«Je me sens un peu comme une fille célibataire depuis longtemps qui vient de se trouver un chum», lance en riant Stéphanie Lapointe pour expliquer ce que lui inspire son retour après une (trop) longue absence du monde de la musique.

Cinq ans après Donne-moi quelque chose qui ne finit pas, elle revient en force avec Les amours parallèles, un album issu de collaborations avec rien de moins que les incontournables de la chanson québécoise actuelle. Parmi ses partenaires, on compte Philippe B, qui signe la chanson titre, Stéphane Lafleur (du groupe Avec pas d’casque), Philémon Cimon, Leif Vollebekk et Jimmy Hunt. Tous lui ont créé des pièces qui ont ensuite été arrangées et réalisées par le duo Forêt (le guitariste Joseph Marchand et la chanteuse Émilie Laforest, qui l’accompagnaient déjà sur le disque précédent). Des chansons d’amour parfois touchantes, parfois cyniques, écrites pour la plupart après des conversations entre la chanteuse et ses auteurs. «En ce qui concerne Philémon par exemple, je ne le connaissais pas avant de travailler avec lui, mais les choses ont tout de suite cliqué entre nous, explique Stéphanie. Il est venu chez moi, on a parlé et, après quelques minutes, il gribouillait des paroles sur du papier construction emprunté à ma fille!» La chanteuse a pris à coeur son rôle d’interprète pour trouver, à travers les mots des autres, sa propre voix. «Sur mon deuxième album, je voulais me prouver que je pouvais écrire des chansons. Pour celui-ci, j’ai voulu m’abandonner aux autres, et ç’a été libérateur.» Inspirée par Françoise Hardy, qu’elle a écoutée en boucle, elle a réfréné ses envies de complexité pour laisser plusieurs morceaux briller dans des arrangements très dépouillés, qui servent bien sa voix délicate.

On peut se demander combien de temps durera ce retour (réussi) à la chanson, car la jeune femme, aussi comédienne, a déjà plusieurs plats sur le feu. Peu de temps après la sortie de l’album, elle s’envolera vers le Pérou, où elle animera un documentaire sur un orphelinat pour enfants handicapés, et elle lancera l’an prochain un livre jeunesse ainsi qu’un roman graphique! «Il est trop tôt pour dire ce que me réserve l’avenir, avoue Stéphanie. En ce moment, j’ai l’impression de revenir à la case départ. Et j’aime ça.»

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