Initialement créé en 2009 par une étudiante de l’Université du Québec à Montréal, Solange Musanganya, le festival Massimadi a toujours eu pour but de mettre en lumière des communautés noires LGBTQ+ pendant «le mois qui commémore l’histoire et les cultures des communautés noires», explique le président du festival et de la fondation Massimadi, Laurent Maurice Lafontant.

«Le festival Massimadi est le seul festival LGBTQ+ afro à Montréal, donc il symbolise pour plusieurs et pour moi une référence pour le cinéma qui représente cette communauté», raconte la porte-parole du festival, Alicia Kazobinka. La nécessité du projet vient donc d’un constat alarmant dû au manque de représentation des communautés noires LGBTQ+ au grand écran.

Pour son président, le festival Massimadi existe surtout afin de créer des ponts entre les différentes communautés qui se trouvent à Montréal et faire (re) découvrir les cultures afros queers. Mais M. Lafontant tient à souligner «qu’il ne faut pas s’intéresser aux communautés noires seulement quand il y a des abus ou des discriminations. Il faut aussi s’intéresser à tous les aspects de ces communautés, même quand il n’y a pas un sujet politique en arrière. » Un message important pour rappeler que les films proposés par le festival sont une manière de connaître la réalité des communautés noires LGBTQ+ dans leur quotidien de tous les jours.

 

La communauté trans à l’honneur

Alicia Kazobinka explique avec un sourire dans la voix que «les films trans sont à l’honneur cette année.» Une nouveauté pour le festival qui, habituellement, proposait deux ou trois films avec un personnage principal trans. Cette année, il en propose bien plus avec une homogénéité des genres. Une avancée qui met en joie la porte-parole puisque la communauté trans noire est d’autant moins représentée sur les écrans. Selon celle qui collabore aussi avec l’Aide aux trans du Québec (ATQ), le fait de se voir représenter dans des festivals comme Massimadi est une belle façon pour les personnes trans noires de la province de se sentir inclus(e)s dans la société.

Les coups de cœur de l’année

Pour M. Lafontant le long-métrage namibien Kapana est une révélation : «C’est le premier film namibien qui parle d’une relation entre deux hommes, alors que les relations homosexuelles sont encore stigmatisées et discriminées en Namibie.» C’est aussi la façon dont est racontée l’histoire qui vient toucher le président de Massimadi: «Personnellement, c’est la première fois que je vois un film du continent africain qui présente une relation entre deux hommes de manière positive.» Un vent de fraîcheur pour un continent qui a souvent mis en scène des relations homosexuelles tragiques.

Alicia Kazobinka a quant à elle eu un coup de cœur pour Kelet, un film racontant l’histoire d’une femme trans noire qui immigre en occident. «Je me suis reconnue en elle. De plus, on parle de l’univers du ballroom qui m’est aussi familier», avoue celle qui est également militante et conférencière pour la communauté trans à Montréal.

Le festival LGBTQ+ afro Massimadi, gratuit cette année, se poursuit jusqu’au 12 mars. Pour toutes les informations, consultez le site Web du festival.

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