14h55. C’est la durée de l’envolée vers la capitale du Queensland, État du nord-est de l’Australie. Comme il s’agit d’un vol de nuit, on roupille, puis on visionne tous les films ou séries qu’on a ratés ces derniers mois, on bouquine un brin, on mange et voilà, on atterrit. Quoi, déjà ?!

Première impression : on jurerait que Brisbane a été façonnée par un serpent d’eau! En effet, le fleuve éponyme qui la traverse a si bien joué du coude qu’il a créé de longues langues de terres où se sont développés ses quartiers-villages. Résultat? La proximité des flots crée une atmosphère de vacances permanente!

Deuxième impression : oh, que de grues et de chantiers de construction! Et pour cause : la ville de 2,3 millions d’habitants se refait une beauté et améliore ses infrastructures en vue de la tenue des Jeux olympiques d’été, en 2032. 

Alors, déposons nos pénates au centre-ville, autrement appelé Central Business District (CBD), et explorons la ville à pied ou en CityCat (navette fluviale), un mode de transport ultra agréable. 

Les South Bank Parklands

Se déployant en face du CBD, ce vaste terrain de jeu, créé pour la World Expo de 1988, réunit en bordure du fleuve tous les équipements culturels les plus importants de la ville, parmi lesquels le Queensland Performing Arts Centre, la Queensland Art Gallery et la Gallery of Modern Art. Cette dernière institution nous plaît particulièrement pour ses expositions percutantes.

À deux enjambées, la promenade en bordure du fleuve mène à la South Bank Streets Beach. Il s’agit d’un immense lagon bordé de palmiers et liséré de sable, parfait pour une trempette avec vue.

À proximité, les bars et restaurants de Little Stanley Street s’animent dès l’heure de l’apéro et le restent bien après le coucher du soleil. S’y tient de plus un marché collectif d’artisans. Bref, de jour comme de nuit, c’est un pôle attirant!

The Powerhouse dans New Farm

Des Parklands, empruntons un CityCat et filons vers cette ancienne centrale électrique. À la fois galerie d’art contemporain et salle de spectacles, ce lieu donne la pleine mesure de la créativité australienne. À retenir : la terrasse du Mary Mae’s Bar + Kitchen, au bord de l’eau, est un bien bel endroit où casser la croûte.

Tout Paddington!

Sur les hauteurs du CBD, ce quartier est d’un pittoresque fou. Autour de Given Terrace, Latrobe Terrace et de la rue Collingwood, place aux adorables maisonnettes de style Queenslander, à dentelles de bois.

Plusieurs d’entre elles ont une vocation commerciale et font partie d’un parcours shopping incluant friperies (Rara Superstar), boutiques de mode (Hummingbird), antres rétros (That Shop) et studios déco tel Klemenza. « Ce commerce est différent des autres, et c’est bien, ça attire les gens! » dit Diane Lopes, une artiste-peintre qui a fondé Green Tangerine il y a 18 ans pour mettre de l’avant le travail de céramistes australiens. Chez elle, on trouve de sublimes pièces dont celles de la réputée marque Mud Australia.

Jetons aussi un coup d’œil aux trésors de l’Empire Revival, un cinéma datant de 1929 reconverti en magasin d’antiquités, puis allons prendre un café sur le balcon arrière de Sheets on the Line ou commandons un chakchouka à deux pas, chez Naïm.

Fortitude Valley

Time Out vient d’inclure ce secteur dans sa liste des quartiers les plus cool au monde, mais en vérité, on n’a eu nullement besoin d’elle pour s’en rendre compte! De fait, que voilà un joyeux ramassis d’ambiances hétéroclites, de très chic à franchement décrépit en passant par des fonds de ruelles joliment aménagés.

Après une séance de lèche-vitrines sur l’élégante James Street, on s’attable à la terrasse du renommé bistro Harveys. Le chef-proprio Peter McMillan nous a recommandé son plat de barramundi (le poisson local par excellence) relevé de vadouvan (un masala indien), on l’a écouté et on a super bien fait!

Côté ruelles, Bakery Lane et California Lane sont charmantes avec leurs micro-boutiques, barbiers, fleuristes et cafés cachés.

Le soir venu, on court les bars comme les fêtards, et il nous a semblé que Summa House avait une bien bonne vibe…

Un mot sur le nom du quartier : il le tire du navire Fortitude, qui a remonté le fleuve avec 150 colons à son bord, en 1849. Eh oui, mi-19^e siècle, Brisbane était encore une ville en devenir! 

Le CBD

Retour à la case départ, car c’est ici que Brisbane est née. Colonie pénitentiaire en 1825, composée de convicts parmi les plus durs de Sydney, elle est décrétée « colonie libre » en 1842, puis officiellement déclarée « ville » en 1925. Pas étonnant que tout nous y semble neuf ou presque!

Autour de l’hôtel de ville et de son horloge emblématique s’élèvent des bouquets de gratte-ciel rutilants. Entièrement piétonne, Queen Street Mall aligne les boutiques, pubs et restaurants. Pour la petite histoire, dans le film Billet pour le paradis, qui vient de prendre l’affiche et met en vedette Julia Roberts, George Clooney, ainsi que le Queensland, l’hôtel de ville représente l’université américaine de laquelle gradue la fille du couple! 

Dans CBD aussi, on retrouve des lanes, celles-là surtout fréquentées le soir. Sur Rowes Lane, Miss Demeanour réunit resto et salle de spectacle. Sur Burnett Lane, Death and Taxes est un bar qui embaume le caramel, et le contraire serait étonnant, car son cocktail signature est le Mesmer, à base de bourbon flambé, beurre salé, banane et noix de Grenoble. Miam!

Puis allons souper chez Persone, un restaurant italien dont la terrasse donne sur le fleuve. On ne peut le rater : il est situé dans l’édifice Brisbane Quarter, dont l’entrée est illuminée comme un sapin de Noël!

Le Lone Pine Koala Sanctuary

Au terme d’une croisière d’une heure au départ de Brisbane, nous y voilà : c’est le plus ancien et le plus grand sanctuaire d’Australie se consacrant à la préservation des koalas. Rappelons qu’en février dernier, le gouvernement australien déclarait l’espèce menacée, en raison notamment des terribles feux de brousse qui détruisent son habitat.

Dans leurs enclos en plein air, 100 mignons « toutous » font la sieste (de 18 à 20 heures par jour!) ou grignotent leur ration quotidienne de feuilles d’eucalyptus. On peut donc les observer à satiété.

Une autre star du site est le kangourou. On peut les nourrir et les caresser dans un grand parc où ils bondissent en liberté. Vraiment, c’est un temps fort de tout séjour dans la capitale! 

*Quand aller à Brisbane? En décembre et en janvier. En été, la ville vibre de la présence des schoolies, qui célèbrent la fin de leur année scolaire, et y transitent en se rendant sur la Gold Coast. Puis de mars à mai, pour des températures moins chaudes.

*Où se poser? Près du fleuve, au centre-ville, dans l’un des studios avec module cuisine de l’Adina Apartment Hotel Brisbane. Si le bâtiment a autant de cachet, c’est qu’il a été érigé pour abriter une banque, il y a 100 ans. L’excellent restaurant asiatique Donna Chang occupe ainsi un super espace d’époque!

*C’est par où, la plage? Direction Gold Coast, une destination balnéaire hyper populaire, située à une heure de route en voiture ou deux heures en train/tram. On y reviendra…

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