Pendant que nous avançons sur une longue route sinueuse et ensoleillée à l’extrémité nord-ouest de l’île de Providenciales (Turques-et-Caïques), notre chauffeur nous explique que, où qu’on soit dans le monde, lorsqu’on visite un complexe hôtelier de la marque Aman, l’entrée est toujours spectaculaire. L’Amanyara ne fait pas exception à la règle, car ma famille et moi avons droit à des aperçus extraordinaires de plages de sable d’un blanc éclatant et d’éclats d’eau turquoise, quand notre 4×4 prend des virages et gravit des collines poussiéreuses pour se rendre à ce lieu d’évasion tropical exclusif et isolé.

Permettez-moi d’être claire: parler d’évasion, ici, est un euphémisme. L’Amanyara est dans un monde complètement différent, et y séjourner est une expérience sans pareille. Lorsque nous arrivons à destination, nous entrons dans un pavillon baigné de soleil, où le plafond a 25 pieds de haut, et sommes accueillis par le personnel de l’établissement, qui nous offre des verres rafraîchissants de jus de pamplemousse, citron vert et menthe. Il s’occupe rapidement de nos valises, et on nous emmène en promenade pour nous familiariser avec notre nouvel environnement de luxe.

Restaurant

RestaurantGRACIEUSETÉ D’AMANYARA

L’Amanyara se compose d’une série tentaculaire de pavillons et de villas aux plafonds inclinés, de tailles différentes, tous conçus dans un style ouvert. Le complexe s’étale le long des rives isolées d’une réserve naturelle de 18 000 acres, et surplombe près d’un kilomètre de plages de sable blanc et doux et les eaux céruléennes étincelantes du parc national marin de Northwest Point. Les bâtiments du pavillon principal, de la réception au bar, en passant par le restaurant gastronomique, semblent flotter. Ils sont construits autour d’un bassin central et reliés entre eux par des passerelles. Pour se déplacer dans le complexe — vers le restaurant de bord de mer, le spa, la salle de sport et le club-house (avec terrains de tennis et de football, studio de Pilates et salle de boxe), le cinéma et les pavillons disséminés dans le paysage —, des sentiers pavés ont été aménagés sur lesquels on peut marcher, faire du vélo ou se promener dans notre propre voiturette de golf!

Pendant qu’on nous conduit à notre pavillon, je vois des petites allées qui disparaissent dans le feuillage tropical à gauche et à droite de nous; les logements sont espacés de telle sorte qu’on ne peut littéralement pas voir un autre client de toute la journée. Nous descendons de la voiturette et passons sous une voûte d’arbres pour arriver à un superbe pavillon — une version miniature du plus grand design des lieux —, qui fait face à sa propre piscine d’eau salée, chauffée et en pierre volcanique noire. L’espace de vie de 700 pieds carrés est constitué de 3 murs de fenêtres et de portes coulissantes en verre, du sol au plafond; au centre, un très grand lit à baldaquin donnant sur la piscine et ses environs verdoyants. Derrière le lit, un espace séparé est occupé par une grande baignoire à remous et deux meubles-lavabos, et derrière cet espace se trouvent trois pièces (salle de bains, pièce-penderie, douche). Tout ce dont on pourrait avoir besoin a été prévu, du réfrigérateur à boissons avec de l’eau (plate, gazeuse et de coco à volonté), au café et au thé, jusqu’aux collations, qui sont renouvelées tous les jours. Il y a un bureau où travailler et une table à l’extérieur où prendre un verre et manger, ainsi que des chaises longues sous un parasol d’un côté de la piscine et des bancs confortables de l’autre. Le mobilier est principalement en teck et le décor est dans des tons neutres et terreux, de sorte que l’intérieur et l’extérieur se fondent si parfaitement qu’ils créent une atmosphère zen très élégante, tandis que les hauts plafonds inclinés du pavillon agrandissent l’espace et font pénétrer plus de lumière.

