Capitale d’Égypte et plus grande ville du monde arabe, Le Caire est impressionnant avec sa circulation anarchique, la joyeuse cohue de ses 16 millions d’habitants, le Nil qui la serpente et ses immeubles de style Art nouveau. Que ce soit à midi ou à minuit, la ville est toujours en effervescence et vous trouverez toujours quelqu’un pour vous aider à trouver votre chemin. Les Égyptiens sont extrêmement accueillants et chaleureux et la plupart se débrouillent très bien en anglais.

Arrêt archéologique

Le premier arrêt à faire pour s’imprégner du pays est, bien sûr, le Musée du Caire où la multitude de vestiges pharaoniques enchante et donne le vertige. En effet, l’histoire millénaire du pays s’y entasse chaotiquement, sauf peut-être dans la salle des momies (gardée sous haute surveillance) où il faut absolument passer saluer Ramsès II et sa dynastie. Il est recommandé de visiter le musée en matinée pour éviter la cohue des touristes et des étudiants en dessin, venue croquer les reliques. Juste en face du musée se trouve la place Tahrir, scène de la révolution égyptienne de janvier 2011 qui, malgré le peu de choses à y voir, mérite que l’on s’y arrête.

L’île du Nil

Il faut ensuite se diriger vers le quartier Zamalek, une île sur le Nil. Quartier bourgeois par excellence, on y retrouve concentrées presque toutes les ambassades du monde. Elles sont le plus souvent installées dans d’anciens hôtels particuliers datant de l’ère coloniale anglaise et française, époque révolue où l’Égypte avait encore une bourgeoisie liée à la royauté et où les habitations rivalisaient de majesté. Se promener dans les rues du quartier, c’est goûter à l’histoire d’un pays qui a su, malgré un revirement socialiste dans les années 60, conserver et protéger son patrimoine. Quel que soit le chemin choisi pour découvrir le quartier, vous aurez la surprise, à chaque détour, de tomber sur des antiquaires, des boutiques et des galeries d’art. Les Égyptiens sont friands d’histoire, d’art et de culture, il y en a donc pour tous les goûts et styles.

À la pointe nord de l’île se trouve un lieu magique où l’on peut prendre un verre ou un repas avec vue panoramique sur le Nil. Le Séquoia est un restaurant construit moitié sur terre et moitié sur l’eau. Le plafond et les murs sont faits de toile blanche où vient frapper la bise du Nil donnant l’impression d’être sur un bateau et les fauteuils larges et profonds invitent à se prélasser en regardant le cours de l’eau. Confortable, chic, sans prétention, il attire la jeune faune urbaine qui vient y déguster des mezze, sortes de tapas égyptiennes, tout en buvant un verre et en fumant le narguilé parfumé à la pomme, au caramel ou à la fraise.

 

Le Caire Islamique

L’autre lieu incontournable au Caire est le souk Khan Khalili dans le quartier Islamic Cairo. Datant du XIVe siècle, Khan Khalili est une succession d’échoppes d’épices, de tissus, de parfum et de souvenirs souvent « made in China ». Après s’être promené dans les dédales de rues étroites du quartier, il faut absolument aller goûter à la boisson locale : le café turc ou « ahwa tourki ». Fait à base de café moulu parfumé à la cardamome, c’est un café fort et épais qu’il vaut mieux commander sucré. Et quel meilleur endroit que le Café Fishawi, le plus vieux café de la ville que l’écrivain Naghib Mahfouz, prix Nobel de littérature, avait coutume de fréquenter! On peut également y déguster du thé, servi noir et très sucré, et du karkadé, une infusion glacée de fleurs d’hibiscus. Et bien sûr, pour vraiment goûter à la dolce vita égyptienne, prolongez ce moment en commandant un narguilé et en observant la foule et la vie s’écouler.

Downtown Cairo

Si ce n’était des milliers de voitures qui le traversent chaque jour et des perpétuels bouchons de circulation, le centre-ville du Caire semblerait encore vivre au rythme des années 20-30. Les immeubles sont gigantesques et ornés de moulures, les entrées sont grandioses et rappellent le passé glamour de la ville malgré l’empreinte du temps et la pollution ambiante. C’est dans ce quartier que l’on retrouve la plupart des boites de nuit et de vieux cafés, jadis fondé par les Italiens et les Français établis au Caire, comme le café Groppi ou encore le café Riche.

C’est dans l’une des rues de ce quartier, derrière une porte quasiment secrète, que vous pourrez assister à une représentation de musique Zaar du groupe Mazaher Ensemble. Le Zaar est un style musical et une tradition religieuse païenne venue d’Éthiopie au milieu du XVIIIe siècle et qui tend à disparaitre. Pratiqué à la tombée de la nuit et principalement par des femmes (les hommes y jouent un rôle secondaire), le rituel Zaar est une mise en transe sur fond sonore de percussion et de lyre. Un spectacle envoûtant d’où l’on ressort rarement indifférent.

Enfin, s’il vous reste encore un peu de temps, visitez le musée d’art moderne Mahmoud Khalil, et admirez les sculptures de Rodin et les peintures de Delacroix, Gauguin, Toulouse-Lautrec, Monet, Pissarro ou encore Rubens. Et, pourquoi pas, avant de repartir offrez-vous un spectacle à l’Opéra du Caire, une salle de spectacle à l’acoustique exceptionnelle inaugurée en 1871 par la création Aïda de Verdi.

En Égypte, quels que soient les lieux ou le trajet que vous choisirez, les seuls inconvénients dont vous souffrirez seront les choix à faire parmi tant de beauté et, plus tard, la nostalgie d’un voyage envoutant.