C’est en promenant son chien, Mylo (en mode nécessité matinale), que Claudia s’est jointe à notre rencontre Zoom. Je vivais donc deux premières fois en ce début d’avril: accompagner à distance une personne pendant sa promenade canine et interviewer une autrice-compositrice-interprète à 9 h bien tapantes. « Mais l’avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt, non? », me lance Claudia, le sourire dans les yeux. Et, à vous dire vrai, je crois que peu importe l’heure de son réveil, l’avenir appartient bel et bien à Claudia Bouvette.

Son nouvel album, The Paradise Club, est le résultat de deux ans d’efforts assidus… et de trois années de relations amoureuses, disons, complexes.

« C’est l’histoire de ma vie amoureuse – et surtout de mes peines d’amour – des dernières années. La courbe narrative part du moment où tu te pètes la gueule dans une relation: tu touches le fond du baril et tu te fous de tout. Puis, tu passes doucement au jour où t’as envie de te retrouver comme personne et de te reconstruire. »

Cet opus, l’autrice-compositrice-interprète a voulu l’offrir avant tout à elle-même. « De me libérer de mon passé sur The Paradise Club – moi qui suis hyper nostalgique et qui ai tendance à m’accrocher à certaines choses qui me font de la peine –, ç’a vraiment été une thérapie. La pièce Douchebag, j’avais hâte de la sortir, que les gens l’entendent, car je savais que lorsque ça arriverait, je bouclerais la boucle de ce chapitre. Parce que je n’en peux plus: ma tolérance est à 0 sur 10 en ce qui concerne la masculinité toxique. »

Cela dit, nous ne sommes pas ici pour parler des hommes avec qui elle a vécu des relations difficiles, et encore moins pour divulguer leur identité. Le narratif, c’est Claudia qui en détient dorénavant la clé. « C’est vrai, c’est exactement ça », dit Claudia, qui est maintenant de retour dans son appartement. « Je veux reprendre mon pouvoir de femme, et j’espère que mes chansons permettront à d’autres personnes de se sentir moins seules dans des situations semblables à la mienne. C’est correct d’être au fond du baril; il faut le vivre, mais il faut aussi savoir en sortir. »

«Je n’en peux plus: ma tolérance est à 0 sur 10 en ce qui concerne la masculinité toxique.»

Tandis que nous nous apprêtons à changer de sujet, Claudia tient absolument à mettre une chose au point. « Tu sais, j’ai un ex qui est connu, qui est la personne la plus sweet au monde, et je ne voudrais tellement pas qu’on pense que c’est de lui que je parle. » [Divulgâcheur: elle fait allusion à Vincent Roberge, alias Les Louanges, avec qui elle a collaboré sur certaines pièces de l’album.] Soulagée d’avoir fait cette précision, elle ajoute: « On s’est beaucoup entraidés, lui et moi. C’est grâce à Vincent si j’ai commencé à écrire en français; c’est lui qui m’a inspirée. La première chanson que j’ai écrite en français, c’est 1000 bornes [NDLR: une pièce magnifique, chantée en retenue et qui semble tout droit sortie d’un monde onirique], et j’étais terrifiée à l’idée de la lui montrer. Mais il m’a tout de suite mise à l’aise et m’a aidée à élargir ma pensée et ma vision de la création. C’est mon artiste préféré ever ! »

Et moi, c’est un peu toi, ma nouvelle « pref », mais il ne faudrait pas le dire aux autres, d’accord?

The Paradise Club

The Paradise ClubRoxanne Sauriol Hauenherm

The Paradise Club, offert dès le 20 mai sur toutes les plateformes d’écoute en continu.