TRIOMPHE EN VUE

Résistance sort cinq ans après Chill’em All. Dans quel état d’esprit l’avez-vous composé?
Après la très longue tournée qui a suivi la parution du premier album, j’ai spontanément commencé à écrire des morceaux dans la continuité de ce que je venais de faire. Mais rapidement, ça ne m’a plus satisfait. J’ai eu besoin d’un défi, de renouvellement. Pour moi, il faut que la musique soit une découverte. C’est ce qui satisfait mon orgueil de musicien!

Comment définiriez-vous votre album?
La tonalité de Résistance est plus rock, plus «sale»; il y a plus de guitares «distortionnées». Il comprend davantage de chansons ayant une structure standard et moins de pistes instrumentales. Pour les paroles, je me suis inspiré, à ma manière, des chants gospels: je raconte mon quotidien dans des mots simples, j’essaie de transmettre ma façon de voir et de comprendre la vie. Musicalement, je peux citer comme influences Tchaïkovski et Danny Elfman [compositeur préféré du cinéaste Tim Burton, NDLR].

Chill’em All avait révélé la voix extraordinaire de Betty Bonifassi. Qui seront les découvertes de Résistance?
Pour ce qui est du chant, c’est Pilou (alias Pierre-Philippe Côté), un multi-instrumentiste hyper doué, qu’on a notamment vu avec Ariane Moffatt et qui a une voix très riche à la Robert Plant. Il y a aussi Bonnie Zehavi, une D.J. montréalaise, et Jeanbart, d’Omnikrom. Sinon, mes musiciens, les G-Strings, sont toujours là. On a vraiment du fun ensemble!

(Sortie prévue le 15 septembre)

HELEN FARADJI

 

mes-aieux.jpgLES PERSONNALITÉS À SUIVRE EN CULTURE CET AUTOMNE

MES AÏEUX

Le groupe Mes Aïeux s’inspire du passé, mais il mise tout autant sur l’avenir. En plus de participer, le 3 septembre, au spectacle-bénéfice pour la sauvegarde de la forêt boréale organisé par Richard Desjardins au Medley, le sextuor embrasse de nombreuses causes. Frédéric Giroux, guitariste du groupe, nous dit tout. «Nous sommes ambassadeurs de la Maison du développement durable, un des bâtiments les plus verts du monde et un carrefour d’information montréalais visant les gens qui veulent poser des gestes concrets pour la planète. Nous recueillons des fonds pour la fibrose kystique et, pendant nos spectacles, nous faisons la promotion de l’organisme Eau Secours! Notre tournée est carboneutre (fini, l’eau embouteillée et la vaisselle jetable), et pour compenser la pollution qu’elle cause inévitablement, nous faisons un don à des organismes écologiques.»
SOPHIE POULIOT

Photo: Laurence Labat

Cinéma: Rachel McAdams

L’année 2009 sera celle de Rachel McAdams. Ce n’est pas trop tôt. Cinq ans ont passé depuis ses débuts fulgurants dans Mean Girls, où elle incarnait la rivale de Lindsay Lohan, et dans The Notebook, où elle tombait dans les bras de Ryan Gosling. Par la suite, l’actrice ontarienne a fait du surplace en prenant part à des films négligeables ou peu remarqués. Son interprétation d’une journaliste blogueuse dans State of Play, sorti au printemps, lui a permis d’attirer à nouveau l’attention du public. Grâce à The Time Traveler’s Wife, en salle ce mois-ci, elle devrait la garder. Elle y joue une artiste mariée à un libraire (Eric Bana) doté d’un gène rare qui le fait voyager involontairement dans le temps. Et puisqu’on parle de voyage dans le temps, on pourra voir Rachel dans le Londres victorien de Sherlock Holmes, aux côtés de Robert Downey Jr. et de Jude Law, en décembre.
MARTIN BILODEAU

Trois questions à JEAN-FRANÇOIS BEAUCHEMIN

Son roman Le jour des corneilles, Prix France-Québec 2005, sera bientôt adapté au cinéma. Son prochain livre est déjà écrit; il paraîtra à l’automne 2010. D’ici là, plongez dans Cette année s’envole ma jeunesse (Québec Amérique). Avec ce récit poignant et digne consacré à la mort de sa mère, l’ex-réalisateur de Radio-Canada, né en 1960, achève une trilogie amorcée avec La fabrication de l’aube, Prix des libraires 2007. Un livre marqué par la grâce, dans lequel l’auteur racontait comment il avait vu sa propre mort en face. Cette fois encore, pas de faux-fuyants, pas d’apitoiement non plus. On demeure saisi par l’authenticité et la profondeur du propos.

Vous parlez du contact entre un homme et sa mère comme étant, peut-être, le contact le plus fondamental. À quoi tenait ce lien que vous aviez avec la vôtre?
À cette réalité, sans doute justement assez primitive, d’une cohésion presque parfaite entre deux êtres également stupéfaits devant la splendeur et l’étrangeté du monde, devant sa violence aussi.

Vous dites que la mort de votre mère vous a fait quitter votre jeunesse, ce qui est une bonne chose à vos yeux. Pouvez-vous expliquer votre réflexion?
La jeunesse est formidable. Mais elle est incomplète, parce qu’elle est tout entière enfermée dans le présent. Or, la vie est devant nous. Il faut vivre pour demain. L’essentiel nous y attend: les rêves aboutis, le grand calme des choses qui durent, la vérité enfin triomphante, la force de l’expérience.

Aimer, construire, mourir: ce sont les valeurs que vous a léguées votre mère. Lesquelles aimeriez-vous léguer à vos enfants?
Plus que le courage et la vertu, qui ne sont pas si utiles, j’aimerais leur léguer la patience. Car c’est de la patience que naissent la sensibilité à la beauté des choses, et surtout la lucidité, beau fruit d’une pensée profonde et émue.
DANIELLE LAURIN