«Le succès en France, c’était bien, mais ça me frustrait que ça ne lève pas chez moi, car j’aime tellement les gens du Québec. Je voulais plaire à mon monde.»

La Belle Province a finalement succombé. Et pour ses fans féminines, le récent single Le bon Dieu est une femme – «ma première vraie ballade», insiste Corneille – semble carrément irrésistible. Avec cette chanson en forme d’hommage, le chanteur envoie valser les clichés véhiculés par le gangsta rap et attaque les grandes religions sur le traitement qu’elles réservent aux femmes. «Ça ne sert à rien de faire de la musique si tu ne peux pas passer de messages», affirme Corneille, qui évoque la commémoration du génocide de son Rwanda natal avec Sur la tombe de mes gens.

Grand humaniste et éternel optimiste, il interpelle même Dieu à plusieurs reprises sur son nouvel album, Les marchands de rêves, mais jamais pour le défier. «Je ne suis pas quelqu’un de très religieux, mais avec tout ce qui m’est arrivé depuis un an, je me dis qu’il doit y avoir quelqu’un ou quelque chose derrière ça…», lance-t-il, pensif, avant de se remettre à l’ouvrage. Car Corneille a beau être un «marchand de rêves», il est aussi, avant tout, un grand travailleur.