Au dernier Gala de l’ADISQ, l’auteure-compositrice-interprète Klô Pelgag a remporté le Félix de l’auteur ou compositeur de l’année, faisant d’elle la première artiste féminine à tirer son épingle du jeu dans cette catégorie depuis… 24 ans! Pour ajouter à cette victoire, elle est aussi repartie, ce soir-là, avec trois autres statuettes dorées. Dire que son second opus a été acclamé par la critique est donc un euphémisme: il a fait un véritable tabac!

Il est difficile de décrire Klô Pelgag en quelques mots… tout comme sa musique, d’ailleurs! «Originale», «flyée» ou «spéciale» sont des termes qu’on pourrait employer pour parler de la musicienne de 27 ans et de son œuvre. Mais pendant la séance photo – durant laquelle elle portait avec une aisance déstabilisante une création de Stephan Caras tout en froufrous de tulle rose –, j’ai découvert, non sans surprise, une jeune femme posée et calme, voire timide. Assez loin du curieux personnage que nous laissent entrevoir ses chansons et ses apparitions publiques. On n’a qu’à se rappeler, par exemple, la fameuse robe décorée de sushis qu’elle portait au dernier Gala de l’ADISQ, qui a attiré son lot de commentaires. «C’est correct si certains n’aiment pas mes vêtements! C’est juste du linge… Moi aussi, il y a plein de trucs que je n’aime pas! (rires) Là où ça me dérange, c’est quand la critique devient méchante. Ça me rend triste de penser qu’il y a des gens qui sont si malheureux qu’ils vont prendre du temps et de l’énergie pour aller écrire à une jeune artiste qu’elle est laide ou mal habillée.»

KlÔ Pelgag

  Photographe: Julie Artacho

Dans tout ce qu’elle entreprend, la talentueuse Gaspésienne est mue par deux choses: l’authenticité et l’amour de la musique. On est parfois sceptique lorsqu’on entend un artiste dire qu’il crée «pour l’art, pas pour plaire». N’est-ce pas décourageant de réaliser un film qui n’est pas vu, de peindre une toile qui n’est pas regardée ou d’écrire un livre qui n’est pas lu? Pourtant, lorsque Klô Pelgag affirme être guidée uniquement par son propre plaisir lorsqu’elle écrit et compose des pièces, on ne peut que la croire. Elle ne fait pas de musique pour plaire, donc, mais… ça plaît visiblement, malgré tout! Quand on pense qu’elle a remporté près de 20 prix depuis le début de sa (jeune) carrière, on peut affirmer sans se tromper qu’elle a le vent dans les voiles. «L’important, pour moi, c’est de faire de la musique qui me ressemble, que j’aime et qui me fait me sentir en accord avec moi-même.»

En attendant de nous pondre un troisième album, Klô Pelgag amorce ce printemps une tournée qui la mènera un peu partout au Québec, au Canada et en Europe. Elle est également la porte-parole de la 22e édition des Francouvertes, ce concours montréalais spécialement mis sur pied pour faire briller la relève musicale et qui a vu, au fil des années, défiler dans les rangs de ses participants des artistes tels que les Sœurs Boulay, Les Cowboys fringants, Rosie Valland, Bernard Adamus et Dead Obies. «Les concours sont tellement de belles occasions de se développer en tant qu’artiste, d’apprendre à se produire sur une scène, à l’habi- ter… Personnellement, ça m’a beaucoup aidée. Mais Les Francouvertes, c’est plus qu’un concours, c’est surtout de superbes soirées de découvertes musicales. Nommer un vainqueur, c’est cool, parce que ça ajoute du piquant! (rires) Reste que l’important, c’est d’abord et avant tout la musique.»

Les Francouvertes se tiendront du 19 février au 7 mai 2018 au Cabaret Lion d’or et au Club soda. pour plus de détails, rendez-vous au francouvertes.com