonne.