Musique: le chanteur bien-aimé

«Je suis un amoureux de l’écriture et des tournées; j’aime l’idée de faire de la musique avec mes chums. Le personnage public, je m’en fous un peu.» On reconnaît bien à ces propos la légendaire modestie, voire la timidité, de Vincent Vallières.

Malgré le succès monstre de sa ballade On va s’aimer encore (qui a fait vendre son album Le monde tourne fort à près de 110 000 exemplaires), le chanteur-compositeur-interprète demeure un artisan de la chanson. «Ma perception du métier n’a pas beaucoup changé. Je me pose toujours les mêmes questions: « Est-ce que les gens vont se reconnaître dans mes chansons?

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Ai-je quelque chose de pertinent à dire? »» À l’écoute de son tout nouvel album, on constate que l’artiste n’est pas à court d’idées. À la table des matières de Fabriquer l’aube, on retrouve le sort de pauvres travailleurs migrants qui s’exilent pour subvenir aux besoins de leur famille, ou encore de la grève d’Asbestos, à laquelle ont participé les grands-parents de Vincent en 1949.

Dans le sillage de Bruce Springsteen et de Woody Guthrie, le chanteur folk rock se pose en gardien de la mémoire familiale collective. «Si mon album a un thème, c’est: « Comment continuer malgré la morosité ambiante? Comment vivre? »» dit-il. Les riffs accrocheurs de Fabriquer l’aube parviennent à jeter quelques lumières sur ces profondes questions.

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Sa tournée officielle n’aura lieu qu’en 2014, mais Vincent offrira quelques spectacles de rodage cet automne, histoire d’aller, avec sa gang de chums, égayer notre quotidien. (sortie de l’album le 17 septembre)

NICOLAS TITTLEY

Cinéma: l’ange Gabrielle

Elles ont bouclé le tournage du film Gabrielle à l’été 2012 et, lorsqu’on les voit ensemble un an plus tard, on jurerait qu’elles ne se sont jamais quittées depuis.

Et pour cause: Mélissa Désormeaux-Poulin et Gabrielle Marion-Rivard sont soudées pour la vie dans un instant de grâce signé Louise Archambault.

Dans ce film qui a remporté le Prix du public à Locarno, Gabrielle joue une jeune handicapée intellectuelle qui découvre l’amour et la sexualité avec un membre de sa chorale (Alexandre Landry) sous l’oeil inquiet de ses parents. Mélissa interprète sa grande soeur – et mère de substitution. Elle se prépare à partir à l’étranger retrouver son petit ami (Sébastien Ricard), et n’ose pas l’annoncer à Gabrielle.

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Mélissa (qui nous avait soufflés dans Incendies) évoque avec émotion l’expérience de tournage unique que lui a fait vivre sa partenaire de jeu, atteinte du syndrome de Williams. «Quand on joue avec elle, on s’oublie complètement et on est là pour elle. Ça enlève toute la pression, on est juste dans le plaisir.»

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Gabrielle, qui a été découverte par la réalisatrice Louise Archambault (Familia) à l’école Les Muses, un centre des arts de la scène pour personnes handicapées, nous prévient: «Vous allez voir une fille qui peut montrer de quoi elle est capable.»

Lorsqu’on lui demande si elle a été gênée de jouer des scènes d’amour, la réponse ne se fait pas attendre: «Non!!! J’étais contente parce que c’était la première fois que je vivais ça. J’ai déjà eu des chums mais, depuis que j’ai fait le film, je comprends enfin c’est quoi, le vrai amour.» (sortie prévue le 20 septembre)

MARTIN BILODEAU

Livre: reflets de femmes

Sept femmes se rendent à tour de rôle dans les toilettes d’un restaurant, devant la glace. Sept femmes imaginées par autant d’écrivaines, dont India Desjardins, Claudia Larochelle et Caroline Allard qui se sont donné rendez-vous pour signer une nouvelle dans Miroirs (VLB éditeur), à l’invitation de l’auteure Karine Glorieux (Mademoiselle Tic Tac, Les charmes de l’impossible).

India Desjardins a choisi d’y raconter un moment dans la vie d’une femme qui, durant un souper entre amies, se réfugie aux toilettes et s’adresse à l’enfant qu’elle n’aura pas… «J’avais envie d’explorer un aspect plus dramatique et torturé de mon écriture», explique l’auteure du Journal d’Aurélie Laflamme.

