Au cœur de l’automne, j’ai eu la chance de voguer à bord du superbe Soleal, conçu en 2013, où les quelque 142 membres d’équipage m’ont offert un service cinq étoiles, aussi sympathique qu’irréprochable. Ses lignes tout en sobriété et raffinement et sa taille modeste en font un yacht rare sur le marché: on n’y trouve que 132 cabines et suites pouvant accueillir 263 passagers. Une ambiance intimiste, si on la compare à celle des plus gros paquebots qui peuvent en accueillir plusieurs milliers.

Deux restaurants (le Gastronomique et le Grill, plus décontracté avec sa terrasse extérieure) nous accueillent à bord du Soleal, afin de répondre à vos envies du moment. On y retrouve une vaste sélection de mets composés de produits de saison raffinés (légumes, fruits, viandes, poissons et fruits de mer locaux) et d’ingrédients finement sélectionnés, ponctués d’inspirations des régions du monde visitées. Le tout merveilleusement en accord avec une sélection de grands crus, dont le champagne Veuve Clicquot pour conclure avec les fameuses pâtisseries La Durée. Si je m’attendais à savourer une cuisine haut de gamme basée sur le patrimoine culinaire français, j’ai néanmoins été surprise de retrouver aussi un menu végétarien aux saveurs subtiles et audacieuses: polenta, risotto, protéines végétales agrémentées de salades originales et variées, etc.

Ariane Arpin-Delorme
François Lefebvre

Le salon panoramique du Soléal, constitué d'une bibliothèque, d'un espace Internet, d"un bar-café et d'un accès à la terrasse.

Une «croisière de repositionnement»

Le circuit propose quelques sauts de puce fort intéressants à Victoria, San Francisco, Monterey et Los Angeles. C’est ce qu’on appelle dans le jardon des habitués une «croisière de repositionnement», car elle propose un trajet du point A au point B plutôt qu’en boucle. (Ces croisières présentent souvent aussi le précieux avantage d’être plus abordables!)

On passera donc de plus longues parenthèses en mer – l’occasion de se reposer, d’observer la faune marine, de profiter des équipements de bord (piscine et pont soleil, espace bien-être, salle de sport, espace loisirs et photo, théâtre, terrasses, etc.) et des activités d’animation (conférences, jeux, cours de danse, spectacles, etc.) proposés sur le navire. L’un de mes plus beaux souvenirs de ce voyage demeure d’avoir pu voir trois familles d’orques batifolant autour du navire non loin de Victoria. Un spectacle grandiose: certaines orques sautaient littéralement hors de l’eau pour y retomber sur le dos.

J’en ai aussi profité pour assister à quelques conférences sur l’histoire de la Californie, qui se sont avérées fort utiles pour visiter judicieusement les différentes villes qui m’attendaient ensuite. En soirée, je me suis gâtée, verre de bulles à la main, lors des cabarets présentés par la troupe de danse Paris C’Show, qui fait la part belle au cancan, au jazz et à aux grands classiques de la chanson.

Sylvain Adenot

La majesté de la Côte Ouest

Je n’en étais pas à ma première visite en Colombie-Britannique. J’ai donc saisi l’occasion de redécouvrir certains quartiers et marchés de Vancouver avec Vancouver Foodie Tours (foodietours.ca) et de Victoria avec Off The Eaten Track (offtheeatentracktours.ca). Ponant propose par ailleurs la visite du Château de Craigdarroch, ainsi que la pause thé à l’anglaise dans les Jardins de Butchard.

En Californie, j’ai fait du vélo au départ de la marina de San Francisco jusqu’à la petite ville portuaire de Sausalito sur l’autre rive, en longeant la plage et le célèbre Golden Gate Bridge. Arrivée à Sausalito, on reprend facilement le traversier qui nous ramène à bon port, notre vélo à nos côtés.

Je n’avais encore jamais eu l’occasion de visiter la célèbre prison d’Alcatraz. J’ai donc profité d’une belle journée ensoleillée pour visiter ce musée en plein air à l’aide d’un audioguide. Que dire de la vue qu’on y a sur le centre-ville de San Francisco? Sensationnelle!

L’escale à Los Angeles m’a également permis redécouvrir le mythique TCL Chinese theater, mais j’aurais tout aussi bien pu parcourir le quartier historique et y prendre le thé, ou encore longer Venice Beach et ces canaux.

La plus grande révélation de mon périple? Sans aucun doute la région de Monterey et ses superbes paysages sauvages de cyprès et d’eau turquoise, ses vignobles réputés, son histoire, ainsi que sa plage lovée à Carmel-by-the-sea, où je me suis trempé les pieds avec bonheur dans la mer tiède… Je rêve déjà d’y retourner pour découvrir encore plus de trésors cachés en ses terres.

Jasons empreinte écologique

En ces temps d’urgence climatique, est-il décent de s’offrir un voyage à bord d’un navire de croisière? La question n’a jamais été aussi pertinente! Souvent trop grands, les navires contribuent particulièrement à la pollution de l’air, en émettant notamment des particules fines, des oxydes de soufre et d’azote nuisibles pour la santé. Au siège social à Marseille, on orchestre divers projets de protection et de nettoyage des plages, dont celui dans l’archipel des Seychelles. Les navires du Ponant suivent également la réglementation émise par la Convention MARPOL sur la pollution marine, le Code polaire et la Convention internationale sur la Sauvegarde de la vie humaine en mer. Si bien qu’ils ont reçu le titre international Clean Ships attestant d’un impact environnemental réduit. Enfin, depuis 2019, la totalité de la flotte de navires Ponant navigue au gasoil marin à faible teneur en soufre, un combustible moins polluant en soufre et en particules fines. »

*Notre journaliste était l’invitée de Ponant.