Assoiffée de liberté, Nabila Ben Youssef a quitté sa Tunisie natale pour le Québec en 1996. Dans son spectacle Drôlement libre, l’humoriste de 47 ans, diplômée de L’École nationale de l’humour en 2002, nous dévoile tout ce que nous avons toujours voulu savoir sur l’islam sans jamais oser le demander.

Comment caractériseriez-vous votre humour?

Drôlement libre est une version rodée, modifiée et améliorée de mon premier spectacle, Arabe et cochonne bio. J’y aborde toutes sortes de thèmes: le port du voile, mes origines berbères, mon immigration au Québec, la sexualité, le terrorisme… Au départ, j’étais en colère contre certains aspects de ma culture. Aujourd’hui, je ris de cette colère. Je prends la parole, mais disons que je me sens habitée d’une nouvelle légèreté.

Que changeriez-vous au sein de notre société?

Quand je suis arrivée ici, j’étais déconcertée par la solitude des gens. On communique mal et on ne se salue jamais entre inconnus. C’est étrange… Et puis, il y a trop de sexe partout. Arrêtons d’en parler et faisons-le un peu plus!

Selon vous, pourquoi y a-t-il si peu de femmes en humour?

Parce que dans notre tradition et dans notre psyché, ce sont les hommes qui font rire, et les femmes qui constituent un bon public. L’inverse ne va malheureusement pas de soi. Les choses doivent changer pour que les filles prennent leur place. Mais j’ai bon espoir. D’ici trois ans, une foule de jeunes femmes de la relève vont lancer leur carrière. Ça me réjouit! (nabilarebelle.com)

 

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