«Je veux être riche, je veux des tas d’argent. Je me fous d’être drôle ou brillante, je veux des tas de vêtements et des diamants géants», chante Lily Allen sur The Fear, une des chansons de son deuxième album, It’s Not Me, It’s You. La chanson dénonce la vacuité de la société de consommation, mais à la première écoute, on se demande s’il ne s’agit pas d’une confession. Car, au cours des deux dernières années, la petite princesse de la pop britannique est devenue une vedette ultramédiatique, constamment traquée par les paparazzis.

Malgré sa jeune vingtaine, Lily Allen est heureusement beaucoup plus que cela. Icône de la mode et blogueuse compulsive, elle a un talent inné pour la pop sucrée et accessible. Elle possède également une grande gueule qui lui a valu une impressionnante liste d’ennemis. Lily ne supporte pas les crétins (ni les éjaculateurs précoces, qu’elle écorche sur la pièce It’s Not Fair), et les envoie paître, le sourire aux lèvres et le groove dans les semelles. Plus étoffé que son premier effort, ce nouveau disque confirme sa place dans le peloton de tête des chanteuses de sa génération.

ON NOTE AUSSI…

LE PLUS COL BLEU
Bruce Springsteen
Working on a Dream

Un nouvel album du Boss est toujours une bonne nouvelle. Et pour les fans qui ont apprécié Magic,Working on a Dream a de quoi séduire, puisqu’il en est la suite logique. Après quelques expériences de folk intimiste, Bruce a redécouvert les vertus du rock populaire et esquisse de captivants portraits de l’Amérique.

LE PLUS POST-BUSH
The All-American Rejects
When the World Comes Down

Les All-American Rejects prétendent que leur troisième album, plus sérieux et plus adulte que Move Along, aurait été inspiré par les années Bush. Si le timing de sa parution semble décalé en cet an I de l’ère Obama, le rock accrocheur du groupe reste d’actualité. 

CHEZ LE DISQUAIRE

CHRIS CORNELL
Scream

Pour apprécier ce disque, il faut oublier que Chris Cornell, l’homme à la voix incandescente, a un jour été une des figures de proue du mouvement grunge, à la tête du groupe Soundgarden. Et il faut accepter cette étonnante collaboration avec le roi Midas de la pop, Timbaland, qui évoque plus la soul rétrofuturiste et la pop facile que les guitares furieuses de Seattle. Un drôle d’objet qui offensera les fans de longue date, mais qui devrait offrir un nouveau public à Cornell.

THE BIRD AND THE BEE
Ray Guns Are Not
Just the Future

Adepte de la pop française des années 1960 et des rythmes brésiliens des années 1970, le duo californien The Bird and The Bee avait surpris avec un premier album paru sur la prestigieuse étiquette de jazz Blue Note. Les nouvelles mélodies qu’il nous propose sont toujours aussi suaves et ensoleillées, portées par la voix mielleuse de la chanteuse Inara George. De la belle pop légère, aussi charmante qu’intemporelle.

LE PLUS KIWI
Cut off Your Hands
You and I

On parle trop rarement de la musique néo-zélandaise et c’est bien dommage car, au fil des ans, le pays des kiwis nous a donné de petits prodiges comme Crowded House,The Chills ou Ladyhawke. Il est tôt pour dire si Cut off Your Hands ira rejoindre cet illustre panthéon, mais ses airs mélancoliques et élégants, pleins d’emprunts aux années 1980, promettent de faire bien des adeptes.