GRACIEUSETÉ D’AMANYARA

Non seulement l’Amanyara met de l’avant le style et le design, mais il a aussi été construit dans un souci d’intimité, car les clients sont répartis sur toute la propriété au bord de la mer. Nous avons eu la chance de faire une visite guidée par Christina Rigby, directrice de l’expérience client du complexe, pour mieux comprendre comment ceux qui ont des moyens illimités (les invités comprennent les Kardashian, Drake, Kevin Durant ou encore Brad Pitt) passent leurs vacances. En plus des pavillons «de base», Christina nous a emmenés voir les plus grandes villas, composées de deux à six chambres — ces options coûteuses (et très isolées) comprennent plusieurs bâtiments avec une salle à manger, un salon principal, et quelques pavillons privés semblables au nôtre — avec vue sur l’océan, plage privée, piscine, salle de massage, salle de sport et chef particulier. Il n’est pas étonnant que certains clients ne mettent jamais les pieds dans l’espace principal et puissent passer des vacances complètement à l’abri des regards de la clientèle aisée de l’Amanyara.

La chaîne Aman a été créée pour offrir exactement ça: une expérience où le centre de villégiature lui-même est aussi magnifique que son environnement, et où on met un soin particulier à offrir un service exceptionnel dans la plus grande discrétion. Cette marque hôtelière internationale, qui compte 34 établissements, a pour propriétaire et directeur général le promoteur immobilier Vladislav Doronin, citoyen suédois d’origine soviétique, dont le nom est connu pour avoir été associé à Naomi Campbell. Le premier établissement Aman, Amanpuri, a été ouvert à Phuket, en Thaïlande, en 1988 par Adrian Zecha (un éditeur et hôtelier indonésien), mais Vladislav Doronin a racheté la marque en 2014 et a récemment ouvert l’Aman New York, un établissement élitiste de Midtown Manhattan qui a fait couler beaucoup d’encre. Le design de tous les Aman est empreint d’un certain minimalisme, d’une chaleur et d’une fluidité organique, car la direction ne travaille qu’avec quelques architectes triés sur le volet, dont Kerry Hill Architects, Ed Tuttle, ainsi que Jean-Michel Gathy, l’esprit créatif à l’origine du style serein et de la fluidité organique de l’Amanyara.

GRACIEUSETÉ D’AMANYARA

Une fois qu’on a bien pris le rythme d’Amanyara, le stress de la vie extérieure commence à disparaître. Le déjeuner est servi au restaurant principal, ou apporté dans votre chambre et servi au bord de la piscine, à l’ombre, sous le regard malicieux des oiseaux locaux, qui espèrent des bouts de pain grillé. Après avoir lu le journal quotidien de l’Amanyara, qui contient les activités du jour, parcouru les principales nouvelles du New York Times et les faits marquants de la Bourse, nous nous rendions à tour de rôle à la salle de sport entièrement équipée et regardions notre fils jouer dans notre piscine, puis nous nous rendions sur l’une des plages les plus vierges et les plus époustouflantes sur lesquelles j’aie jamais mis les pieds pour faire de la plongée ou nager avant de rentrer pour le lunch. Après un peu de farniente dans la chambre, nous retournions à la plage, puis à la piscine, ou peut-être nous laissions-nous tenter par un massage au spa, un cours de pilates ou une sortie sur le terrain de tennis, avant d’aller souper.

Il n’y a que deux restaurants sur les lieux, mais les repas y sont délicieux et variés. Le bar de la plage sert des salades et des bols légers (poke de thon, falafels de quinoa), des sushis, du poisson frais, des hamburgers, des tacos et du steak pour le dîner. Le soir, le menu entier prend une tournure italienne, avec des antipasti, des pizzas (provenant du four à pizza), des pâtes et des plats principaux à base de viande ou de poisson. Le restaurant principal sert le déjeuner et le souper; le menu de ce dernier étant très international, avec des ceviches, du caviar, des currys thaïlandais et indiens, des carrés d’agneau, du poisson grillé et de la viande, y compris plusieurs morceaux de bœuf de choix.

