On écoute Arcade Fire

Dans les semaines qui ont précédé le lancement, Arcade Fire a multiplié les coups d’éclat, donnant des concerts improvisés devant quelques happy few ou encore face à une véritable marée humaine (pensons aux 10 000 curieux qui se sont déplacés pour l’entendre jouer dans le stationnement de la Place Longueuil en juin dernier). La blogosphère s’est enflammée et a analysé chaque morceau en détail.

Maintenant qu’on a l’album sous la main, on remarque qu’il tourne autour d’un thème, à l’instar de ses deux prédécesseurs, Funeral (qui était une sorte de marche funèbre) et Neon Bible (qui abordait les aspects sombres de l’américanité). Comme son nom et celui de certaines pièces (Suburban War ou Sprawl) l’indiquent bien, The Suburbs porte sur la vie de banlieue. Plus précisément sur celle de Houston, au Texas, où ont été élevés les frères Will et Win Butler, mais qui semblera familière à n’importe quel Nord- Américain ayant grandi à l’ombre d’une grande ville.

La musique, qui effectue quelques emprunts à d’autres styles (on entend un piano ragtime ici, une guitare punk là) n’est pas morose. Au contraire, Arcade Fire nous livre une nouvelle collection d’hymnes qui contrastent avec la grisaille ambiante de Laval, de Longueuil ou de Long Island.

 

Photo: Wikimedia

 
Nouveautés chez le disquaire

neema-150.jpgNEema
Watching You Think

Lorsque Leonard Cohen déclare que la voix caressante et un brin rocailleuse de NEeMA est «de l’émotion pure qui s’élève au-dessus du bruit ambiant», on tend l’oreille. La Montréalaise se montre digne du patronage du poète, qui coproduit son album en plus d’en illustrer la pochette. Elle s’est entourée de musiciens de talent et navigue sur des airs folk qui rappellent Calexico et Bob Dylan. Une vraie révélation.

 

 

SCrow-150.jpgSheryl Crow
100 Miles from Memphis

Cette artiste a littéralement grandi «à 100 milles de Memphis», à Kennett, au Missouri, ce qui explique non seulement le titre, mais aussi le contenu de cet album, qui déborde de soul. Les nouvelles compositions (dont une pièce à saveur reggae sur laquelle joue le légendaire Keith Richards) côtoient des reprises inusitées et réussies comme I Want You Back, des Jackson 5.

 

 

sharon-jones-150.jpgSharon Jones and the Dap-Kings
I Learned the Hard Way

Oubliez Adèle, Duffy ou Amy. Si vous voulez un véritable revival soul avec ce petit «supplément» d’âme qui sépare les faussaires des vrais de vrais, c’est vers Sharon Jones qu’il faut vous tourner. Paru cette année, ce disque aurait aussi bien pu sortir en 1963 chez Motown, tant son mélange de funk, de R & B et de soul est authentique.

 

 

misteur-valaire-150.jpgMisteur Valaire
Golden Bombay

Les maîtres de l’électropop «jazzée» sont de retour pour nous présenter un deuxième album accompli, plus accessible et plus dansant que le disque précédent. L’éclectisme et le groove de MV peuvent rappeler Bran Van 3000; il n’est donc pas étonnant de voir James Di Salvio figurer au nombre des invités. Non seulement les musiciens livrent des prestations impeccables, mais ils savent lâcher leur fou. En bref, ça «boume» en dingue, ce band!

 

sleigh-bells-treats-150.jpgSleigh Bells
Treats

Ce n’est pas pour rien que la critique du monde entier a jeté son dévolu sur ce groupe, dont le premier album finira dans bien des top 10 de fin d’année. Le duo, composé d’un garçon et d’une fille, «balance» un mélange incongru d’électro, de hip-hop et de métal en jouant trop fort avec un haut-parleur défoncé. Treats, c’est une guimauve hérissée d’épines, une crème glacée au Tabasco. C’est du plaisir sadomaso. Et on en redemande.

 

 

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