Quand on parle à Raphaël Bussières, l’homme derrière le projet musical LUCILL, il mentionne rapidement ses origines chibouga- moises. Pas par fierté ou chauvinisme, mais pour nous rappeler que c’est en quittant sa ville d’origine qu’il est venu au monde. «Ado, j’ai appris la basse et je me suis amusé dans des bands punk, mais il était clair qu’il fallait absolument que je parte de là pour survivre.» Son exil débute par un passage au Collège Lionel-Groulx, en techniques de scène, suivi par de nombreux contrats qui lui permettent de travailler aux shows des autres. En parallèle, il tient la basse au sein du groupe Heat, qui génère un petit buzz à l’international, mais qui fermera bou- tique avant d’avoir pu en profiter. «J’aime la dynamique de groupe, mais le désir d’être autonome était trop fort, explique Lucill. Et puis, j’en avais assez d’avoir à “dealer” avec les horaires des autres!»

En s’aventurant en solo, l’artiste décide de s’exprimer dans sa langue maternelle, un choix pas si aisé pour celui qui nomme Jean Leloup et Jimmy Hunt parmi ses rares influences francos. Après avoir collaboré avec Emmanuel Ethier, membre de Chocolat (le groupe de Hunt) sur son premier EP, Lucill confie à Francis Mineau, anciennement de Malajube, la réalisation de BUNNY, son nouvel album. «Il faut s’entourer des meilleurs si on veut avancer! Francis, c’est une force tranquille et un partenaire idéal: il me laisse aller, mais il traite mes chansons avec autant de passion que si c’étaient les siennes.»

Bunny, dont le titre fait référence au lapin gonflable qui traînait dans le studio de Francis et dont Lucill empoignait les oreilles chaque fois qu’il enregistrait ses voix, représente bien l’étendue de la palette sonore du chanteur. Huit simples pas nécessairement liés par un concept, mais qui partagent une esthétique sonore léchée, plutôt apaisée, qui rap- pelle parfois le travail de Dumas et transcende le qualificatif de dream pop qu’on lui a accolé à ses débuts. «J’évite de mettre des limites, dit Lucill. Ma culture musicale est éclectique: j’écoute de plus en plus de folk et de country, des styles qui s’ajoutent à mes influences indie rock et psych folk. Mais au final, mon seul critère est le suivant: est-ce que c’est la meilleure toune que je suis capable de faire? Si c’est le cas, elle mérite d’être sur l’album.»

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