Et pourtant, mademoiselle Simon est l’incarnation même de la modernité. On a déjà dit de cette adepte des bidouillages électroniques et des voix trafiquées qu’elle incarnait une sorte de croisement entre Björk et Kate Bush. Avec Camille, c’est une des voix françaises les plus singulières et les plus créatives depuis des lustres.

Après un premier disque éponyme acclamé par la critique, Émilie a signé la musique – magnifique – du non moins magnifique documentaire animalier La marche de l’empereur, une entreprise à la fois glaciale (pôle Sud oblige) et chaleureuse, qui lui a valu une nouvelle bordée de compliments.

Comme ses prédécesseurs, Végétal a été entièrement écrit, composé et arrangé par Émilie elle-même. Sa voix, moins «fillette» qu’à ses débuts, se frotte ici à des guitares rêches ou à des percussions qui semblent sorties d’un tas de ferraille, tandis que les cordes d’un violon dialoguent parfois avec les borborygmes d’un robot. Mais la vie grouille partout sur Végétal: de Fleur de saison à Rose hybride de thé, en passant par Sweet Blossom, d’innombrables fleurs ont poussé dans ce jardin de sonorités électroniques.

Émilie Simon sera en spectacle le 15 et 16 juin à Montréal dans le cadre des FrancoFolies au Club Soda en compagnie d’Ariane Moffatt.