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Caroline Allard, notre mère indigne préférée, met en scène avec une empathie désarmante un transsexuel, pour qui les toilettes des femmes restent un lieu à conquérir. «Je craignais de véhiculer certains préjugés. J’ai fait lire mon récit à mon amie Michelle Blanc, qui m’a donné sa bénédiction. Au bout du compte, je parle d’identité sexuelle, de peur du rejet… des thèmes universels.»

Quant à Claudia Larochelle, elle déploie l’histoire d’une bonne fille qui «en a long à se faire pardonner et décide de s’offrir à un être dont le corps souffre. Les miroirs peuvent parfois servir à se regarder en face, à se brasser la cage, souligne l’animatrice de Lire à ARTV. J’ai pris de grandes décisions devant la glace, dont celle de m’aimer mieux et de me traiter comme une amie.» (dans les librairies dès le 11 septembre)

MARIE HÉLÈNE POITRAS

Humour: la révélation

Enfant, avec son afro hirsute, Adib Alkhalidey était la risée de sa classe. Pour survivre dans la cour d’école, le gamin a fait de son sens de la répartie sa meilleure arme de défense.

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À 25 ans, l’humoriste a toujours la même tête, mais fièrement fixée sur ses épaules. Il nous offre son premier one man show: Je t’aime, un puissant antidote au cynisme ambiant.

«Dans mon spectacle, j’aborde la peur et le mépris de l’autre. On m’encourage à faire rire depuis que je suis tout petit. J’essaie donc d’envisager le côté positif des choses», explique celui qui a été sacré Découverte de l’année au Gala Les Olivier de 2013.

Pour parvenir aux ligues majeures à la vitesse grand V – il a obtenu son diplôme de l’École nationale de l’humour en 2010 -, ce boute-en-train à la fibre humaniste et engagée a dû mettre les bouchées doubles. Il a d’abord prêté sa plume à des stand-up comics, comme Maxim Martin, et fait des apparitions télé, notamment comme chroniqueur à l’émission Un gars le soir.

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Mais son ascension fulgurante, il la doit surtout à son mentor, Martin Matte, qui signe la mise en scène de son premier spectacle solo: «C’est comme si Martin m’avait permis de gagner deux ou trois ans d’expérience en quelques mois. Il sait quels risques prendre et quelles erreurs ne pas faire. J’ai franchi des étapes de manière prématurée mais sécuritaire grâce à lui.» À la déclaration d’amour que nous fait ce drôle de frisé, on répond: «On t’aime aussi!» (en tournée au Québec, à compter du 13 septembre)

MARIE-JOSÉE ROY

Cirque: danse acrobatique

«Un fin équilibre entre l’énergie brute du chorégraphe Dave St-Pierre et la poésie du cirque Éloize.» C’est ainsi que Jeannot Painchaud décrit Cirkopolis, la plus récente création de la compagnie montréalaise dont il assure la direction artistique. Une épopée fantaisiste dans laquelle un ouvrier d’usine se livre, avec ses camarades de travail, à d’impressionnantes cabrioles pour rompre la monotonie de son existence.

Sur scène, l’époustouflante brigade d’acrobates du Cirque Éloize – qui compte l’artiste de mât chinois Maude Arseneault et la contorsionniste Myriam Deraiche – danse, jongle et virevolte dans un décor digne des Temps modernes, de Chaplin. «Nous allons systématiquement où on ne nous attend pas», souligne le directeur de la troupe qui fête cette année ses 20 ans.

C’est la deuxième fois que l’homme de piste s’associe avec l’iconoclaste créateur Dave St-Pierre, qui avait signé les chorégraphies aux accents hip-hop d’ID – le précédent spectacle du Cirque – et dont la folie et l’imagination débordante nous ont donné les spectacles percutants La pornographie des âmes et Un peu de tendresse, bordel de merde!

Cette fois, Jeannot Painchaud a osé pousser plus loin leur collaboration à la mise en scène. Le résultat de cette union risquée: un spectacle frénétique, émouvant et qui insuffle un brin de magie dans notre vie. (du 13 au 24 novembre, à la Place des Arts)

SOPHIE POULIOT

 

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