Pratiquer le yoga…

1. Dans le désert

Accroupie sur mon tapis, j’ai du mal à suivre les instructions de Dona, notre instructrice pour cette séance de yoga en plein air. Il faut dire que, devant moi, l’impressionnant canyon Bulldog s’est graduellement teinté d’orangé, au point de s’illuminer littéralement sous les rayons du soleil couchant. J’enchaîne avec la posture du triangle qui me permet d’admirer la rivière Salt qui s’écoule à mes côtés, son doux bruissement contribuant à mon état de plénitude. J’aperçois un oiseau rouge qui passe au-dessus de ma tête. Il s’agit d’un moucherolle vermillon, l’une des nombreuses espèces qui nichent dans la forêt nationale de Tonto, où on peut également apercevoir des chevaux sauvages galoper entre les cactus. Décidément, le ranch de Saguaro Lake, qui compte 20 chalets rustiques, est l’endroit idéal pour décrocher. Ici, pas de télé, ni de wifi (à part dans le pavillon principal), que la nature et des activités pour en profiter : kayak, équitation, escalade et yoga !

2. Entourée de papillons

Changement de décor : après le désert, voilà que je me prends pour une yogi dans la forêt tropicale ! Je suis toujours en Arizona, mais dans l’immense serre de Butterfly Wonderland, entourée de plus de 3000 papillons de 70 espèces provenant d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie. Tandis que j’enchaîne les asanas, je les vois voltiger autour de moi : leurs jolies ailes colorées se déploient entre les fleurs exotiques et les palmiers. Namasté !

3. ou de chèvres !

La dernière tendance des fanas d’asana est née en Arizona : le goat yoga ! Imaginez de mignons chevreaux qui grimpent sur votre dos tandis que vous pratiquez la posture du chien tête en bas. Voilà l’idée saugrenue qu’a eue Sarah Williams, en 2015. Elle a aussitôt demandé à son amie, April Gould, qui élevait des chèvres, si elle accepterait que sa ménagerie participe à ses cours. Un éclair de génie qui n’a pas tardé à gagner en popularité : qui pourrait résister à ses adorables bêêê-tes ?

 

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Fermes des champs

« Qui veut couper les radis pour la soupe ? Il faudrait aussi aller cueillir des laitues… et des fleurs pour décorer la table ! » lance Carrie, qui vient tout juste de nous accueillir dans la cuisine en plein air de Schnepf Farms. Tandis que les autres commencent la popote, je me porte volontaire pour aller récolter les ingrédients manquants dans les champs. Une fois les légumes lavés – laitue frisée, rouge ou verte, roquette, chou frisé, daïkon et betterave –, la blonde fermière nous invite à créer notre propre salade. Nous dégustons ensuite ce festin autour d’une grande table dressée au cœur de l’immense potager.  « Il y a 80 ans, lorsque mon grand-père a acheté cette terre, il n’y avait ici que le désert », raconte Mark Schnepf, le mari de Carrie. Difficile à croire lorsqu’on regarde les champs verdoyants qui s’étendent devant nous, ou encore le bucolique verger de pêches de la propriété.

Schnepf Farms compte parmi les adresses du circuit agrotouristique Fresh Foodie Trail, qui sillonne Mesa et les environs – une région désertique, qui n’en demeure pas moins agricole. Nous nous rendons ensuite au Queen Creek Olive Mill, où nous avons droit à une visite de l’olivaie familiale. Devant des plateaux d’antipasti, Angelo Rea nous raconte comment ses parents, Perry et Branda, on décidé, il y a 20 ans, de cultiver des olives en Arizona, comme s’ils étaient en Sicile. Aujourd’hui, l’entreprise compte 7000 oliviers qui permettent de produire plusieurs variétés d’huile d’olive extra-vierge, ainsi que de nombreux produits pour la peau. Et c’est sans compter l’immense boutique, doublée d’un café, qui recèle plus d’une gourmandise.

Fermes des villes

Sous la serre de la ferme urbaine True Garden, nous avons droit à une vraie dégustation de verdures. « Voici de la menthe au chocolat. Tu veux goûter au céleri ? » me demande Troy Albright. Ce pharmacien a trouvé sa double vocation d’agriculteur en s’intéressant à l’impact que pouvait avoir l’alimentation sur la santé. Il m’explique comment les colonnes aéroponiques qui nous entourent permettent de cultiver plusieurs variétés de légumes, 365 jours par année, en utilisant 90 % moins d’eau qu’un potager. Un réel avantage dans le désert où les étés sont trop chauds pour l’agriculture.

Non loin de là, se trouve Agritopia, le tout premier « agrihood », un quartier entier construit autour d’une ferme biologique. C’est Joe Johnston qui a eu l’idée de ce concept, au début des années 2000, lorsque l’étalement urbain a commencé à atteindre la localité de Gilbert, où se trouvaient les terres agricoles héritées de ses parents. En parcourant la ferme de 65 hectares, j’aperçois des citronniers, de gigantesques choux-fleurs, des poules qui caquettent… et des adolescents qui roulent en skate-board ! William, le fils de Joe, nous apprend que les récoltes permettent entre autres d’approvisionner un marché fermier et les restaurants du coin, dont le bar à vin de Garage East, un microvignoble local, où nous faisons la dégustation de crus arizoniens. Agritopia abrite également Barnone, une communauté d’artisans. De quoi donner envie de déménager dans le quartier !

 

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Méditation dans le désert

Je parcours un sentier du parc régional de Usery Mountain, une zone protégée de 1500 hectares, en compagnie de Mandy Snell, coach certifiée de CoreClarity. Pour cette randonnée sur le thème de la pleine conscience, celle-ci me suggère de prêter attention à mes pieds qui foulent le sol, au soleil qui chauffe ma peau, ainsi qu’au son des oiseaux et du vent qui balaye la vallée. Autour de moi, les cactus s’hérissent à perte de vue. À voir la hauteur de certains d’entre eux, j’en déduis qu’ils ont plus d’une centaine d’années. Je peux en témoigner : la beauté du désert est propice au recueillement.

Relaxation ultime

Je termine mon séjour en beauté, avec un massage au spa Agave, du Westin Kierland Resort & Spa. Il s’agit d’un soin particulièrement relaxant puisqu’il est à base d’huile de CBD, une des composantes du cannabis reconnue pour ses propriétés anti-inflammatoires et anxiolytiques. De fait, je suis complètement détendue lorsque je me présente au bar The Scotch Library, où j’ai droit à une dégustation de ce fin spiritueux. Trois scotchs plus tard, je suis tellement zen que j’en oublie que je dois repartir le lendemain… Bye-bye Arizona ! Merci, pour le ressourcement !

 

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