GRACIEUSETÉ D’AMANYARA

L’endroit est très accueillant pour les enfants. En fait, plusieurs tout-petits étaient présents, et les parents avec qui j’ai parlé et qui avaient laissé leurs petits à la maison ont regretté de ne pas les avoir emmenés en voyage, après avoir vu à quel point ce centre de villégiature facilitait la vie des familles. Il y a un menu pour enfants dans les restaurants (qui est très souple), et énormément d’activités pour eux, de la visite du centre de découverte de la nature en kayak, à la voile ou en plongée en apnée — certainement le point culminant des vacances pour mon fils —, jusqu’aux cours de cuisine, aux jeux, aux sports et à l’exploration sans fin du bord de la mer. Il y a aussi une nouveauté à Amanyara: en association avec le Phillip and Patricia Frost Museum of Science, à Miami, une série de programmes appelés SEEK Camp (Science Explorers and Environmental Keepers) a été créée pour cultiver l’enthousiasme pour l’environnement et la passion pour la conservation. Si vos enfants sont des cinéphiles, le complexe dispose de son propre cinéma, où des films sont projetés tous les soirs, mais vous pouvez également le réserver pour des séances particulières. Mon fils a toujours eu peur des grandes salles de cinéma, mais ici, il est tombé amoureux de la salle intime, et a regardé un film de la série Harry Potter avec des boissons et du pop-corn fraîchement préparé.

En fin d’après-midi, nous nous retrouvions souvent à l’étonnante piscine à débordement en pierre volcanique noire de 164 pi du complexe, qui surplombe l’océan et est entourée d’une longue rangée de chaises longues et de trois salas couvertes — des lits à auvent géant plus privés et plus spacieux pour se détendre (et boire du champagne en regardant le coucher du soleil). Cette zone était toujours calme, quelle que soit l’heure de la journée et même si l’hôtel était presque plein. Qu’il s’agisse de patauger, de nager dans une eau claire ou de s’asseoir au soleil sur les bancs intégrés, cette piscine est parfaite pour les enfants, car ils trouvent toujours un endroit où se poser ou se tenir debout. Et comme elle est chauffée, ils ne veulent jamais la quitter. Mon fils nageait comme un poisson, plongeant pendant des heures pendant que nous le regardions depuis nos chaises. Il en sortait finalement épuisé au coucher du soleil, les doigts et les orteils comme des petits pruneaux ridés. L’envelopper dans une serviette blanche moelleuse quand nous baignions dans la lueur orange des derniers rayons du soleil était mon moment préféré de la journée.

Aman vient d’un mot sanskrit qui signifie «paix», et Amanyara est conçu pour que les clients ressentent la tranquillité et le calme indéniables du complexe. Il n’y a pas de musique forte, de fêtes tapageuses ou de soirées tardives, et c’est exactement pour ça que les gens s’y rendent. Il y a quelque chose de vraiment magique dans ces lieux: ils sont envoûtants et je m’y suis sentie comme nulle part ailleurs. (Il n’est pas étonnant que des gens essaient de retrouver cette sensation en séjournant dans autant d’hôtels Aman que possible.) J’aurais voulu ne jamais partir, et je me suis accrochée à chaque seconde des trois jours que nous avons passés là-bas. À notre départ, quand notre VUS s’éloignait de l’entrée, je me suis retournée pour jeter un dernier regard à ce paradis, en essayant de tout noter dans ma mémoire, question de me rappeler pour toujours cet endroit, qui a vraiment dépassé toutes mes attentes. aman.com

Lire aussi:
Hôtels de luxe au Québec: cocons douillets pour décrochage parfait!
7 pistes pour un premier voyage à Berlin
Voyager différemment : tout un monde à explorer