Ces temps-ci, le chef québécois ne chôme pas! Il gère l’ouverture prochaine d’un bar à vins qui jouxtera son restaurant, Le Mousso, lancé en 2015. «Je souhaite offrir deux ambiances différentes, explique Antonin Mousseau-Rivard. D’un côté, le resto avec son menu fixe gastronomique; de l’autre, un nouvel établissement de quartier qui offrira des plats à la carte.» Il est loin le temps où le chef autodidacte, qui a arrêté l’école à 16 ans pour devenir plongeur, travaillait comme gérant de cuisine à Frites Alors! «J’ai appris sur le tas, en m’inspirant de tout», se rappelle-t-il. La reconnaissance internationale arrive en 2016 lorsqu’il est sacré «Grand de demain» par le prestigieux guide Gault & Millau, même si, sur la scène culinaire montréalaise, le nom d’Antonin Mousseau-Rivard — ex-chef et propriétaire du restaurant du Musée d’art contemporain — circule déjà depuis un moment. Depuis l’ouverture du Mousso, le toqué déploit enfin toute sa créativité, et, dans l’assiette, le petit-fils du peintre Jean-Paul Mousseau s’avère être un artiste visuel autant que gustatif.  

Appétits

Une rencontre professionnelle déterminante: Vivianne Brosseau, à l’époque propriétaire des Sarcelles, qui m’a donné ma première vraie job en cuisine. 
Le plat de mon enfance: Du gruau. 
Ma spécialité: Un bonbon de foie gras entouré de barbe à papa aromatisée. 
Mon péché mignon: Un steak au poivre avec de bonnes frites. 
Une aversion culinaire: Les endives. 
Blanc ou rouge? Je préfère la bière «de soif», qui ne goûte pas grand-chose.
Mon bar: Le Ping Pong Club.
Mon restaurant: L’Express pour ses classiques, comme le tartare. 
Le chef que j’aimerais rencontrer: René Redzepi (de Noma, au Danemark). 

Intimité

Ma ville de prédilection: Montréal! Sa multiethnicité est propice à l’amour de la cuisine. 
L’habitude que j’aimerais perdre: Manger avant de me coucher. 
Une manie en cuisine: J’ai toujours un linge à vaisselle sur l’épaule. 
Mon mantra: «Rien n’est impossible.» 
Une superstition: Si j’échappe du sel, il faut absolument que j’en jette une pincée avec ma main droite par-dessus mon épaule gauche. 
Une tradition du temps des fêtes: Les grands repas de famille. Si on ne cuisine pas de dinde, je peux devenir violent! (rires) 

Inspirations

Le voyage qui me fait rêver: Copenhague, pour ses restaurants. 
Film ou série télé? Les émissions de cuisine de Jacques Pépin et Julia Child, que je regardais enfant et qui m’ont donné le goût de m’y mettre. 
L’artiste qui m’allume: Le peintre canadien Marc Séguin 
En boucle dans mon iPhone: Sean Price. Je n’écoute que du rap. 
Le périple qui m’a marqué: Un voyage à Paris et à Londres, il y a trois ans. J’ai dû prendre 40 livres! 
L’odeur qui m’émeut: Celle qui émane d’une pizzeria. 

Humeurs

Mon plus grand regret: Être toujours en cuisine… Je jalouse ceux qui ont encore envie de se concocter une bonne bouffe après le boulot! 
La meilleure décision que j’ai prise: Ouvrir mes restaurants sans avoir de diplôme culinaire. 
Ma plus grande qualité: Ma compassion envers mes employés, peut-être parce que j’ai été plongeur. 
Mon vice: La gourmandise. 
Le défaut que je ne pardonne pas: L’égocentrisme. 
Mon astuce antidéprime: Boire un verre entre copains. 
Mon truc pour décrocher: Regarder des films qui ne demandent aucune concentration! 

Style

Mon parfum: Polo Blue, de Ralph Lauren.
Mon arme de séduction: L’humour.
Derby ou basket? Je collectionne les sneakers, comme les Classics, de Vans, ou les Air Jordan, de Nike.
Un accessoire indispensable: De bons couteaux de cuisine.
Mon sport de prédilection: La course.
Mon dernier achat: Un scooter.