On sait que, pendant un certain temps, tu as abandonné le piano, que tu ne voulais plus du tout en jouer. Qu’est-ce qui t’a donné envie de renouer avec ton instrument?

Quand il a cessé d’être une obligation. Mes parents m’ont fait apprendre le piano, et je ne leur en veux vraiment pas! J’étais tout le temps dans la lune, tandis que quand je jouais, je restais concentrée. Mais c’était devenu comme aller à l’école. Résultat: je n’avais plus le goût de pratiquer. Puis, à un moment donné, l’envie est revenue parce que ce n’était plus forcé. Ça m’a aidée à évacuer beaucoup d’émotions.

Es-tu encore aussi distraite?

Oui! Par miracle, je peux chanter et jouer du piano en même temps. Mais à part ça, je suis incapable de faire deux choses à la fois!

As-tu un piano qui t’attend partout où tu te produis dans le monde?

Non, mais chez moi, j’ai celui de mes parents. Ils voulaient le vendre. Alors, j’ai dit: «Non! Je vais me trouver un appart assez spacieux pour le prendre!» Il a 150 ans. C’est un grand, grand piano! En tournée, j’emporte mes claviers.

Tu dis souvent que tu t’en mets trop sur les épaules. Lors de ton passage remarqué à Tout le monde en parle, en novembre dernier, Michèle Richard t’a même conseillé d’en prendre un peu moins…

Ah! Michèle! C’est ce qu’on appelle un clash des générations! (Rires) Quel beau moment de télévision nous avons vécu!

Un grand moment de télévision, oui! (Rires) Cela dit, sens-tu que tu t’en imposes trop, parfois?

Des fois, oui, mais je me dis que je n’ai pas trop le choix. Il y a beaucoup de gens à rencontrer et de choses à faire. Je ne peux pas me permettre de prendre une semaine off! Après tout, il y a des personnes qui attendent depuis des mois pour me voir en concert.

 

Le titre de ton dernier album, Blonde, fait aussi référence à ta relation avec le public. Est-elle semblable à celle d’un couple, parfois magnifique, parfois complexe?

Oui. Ça peut être difficile comme ça peut être merveilleux. C’est une relation faite de concessions et de moments de bonheur. Surtout quand je vois les fans après le spectacle ou que je les croise dans la rue et qu’ils me disent que j’ai changé leur vie! C’est gros… mais ça fait plaisir!

Trouves-tu ça difficile de te dévoiler dans tes chansons ou en entrevue?

En fait, je pense que c’est important de parler de mon processus créatif. Les gens doivent comprendre ce que j’ai traversé afin de mieux pouvoir s’identifier à moi. C’est sûr que ce n’est pas tout le monde qui a vécu les mêmes choses que moi, mais chacun a connu des déceptions et des insécurités!

On sait que, quand on voyage autant que toi, les relations amoureuses ne sont pas toujours simples. Est-ce la même chose pour les amitiés?

Oui, c’est sûr! Je trouve quand même que j’ai de la chance. Je n’ai pas beaucoup d’amis, mais ceux que j’ai me comprennent vraiment.

As-tu eu peur de perdre tes amis ou de ne pas être liée avec les bonnes personnes quand tu as commencé à être célèbre?

C’est vrai qu’il y a eu des moments où je ne savais pas trop pourquoi certaines personnes me parlaient. Mais c’est correct; j’ai fait le tri. Des amis, j’en ai!

Ton chez-toi, c’est un peu Montréal, c’est un peu Paris, c’est un peu l’aéroport…

C’est pas mal l’aéroport. À Montréal, j’ai un appart et tout ça. Et Paris, j’y passe beaucoup de temps en raison de ma vie sentimentale!

Qu’est-ce que tu aimes de Paris?

C’est spécial. Ça peut tomber sur les nerfs très vite ou ça peut être merveilleux. Comme Montréal, d’ailleurs. Certains trouvent que c’est le paradis sur terre. Mais moi, j’y suis née, alors je vois la ville différemment. Paris, c’est comme dans les films: tu as juste à aller dehors pour être émerveillée. Mais il y a beaucoup de monde. Ça peut être agressant.

Si tu avais la possibilité de déménager n’importe où demain matin, où irais-tu?

À Vancouver! Si je pouvais amener mon chum avec moi, c’est là que j’irais.

 

 


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