Dès mon arrivée, on met tout de suite une chose au clair: pas besoin d’être catho pratiquant pour apprécier son séjour au monastère — un endroit qu’on considère beaucoup plus comme patrimonial que spirituel. Me voilà donc rassurée: pas de cours de catéchèse aujourd’hui! À mon horaire, j’ai plutôt une visite de l’établissement (qui a été bâti il y a quatre siècles, quand même!) et du musée ; des cours de yoga, ; un atelier créatif ; et quelques repas bios et santé, concoctés avec des ingrédients majoritairement locaux. Tout ça dans un lieu historique, site du premier hôpital en Amérique au nord du Mexique, construit en 1639 par trois sœurs téméraires fraîchement débarquées de France. Ça promet!

Premier stop: la visite de l’impressionnant musée du monastère. En 400 ans, on en accumule, des artefacts! Pour faire vivre leur héritage, les Augustines ont fait don des archives et des objets historiques de leurs 12 monastères-hôpitaux érigés au fil du temps un peu partout au Québec. Résultat? Une installation muséale tout simplement fascinante, qui valorise une multitude d’objets anciens (une trousse de chirurgie ayant servi à recoudre les blessures des soldats lors de la bataille des plaines d’Abraham, par exemple!) qui nous aide à mieux comprendre l’histoire du monastère et le mode de vie des religieuses qui l’ont choisi comme demeure. À ne pas manquer: les courts documentaires parsemés entre les vitrines, dans lesquelles des Augustines nous parlent de leur existence au sein du monastère. J’ai été profondément émue par le parcours de ces pionnières en santé et en sciences, des femmes de cœur, fortes, fières, courageuses, éduquées et féministes — oui, oui! — qui ont consacré leurs vies à Dieu, certes, mais surtout à soigner et instruire leur communauté et à prendre soin les unes des autres. C’est beau!

 

Musée du Monastère des Augustines
 
 
Pour me remettre de mes émotions, on me propose une séance de yoga restaurateur. Direction le salon antique, une grande pièce à la lumière douce et aux planchers en grosses lattes de bois franc. Et je res-pi-reeeeee. Les Augustines ont toujours pris soin des corps et des âmes et, même si elles ont maintenant légué leur monastère au public, leur mission continue d’exister. Ici, tout est axé sur le mieux-être physique et mental. On offre des cours de yoga et de méditation, des séances de massage et de réflexologie, des activités créatives, des conférences inspirantes et des forfaits bien-être en tout genre. Namasté!
 
 
Cours de yoga au Monastère des Augustines
 
 
Bien détendue, je me dirige ensuite vers le resto du monastère, qui propose des plats santé ô combien délicieux! On y cuisine sans beurre et presque sans produits laitiers et on utilise le plus de produits locaux et saisonniers possible dans les recettes. Le menu change chaque jour, selon les arrivages, et on peut se servir midi et soir de succulentes salades, présentées en formule bar. Je choisis quant à moi une bouillabaisse qui s’avère exquise, et un verre de blanc — parce que oui, même au monastère, on peut picoler un peu!
 
 
Bar à salades du Monastère des Augustines
 
 
Une fois mon copieux repas terminé, c’est l’heure de me mettre au lit. Lorsqu’on séjourne au monastère, on peut dormir dans une chambre authentique (une vraie cellule monastique) ou dans une chambre contemporaine, restaurée au goût du jour. Les chambres authentiques sont très mignonnes, mais ne comportent pas de salle de bain privée. Amoureuse des longs bains, j’ai donc opté pour une jolie et épurée chambre contemporaine. Et j’y ai dormi comme un bébé, dans un lit plus doux qu’un nuage.
 
 
Chambre contemporaine du Monastère des Augustines
 
 
Chez les Augustines, les journées commencent tôt. À 7 heures le matin, on peut participer à une séance de yoga d’éveil. À 8 heures on peut écouter, dans la chapelle, les psaumes chantés par les quelques religieuses qui résident toujours au monastère (et peuvent aussi nous faire visiter la partie du musée réservée à Catherine-de-Saint-Augustin, cofondatrice de l’Église catholique du Canada). Cela dit, on peut aussi — comme moi — faire la grasse matinée dans le confort de notre lit-nuage. Puis, on se rend au resto pour y déguster un petit-déjeuner… en silence! Comme dans un vrai de vrai monastère. Idéal pour toutes les personnalités du type parle-moi-pas-avant-mon-deuxième-café.

Après 24 heures au monastère, je me sens tout à fait détendue. Sereine, même. Ce qui est résolument cool et, dans mon cas, assez inhabituel. Mais ce qui est encore plus sympa, c’est que le Monastère des Augustines est un organisme à but non lucratif. Tous les profits engendrés par la location des chambres ou par les différents cours contribuent à soutenir sa mission patrimoniale et, surtout, sociale. En effet, lorsqu’elles ont légué leur précieux monastère au public, les Augustines n’ont posé qu’une seule condition: qu’on utilise les lieux pour prendre soin de ceux qui prennent soin. Ainsi, le monastère offre une programmation spéciale, ainsi que des séjours à très faibles coûts, aux proches aidants, aux accompagnateurs et aux personnes œuvrant dans le milieu de la santé. Par ailleurs, savoir que l’hospitalité, la compassion, le respect et l’humanité des Augustines continueront d’exister pendant longtemps encore, ça aussi, ça fait du bien.

Pour en savoir plus sur le Monastère des Augustines et sur les différentes activités qu’on y trouve (plus de 100 par année!), visitez monastere.ca.

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